Inventaire du patrimoine des Mauges

Une richesse patrimoniale remarquable

Pourquoi cet inventaire ?

Dans le cadre de la révision du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), Mauges Communauté a souhaité réaliser une démarche qui vise à cerner l’étendue de la richesse patrimoniale du territoire pour le rendre lisible et valorisable.

Partant du constat que le patrimoine bâti n’est que très peu présent dans ce document stratégique, des visites, réunions et ateliers ont été menés dans les communes avec les associations locales. Un des ateliers a notamment permis de mesurer la richesse patrimoniale au travers de « cartes participatives » localisant les sites et monuments qui font les Mauges et qui participent à son identité.

Ce travail d'atelier a été repris par un stagiaire de Master 2 en géographie à Nantes Université, Clément Lechevalier, et complété par des recherches documentaires multiples, notamment d'archives, qui amènent à un recensement très précis. Non exhaustif, cet inventaire cerne :

  • L’intégralité des monuments inscrits ou classés aux Monuments Historiques,
  • L’intégralité des églises et la quasi-totalité des chapelles,
  • La quasi-totalité des châteaux et manoirs,
  • Un grand nombre des moulins à eau et à vent,
  • Un grand nombre des édifices industriels hérités du XIX e ou XX e siècles,
  • Des édifices civils qui sont emblématiques de l’histoire des Mauges,
  • Un patrimoine vernaculaire emblématique du territoire qui comprend des édifices mémoriels, mégalithiques, religieux  1 ,
  • Un patrimoine représentatif de la vie quotidienne des habitants,
  • Les musées,
  • Les sites naturels emblématiques des Mauges.

 1  Le recensement de l’intégralité des calvaires n’a pas été inclus dans la démarche ici présentée. Seuls les plus représentatifs et ayant une histoire singulière ont été relevés.

Pour rendre l’inventaire accessible visuellement et en comprendre l’inscription géographique et historique dans le territoire, des représentations cartographiques ont été réalisées ci-après. Elles témoignent de l’existence d’une réalité géographique et historique des Mauges qui compte une identité forte. La richesse patrimoniale se manifeste par des périodes de constructions, des styles architecturaux, des contextes géographiques, des personnages historiques, et des racines socio-économiques fortes.

Château de la Bourgonnière et sa chapelle du XVI e siècle à Bouzillé (Orée-d'Anjou)

La réalisation de cet inventaire a ainsi été l’occasion de localiser précisément ces patrimoines et de retracer les grandes époques qui ont mené aux héritages actuels.

Pour en comprendre l’intérêt et la valeur, un historique a été renseigné pour chacun des éléments qui composent cet inventaire, ainsi qu’un état des lieux des mesures de protections mises en place (Site classé, inscription ou classement aux Monuments Historiques, …).


Quels patrimoines ?

La finesse de l'étude impliquant une multitude de catégories, 6 typologies ont été constituées afin d'en faciliter la compréhension.

1

Patrimoine antique et archéologique

Cette catégorie désigne les héritages mégalithiques et subsistant de l’époque romaine, ainsi que des sites où des découvertes archéologiques ont eu lieu. Il peut aussi s’agir de mottes féodales.

Notre sélection : le menhir de la Bretaudière à La Renaudière (Sèvremoine). Il date du néolithique (de - 6000 à - 2500 avant JC) et fait l'objet de légendes locales.

2

Patrimoine culturel, mémoriel et vernaculaire

Cette catégorie regroupe les musées, le patrimoine de pays ainsi que les lieux de mémoire.

Notre sélection : le bélier de La Morinière à Andrézé (Beaupréau-en-Mauges). Il s'agit d'un des derniers béliers hydrauliques de France.

3

Patrimoine civil

On y retrouve les châteaux, manoirs, mairies, fermes, ponts et bâtiments d’habitations.

Notre sélection : le château de la Frappinière à Valanjou (Chemillé-en-Anjou). Il possède des doubles douves et un jardin à la française.

4

Patrimoine économique et industriel

Il s'agit des moulins, usines et sites de production divers.

Notre sélection : le moulin à vent de la Renardière à La Pommeraye (Mauges-sur-Loire). Dominant la Loire, il conserve l'intégralité de son mécanisme.

5

Patrimoine religieux

On y retrouve les églises, chapelles, abbayes et couvents des Mauges.

