Des relayeurs de la flamme dans les startings-blocks

Le 1er juin 2024, la flamme olympique traversera l'Ille-et-Vilaine. Rencontres avec 6 des relayeurs qui auront l'honneur de la porter.

Sur le parcours bretillien de la flamme, 8 communes étapes : Cesson-Sévigné, Feins, Fougères, Paimpont, Rennes, Saint-Just, Saint-Malo et Vitré. Durant cette journée, une centaine de relayeurs se succéderont pour porter le flambeau. Six d’entre eux ont été sélectionnés par le Département pour leur engagement sportif et leurs valeurs d’altruisme et d’inclusion.

Fabrice Payen, Julie Pophillat, Jinane Mahi, Robert Poirier, Hadda Guerchouche, Nicolas Huchet. Qui sont-ils ? Quel est leur parcours ? S’ils viennent d’horizons différents, ils partagent tous l’amour du sport et l’attachement à l’Ille-et-Vilaine. Les 6 relayeurs sélectionnés par le Département brûlent déjà d'impatience .


Fabrice Payen, skipper malouin

Crédit photo : Jérôme Sevrette

Skipper professionnel, malouin d'origine, Fabrice Payen a relevé avec succès le défi fou de terminer la Route du Rhum en 2022. Il est le premier skipper appareillé d’une prothèse à franchir la ligne d’arrivée de cette course en solitaire. Un rêve d’enfant, un exploit sportif personnel, porteur d’espoir pour toutes les personnes en situation de handicap. 

Soutenu par le Département dans cette aventure, il figure dans la liste des 100 relayeurs de la flamme olympique. Il portera la flamme dans sa ville natale Saint-Malo. « Je n’aurais jamais imaginé que la Route du Rhum me conduirait à porter la flamme olympique. Cela représente un symbole très fort à la fois sportif et un symbole d’inclusion. Et porter la flamme en Ille-et-Vilaine, un territoire auquel je suis très attachée avec Rennes, Saint-Malo, cela prend encore une autre dimension. ». Le skipper a encore du mal à réaliser. « C’est tellement loin de mon quotidien, je ne me représente pas encore l’ampleur que cela va prendre. ». Devra-t-il courir ? Marcher ? Déjà très investi dans sa mission, il se prépare à toutes options.

S’il faut courir, je suis prêt à m’entraîner, à relever le défi, j’ai déjà réalisé des tests avec une lame carbone ici même dans ce stade.

Fabrice Payen

Son plus beau souvenir des JO : « C’est sans doute la médiatisation inédite des Jeux paralympiques de 2016. Je venais tout juste de me faire amputer de la jambe, c’était une décision de ma part. Voir ces athlètes performer et l’engouement que suscitait ces Jeux me donnaient une énergie de dingue et beaucoup d’espoir »

Son plus beau souvenir sportif : « Le départ et l’arrivée de la Route du Rhum en 2022 »

Les JO en 3 mots : « Fierté, excellence, inclusion - inclusion sportive, mais aussi l’inclusion sociale que représente le sport ».


Hadda Guerchouche, « coach de lumière »

Crédit photo : Jérôme Sevrette

« Surprise », « flattée », l’ancienne championne paralympique de natation a tout de suite accepté la mission. Pour la nageuse, les JO ce sont aussi des médailles : médaille d’argent à Barcelone en 1992, médaille de bronze à Atlanta en 1996. Aujourd’hui coach professionnelle, elle œuvre au quotidien à sensibiliser au handicap et à valoriser l’estime de soi des personnes qu’elle accompagne.

« Pouvoir porter cette flamme, c’est une belle reconnaissance des valeurs que je peux véhiculer à travers le sport, en utilisant le sport comme thérapie pour développer une meilleure confiance en soi. Je me décris souvent comme une coach de lumière donc c’est plutôt cohérent de porter cette flamme ! ».

Et être relayeuse en Ille-et-Vilaine prend tout son sens pour cette athlète qui a effectué ses premiers entraînements en club valide à Dinard, puis au Cercle Paul Bert à Rennes. Hadda Guerchouche portera la flamme à Fougères avec 14 autres relayeurs.