Notre sélection : la chapelle Saint-Avoye à Saint-Rémy-en-Mauges (Montrevault-sur-Èvre). Elle présente une charpente en bois du XVI e siècle.

6

Patrimoine naturel et paysager

Cette catégorie regroupe les sites définis comme naturels et les sites paysagers remarquables.

Notre sélection : le site de Champalud à Champtoceaux (Orée-d'Anjou) au coeur du Verrou du Val de Loire. Site classé depuis 1935, il offre une vue imprenable sur le fleuve et ses environs.


Un intérêt local uniquement ?

Parce que tous les patrimoines ont un rayonnement variable, la démarche patrimoniale et l’inventaire ont été aussi l’opportunité de hiérarchiser l’ensemble des éléments. Celle-ci vise à rendre l’inventaire plus adapté à de futures utilisations des données, notamment dans le cadre du développement touristique des Mauges, pour la réalisation du futur schéma cyclable par exemple.

Le choix s’est porté sur la catégorisation du patrimoine en 3 types :

1 - Intérêt national

Il s’agit systématiquement des édifices inscrits ou classés aux Monuments Historiques, mais aussi de sites et monuments au cadre exceptionnel unique ou rare en France. Ces éléments témoignent aussi d’une histoire partagée à l’échelle nationale.

A droite, les moulins pendus dit péage fortifié à Champtoceaux (Orée-d'Anjou). Rare exemple de moulin à roues pendantes, ils sont placés perpendiculairement au courant. Grâce à leurs roues ajustables en fonction des niveaux d’eau, les moulins permettaient la production de farine avec leurs mécanismes à l’étage. Ils datent du XIII e siècle.

2 - Intérêt régional

Il s’agit des édifices et sites qui sont exceptionnels dans la région Pays de la Loire. Ces éléments sont en lien avec le récit régional, et sont atypiques dans la région. Il peut s’agir d’édifices plutôt courants à l’échelle nationale, mais rares dans la région, comme les moulins Caviers, certaines églises néo gothiques emblématiques, ou des usines du XIX e siècle.

A droite, le château et domaine de la Brûlaire à Gesté (Beaupréau-en-Mauges). Dû à un riche armateur nantais, le château et son parc sont construits vers 1825. Avec son orangerie, sa chapelle, ses bâtiments annexes symétriques et les décors intérieurs du logis, l’ensemble est remarquable. Le château possède une impressionnante bibliothèque, et est reconverti en chambres d’hôtes et accueille un restaurant gastronomique.

3 - Intérêt local

Il s’agit d’édifices ou de sites qui rayonnent à l’échelle locale et qui sont en lien avec l’histoire des habitants et leur vie quotidienne. Ils intègrent par exemple le patrimoine vernaculaire, les autres églises non relevées dans les précédentes catégories, des éléments qui font partie du souvenir local au travers d’évènements passés, mais aussi des contes et légendes.

A droite, le moulin Rouge à La Boissière-sur-Èvre (Montrevault-sur-Evre) du XVIII e siècle au coeur des Mauges. Visible depuis un chemin de randonnée, le moulin était couplé avec des moulins à eau pour produire de la farine toute l’année. Construit dans les années 1750, il dépendait de l’Abbaye de Saint-Florent-le-Vieil. Ses ailes furent réutilisées pour un autre moulin à Liré.

Focus sur le patrimoine d’intérêt national

Si le patrimoine des Mauges maille le territoire et témoigne d’une richesse architecturale intéressante, son rayonnement et son intérêt ne sont pas à placer sur le même palier. Les édifices les plus prestigieux du territoire, d’intérêt national donc, sont présentés dans la carte interactive ci-dessous. Pour consulter les caractéristiques de chaque édifice, il est possible de cliquer directement sur le point souhaité.

Patrimoine ayant un intérêt national


A quelles époques ?

De l’ancienne église Saint-Jacques de Montfaucon à Sèvremoine du XIII e siècle, il ne reste que le portail principal de la façade, présentant un style de transition entre le roman et le gothique. Si la majeure partie de l’église fut reconstruite au XIX e, la période de construction renseignée sera le XIII e.

Le patrimoine des Mauges témoigne d’une grande diversité de styles architecturaux en fonction des siècles de construction et des influences nationales (grands styles diffusés), ou locales (architectes locaux de renom).