Pour moi, l’Ille-et-Vilaine a été une terre d’ouverture au champ des possibles, une terre où peuvent pousser de nouvelles racines. »

Hadda Guerchouche, championne paralympique de natation

Son plus beau souvenir des JO : « Ce fut ma médaille de bronze à Atlanta, je n’avais jamais fait ce temps, c’était un record et c’est toujours le record de France. Je me souviens, je chantais ce rêve bleu en continu. Pendant trois semaines, c’était comme un shoot de bonheur. A l’époque j’avais écrit plus de 100 cartes postales aux gens que je connaissais, j’avais écrit au maire de Rennes, à ma banque, à mes voisins des Hautes Ourmes »

Son plus beau souvenir sportif : « C’est Emmanuel Lacroix, au championnat du monde en 1990 qui réussit à décrocher une médaille sur le 50 mètres nage libre. C’était magnifique car il avait tout donné, il avait touché le mur avec la main en sang. J’étais scotchée, il n’avait rien lâché ».

Les JO en 3 mots : « Reconnaissance, performance d’être soi, moment à part où l’on fait abstraction de tout ce qu’il y a autour »


Nicolas Huchet, fondateur de "My human kit"

Nicolas Huchet portera la flamme olympique sur le site de Paimpont le 1er juin prochain. Amputé de la main droite en 2002 suite à un accident de travail, Nicolas Huchet s'est ensuite lancé dans la fabrication d'une main bionique imprimée en 3D. En 2014, il créé l'association  My Human kit , qui fabrique et partage des solutions techniques pour des personnes en situation de handicap. En parallèle, Nicolas Huchet développe des projets auprès des collégiens en partenariat avec le Département d'Ille-et-Vilaine.

Nicolas Huchet - Photo Ouest-France crédit : Marc Ollivier

"Je pourrais faire briller les Jeux parce que je représente l'handicapowerment, c'est-à-dire la capacité d'agir des personnes en situation de handicap par le prisme du faire ensemble, de la fabrication numérique et du partage. Je suis reconnu dans le monde entier dans le domaine de la prothèse bionique. Amputé d'une main, je fédère des personnes pour créer « Bionicohand » la première prothèse de main open-source, solidaire et éducative, avec des ingénieurs, des lycéens, des chercheurs et d'autres amputés."

Je suis conférencier et militant porter la flamme serait un symbole fort pour promouvoir l'épanouissement et l'autonomie des personnes en situation de handicap

Nicolas Huchet, fondateur de "My human kit"


Julie Pophillat, professeure d'éducation physique et sportive

Crédit photo : Jérôme Sevrette

Professeure d’EPS au collège Jean-Monnet à Janzé, Julie Pophillat mène depuis 2 ans un projet pluridisciplinaire autour de l'olympisme. Elle a notamment piloté un projet Erasmus sur la thématique du sport, qui a permis la rencontre avec des collégiens et des collégiennes grecs et la découverte d'une autre culture.

Parallèlement à cela, elle a obtenu le label « Classes Olympiques » du CDOS 35 en 2022/2023 et a mené divers projets autour du sport tout au long de l'année scolaire. Une de ses classes a participé à la journée olympique et paralympique en 2022 organisée par le Département.

Porter la flamme à Vitré représente beaucoup pour cette Bretillienne d'adoption. "Je suis très contente parce que ça ne fait que six ans que je suis en Ille-et-Vilaine -je suis une Bretonne de la pointe Finistère. Mais je me plais beaucoup à Rennes et dans le département et je compte y rester longtemps."

Je suis très reconnaissante d’avoir été choisie pour représenter tous les enseignants d’Ille-et-Vilaine qui sont très investis pour faire rayonner le sport et ses bienfaits dans tout le département.

Julie Pophillat, professeure d'éducation physique et sportive

Son plus beau souvenir des JO : "La victoire de la Brestoise Faustine Merret en planche à voile aux jeux d’Athènes en 2004. C’est une personne que je connaissais et je me souviens de l’effervescence autour d’elle après les JO. C’est un exemple pour beaucoup de « voileux »."

Son plus beau souvenir sportif : "Quand j’ai assisté au championnat du monde d’athlétisme pour la première fois au Stade de France en 2003. J’étais avec mes parents et ma sœur. J’ai vu la Française Eunice Barber devenir championne du monde grâce à son dernier essai au saut en longueur. Sur un plan plus personnel, je garderai un merveilleux souvenir de mes élèves allumant la flamme à Janzé l’an dernier lors des JO que nous avions organisés. "

Les JO en 3 mots : "Fédérateur, plaisir, héritage."


Jinane Mahi, athlète rennaise prometteuse aux Etats-Unis

Crédit photo : DR

Jinane Mahi est une jeune athlète prometteuse dans le domaine du demi-fond, spécialisée dans les épreuves du 1500m et 3000m. En 2021, elle a remporté deux titres de championne de France dans la catégorie U18, l’un sur 3000m et l’autre sur 30 minutes.