Face à des caractéristiques de construction qui demeurent propres à chaque monument, les siècles ici indiqués renseignent la période d’origine de l'édifice et donc sa construction initiale. Cela peut notamment se manifester par la subsistance de quelques éléments d’origine, tels que des pans de murs, des portails, ou une partie plus importante. Un monument est ainsi rattaché au siècle de sa première édification. Les ajouts successifs durant les siècles suivants ne sont ici pas pris en compte.

Chronologie

Focus sur les édifices religieux

La spécificité des Mauges tient à une présence remarquable de clochers qui jalonnent l’intégralité du territoire. A quasiment chaque endroit des Mauges, un ou plusieurs clochers sont visibles au loin, et leur forme particulière et unique constituent un réel marqueur d’identité des communes, comme l'a soulignée l'Architecte des Bâtiments de France lors de l'atelier SCoT (juillet 2023). La morphologie géographique du territoire avec ses nombreuses vallées et ses reliefs favorise cet aspect.

Le patrimoine religieux a souffert lors des Guerres de Vendée, et beaucoup d’édifices furent détruits à cette période. La quasi-totalité des églises des Mauges ont été reconstruites au XIX e siècle et sont dans un style néo-gothique. Certaines sont cependant plus anciennes avec des bases des XI e et XII e siècles. Mauges Communauté montre ainsi une étendue intéressante de l’architecture religieuse entre le XI e siècle et le XXI e siècle.

Le saviez-vous ? Sur le territoire de Mauges Communauté, 58 églises ont été construites intégralement au XIX e siècle sur les 78 inventoriées, soit 74% de ces édifices.

Du XI e siècle ...

Avec sa construction débutée au XI e siècle, l’église Notre-Dame de Chemillé est exceptionnelle pour la qualité de ses décors (sculptures, peintures, mobilier, …). Elle mêle architecture Romane, Gothique, ou encore Renaissance.

... au XIV e siècle ...

L’église Saint-Martin de Joué à Chemillé-en-Anjou présente un clocher fortifié à partir du XIV e siècle. Rare témoignage de la sorte dans l’ouest français avec ses mâchicoulis, le clocher témoigne de l’essentialité de l’église au quotidien des habitants de l’époque.

... au XVIII e siècle ...

L’église de La-Chapelle-du-Genêt présente un clocher assez unique de 1740. Le reste de l’édifice date du début du XIX e siècle mais présente un style architectural peu courant dans les Mauges.

... au XIX e siècle ...

L’église de Drain à Orée-d’Anjou est typique des constructions de ce siècle avec ses parements de tuffeau, ses vastes baies, ses voûtes ogivales, et son haut clocher coiffé d’une flèche. C’est l’apogée du Néo-Gothique.

... à nos jours !

L’étendue du patrimoine des Mauges couvre même l’époque contemporaine. La dernière en date est celle de Gesté, inaugurée en 2017. L’église du Fief-Sauvin date du XX e siècle, mais présente la particularité de conserver le chœur et les vitraux de l’ancien édifice du XIX e siècle.


Public ou privé ?

Le patrimoine bâti des Mauges n’est pas uniquement public, il résulte aussi d’un grand nombre de propriétés privées qui jalonnent le territoire. Châteaux, manoir ou moulins, ils participent à l’image des Mauges, même s’ils ne sont pas forcément intégrés dans les projets territoriaux. A l’image de certaines propriétés privées, des châteaux et manoirs sont aujourd’hui transformés en hébergements pouvant accueillir touristes, séminaires ou évènements. Ils constituent ainsi un patrimoine qui a toute sa place dans le développement des Mauges et dans le rayonnement du territoire au-delà de ses frontières. Leur statut privé rend en revanche leur valorisation et l'organisation d’événements publics plus complexes.

Répartition entre domaine public et domaine privé


En détails

Cette carte permet de visualiser l'ensemble des éléments patrimoniaux inventoriés durant cette étude. Un système de filtre a été paramétré afin de proposer une exploration poussée des données et permettre à chacun de faire un focus sur une partie précise de l'inventaire.

Carte générale de l'inventaire

La richesse patrimoniale de Mauges Communauté brosse ainsi une très large évolution temporelle des styles architecturaux, des pratiques, du quotidien des habitants. Cette intéressante densité de patrimoine toutes formes confondues fait des Mauges un territoire à l’identité forte.

De l’occupation à l’époque néolithique à l’église de Gesté du XXI e siècle, ce travail a été l’occasion de dresser un état des lieux du patrimoine dans le cadre de la révision du schéma de cohérence territoriale. Histoire, siècle de construction, hiérarchisation, cette étude vise ainsi à apporter davantage de connaissances sur un patrimoine parfois méconnu mais dont l’intérêt n’en demeure pas moins important. Il s’agit aussi de localiser ce patrimoine pour voir à quel point chaque commune déléguée compte au moins un élément patrimonial qu’il convient d’intégrer dans les réflexions et stratégies territoriales. 


Pour aller plus loin

Balade au fil de l'Èvre

Suivez notre guide d'un jour Clément à la découverte du riche patrimoine du bord de l'Evre, rivière incontournable des Mauges. Laissez-vous embarquer, de la Jubaudière au Marillais, dans ce parcours qui vous réserve quelques surprises...

1

Parc et Château de la Gautrêche, Pont de la Lunette

Pour commencer notre balade, partons à la découverte du château de la Gautrêche.

Le château du XIX e siècle est entouré d'un parc de 27 hectares, accessible au public.

Le Pont de la Lunette à 9 arcades est assez atypique.

2

Parc du Château de Beaupréau

L'endroit parfait pour un encas sur le parcours !

Acheté par la ville en 2003, le parc de 32 hectares présente de belles vues sur la vallée de l'Èvre, ainsi que des arbres remarquables.

3

Moulin de Jousselin

A quelques pas du château et de son parc, on arrive face au moulin de Jousselin.

Construit en 1450, le moulin est un édifice emblématique de Beaupréau. Racheté par la ville en 2018, il fera prochainement l'objet d'une réhabilitation pour retrouver son lustre d'antan.

4

Le Camp de César

Faisons un arrêt pour remonter dans le temps...

De nombreuses fouilles archéologiques ont eu lieu sur ce site qui fut une place forte de l'antiquité, car il était mentionné sur les cartographies d'époque.

5

Site de la Gabardière et la grotte de Lourdes

Notre randonnée nous amène jusqu'à la grotte située au bord de l'Èvre dans une petite cavité naturelle. Les pèlerins la fréquentent encore de nos jours au travers d'une ferveur importante.

On repart en kayak pour la suite du parcours...

6

Pont de Bohardy

Un arrêt à Montrevault pour photographier le pont de Bohardy.

Le pont médiéval du XV e siècle est composé de 8 arcades en schiste. Une hache en bronze a été retrouvée sous l'une des arches attestant d'une présence humaine il y a 3000 ans.

7

Cirque naturel de Courossé

Laissons le kayak au bord de la rivière pour monter tout en haut du cirque de Courossé et admirer la vue !

Le cirque est un site emblématique des Mauges ! On peut y voir un village meunier abandonné, une réplique de la grotte de Lourdes ainsi qu'une faune et une flore remarquables.

8

Sanctuaire Notre-Dame-du-Marillais

Notre parcours se termine au Marillais.

Lieu de pèlerinage depuis l'apparition de la Vierge à Saint-Maurille, l'édifice actuel est dû à l'architecte Beignet en 1890. Des vitraux relatent les épisodes locaux des Guerres de Vendée.

C'est ici que l'Èvre se jette dans les eaux de la Loire finissant son périple Maugeois...


Focus sur les moulins

Marqueurs forts des Mauges, les moulins complètent tantôt les hauteurs des collines, tantôt les vallées du territoire. Véritables outils de production pour une des bases de l’alimentation avec la farine, les moulins à eau ne sont parfois séparés que de quelques centaines de mètres pour optimiser la production sur des rivières qui leur étaient propices. Pour ne pas dépendre des conditions climatiques et notamment des baisses des niveaux d’eau durant la saison estivale, ces moulins étaient couplés à des moulins à vent qui prenaient alors le relais. Les meuniers étaient alors propriétaires des deux édifices.

Pas moins de 31 moulins ont été répertoriés dans l’inventaire ! Les plus anciens datent du XII e siècle, même si la majorité a été construite aux XVIII e et XIX e siècles.

Moulin de Billon à Saint-Pierre-Montlimart (Montrevault-sur-Evre)

Si certains demeurent assez banals en termes techniques et architecturaux, d'autres demeurent assez remarquables. Devant la complexité pour les meuniers de déployer les toiles sur les ailes, certains sont dotés de l’ingénieux système Berton. L’ingéniosité est parfois même poussée au point de doter le moulin de l’Epinay d’un système de « Papillon de direction ».