Ses performances remarquables l’ont conduite à rejoindre l’été dernier l’Université américaine Oklahoma State University en tant que Student Athlete, tout en restant licenciée au Stade Rennais Athlétisme (Pacé en Courant). Elle se déplace en France pour représenter son club lors de compétitions sportives importantes. En 2022, elle a reçu une bourse du Département pour les athlètes bretilliens ayant un potentiel détecté pour Paris 2024.

"Je suis licenciée au Stade Rennais Athlétisme. À 19 ans, j'ai remporté deux titres de championne de France U18 en 2021. J'ai rejoint l'Université américaine Oklahoma State University tout en restant licenciée dans mon club d'origine."

Être l’une des relayeuses de la Flamme sera l'occasion de mettre en avant des jeunes athlètes, leurs doubles projets et d'inspirer ainsi les générations futures.

Jinane Mahi, athlète

Son plus beau souvenir des JO : "Les beaux souvenirs sont multiples : comme j’aime le sport en général, à chaque fois qu’un athlète francais ou une équipe francaise performe que ce soit en sport collectif (Hand, Basket, Volley, etc.) ou sport individuel (Athletisme, Judo, Escrime), cela me procure des frissons. Cependant, l’image forte que je garde par exemple pour les JO à Tokyo est l’épreuve masculine de saut en hauteur : Les deux derniers athlètes en lice : Tamberi (Italie) et Barshim (Qatar) se voient offrir deux options : un barrage ou un partage de l'or olympique. Les deux n'hésitent pas, amis dans la vie, et soudés par une grave blessure ; ils choisissent les deux le partage de la médaille d'or et tombent dans les bras l'un de l'autre. C’était une belle et forte image ou l’amitié prend le dessus sur la compétition."

Son plus beau souvenir sportif : "A titre collectif, en basket, chez les jeunes nous avons gagné avec mes copines plusieurs titres (départemental, régional, inter-régional) et cela a construit de superbes souvenirs et une amitié durable. A titre individuel, j’ai également gagné plusieurs titres départementaux, régionaux et nationaux sur piste et en cross country mais le plus marquant est mon titre de championne de France du 3000 m à Evry-Bondoufle en Région parisienne en juillet 2021 lors des Championnats de France cadets."

Les JO en 3 mots : "L'esprit d'équipe, le dépassement de soi et l'excellence"


Robert Poirier, ancien champion de 400 m haies

Crédit photo : Jérôme Sevrette

Robert Poirier est un ancien athlète et dirigeant sportif français. Il était licencié au Stade Rennais Athlétisme, où il a réalisé une grande carrière sportive. Il s’est illustré dans la discipline du 400m haies, remportant cinq titres de champion de France dans cette épreuve. Au cours de sa carrière, il a également amélioré à trois reprises le record national de cette discipline.

En 1966, Robert Poirier a remporté une médaille de bronze aux Championnats d’Europe de Budapest. Il a aussi représenté la France aux Jeux olympiques de 1964 (Tokyo) et de 1968 (Mexico). Au total, il a été sélectionné en équipe nationale à 31 reprises. De 2001 à 2005, il a occupé le poste de Directeur technique national (DTN) de l’athlétisme français.

Porter la flamme dans le stade d'athlétisme qui porte son nom sera pour lui " le témoignage d’un attachement au territoire, à mon territoire auquel je suis resté fidèle malgré une itinérance professionnelle."

C’est à la fois un plaisir individuel et un honneur d’être l’un des maillons d’une longue chaîne.

Robert Poirier, ancien athlète et dirigeant sportif

Son plus beau souvenir des JO : "Ma première sélection aux JO de Tokyo en 1964 et ma première entrée dans le stade olympique. Entre la chambre d’appel et le départ, je me suis retrouvé « écrasé » par l’événement. Mon meilleur autre souvenir, c’est l’égrégore du village olympique. Le sentiment de plénitude et d’empathie collective qu’on pouvait y ressentir."

Son plus beau souvenir sportif : "La victoire de l’équipe de France d’athlétisme à la Coupe d’Europe des nations en 2003 à Florence. C’était la première fois que la France obtenait une victoire chez les hommes. Un autre beau souvenir sportif, c’est ma victoire en Coupe d’Europe d’athlétisme en 1965. J’ai été le seul Français à gagner une épreuve."

Les JO en 3 mots : "Moment d’humanisme universel."


Département d'Ille-et-Vilaine : Corinne Duval/Gwen Cohignac

Crédit photo : Jérôme Sevrette

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Nicolas Huchet - Photo Ouest-France crédit : Marc Ollivier

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Crédit photo : DR

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