Aujourd’hui, les ailes, roues et les mécanismes ont pour beaucoup d’édifices laissé la place à des habitations. La rareté des édifices intégralement conservés ou restitués les rend par conséquent remarquables. Ils sont les derniers témoins d’une activité qui a considérablement participé au développement des Mauges et de son alimentation.


Focus sur les châteaux

Plus de 73 châteaux et plus de 7 manoirs sont présents sur le territoire, présentant des caractéristiques historiques et architecturales variées, néanmoins marquées par les Guerres de Vendée. Si leur densité est variable en fonction des communes nouvelles, certaines propriétés sont remarquables par leur situation ou par la qualité de leurs agencements architecturaux. 15 châteaux sont inscrits ou classés aux Monuments Historiques (les ruines de Champtoceaux sont incluses), de même que 4 manoirs. Le château de Beaupréau et son parc sont protégés en termes de sites classés.

Bien que ce patrimoine civil ait beaucoup souffert lors des Guerres de Vendée, il subsiste néanmoins sur le territoire des édifices remarquables dont les bases, des parties, ou l’intégralité sont antérieurs au XVIII e siècle. Sur le territoire de Mauges Communauté, 33 châteaux et 7 manoirs sont antérieurs au XVIII e siècle.

Au-delà du bâti, les châteaux présentent parfois de remarquables parcs et jardins qui témoignent à la fois du talent de leurs créateurs, mais aussi des grands types de jardins en vogue à l’époque de leur création. Jardins à la Française, bassins, étangs, potagers, arbres exotiques … Certains parcs ont résisté aux troubles de l’Histoire pour nous livrer leurs plus beaux visages.

A gauche, le château du Bas-Plessis à Chaudron-en-Mauges (Montrevault-sur-Evre) en est un exemple parfait. Avec ses tours du XV e siècle, ses jardins à la Française et ses jardins à l’Anglaise, l’ensemble est représentatif des différents courants qui ont influencé son évolution. A droite, le parc du château de la Mauvoisinière à Bouzillé (Orée-d’Anjou) présente de remarquables jardins à la Française. L'alignement du château laisse place à des allées symétriques entourées de parterres fleuris et agrémentés de statues.

Les parcs et jardins font partie intégrante du prestige et de la mise en scène de l’ensemble. Il s’agit alors de réaliser de grandes allées bordées d’arbres remarquables, de jouer sur les perspectives, d’y implanter de vastes pièces d’eau, ou encore d’y apporter statues et monuments.

Loin des usages décoratifs actuels, les douves présentaient à l’époque de leur construction de réels moyens défensifs dans les périodes troubles de l’Histoire. Dans les Mauges, bien que les châteaux d’origine ont parfois disparus ou ont été notoirement remaniés, certains édifices conservent de remarquables ensembles de douves.

14 : c’est le nombre de châteaux possédant encore aujourd’hui des douves défensives construites au XVI e siècle ou avant. Si beaucoup sont encore en eaux, certains, même asséchés, rendent compte de tout le dispositif de défense de l’époque.

Sur cette photo ancienne du château d’Argonne à Valanjou (Chemillé-en-Anjou), on aperçoit aisément le pont levis sur la gauche ainsi que la largeur des douves.


Focus sur le patrimoine industriel

Usine de filature Mulliez-Flory du Longeron (Sèvremoine)

L’activité, le dynamisme et la production économique fait partie inhérente de l’identité maugeoise connue pour ses « usines à la campagne ». De cet héritage toujours très présent, subsistent aujourd’hui différentes formes d’héritages industriels. Si beaucoup d’usines ont été construites au XX e siècle, certaines l’ont été au XIX e siècle, à l’image de l’ancienne usine Ménard dite usine à Tarares à Botz-en-Mauges (Mauges-sur-Loire) ou la filature Mulliez- Flory dite usine de Gallard au Longeron (Sèvremoine). La diversité des activités et des productions montre toutefois à quel point l’activité liée à la production de chaussures en est un des cœurs.

Le dynamisme des Mauges tient aussi à une remarquable richesse de ses sols. Les mines d’or à Saint-Pierre-Montlimart (Montrevault-sur-Èvre) ou le site d’extraction d’uranium de Saint-Crespin-sur-Moine (Sèvremoine) en sont des exemples emblématiques, laissant dans le paysage des éléments caractéristiques d’extraction, ou pour loger les ouvriers.

Carrière et four à chaux de Pincourt à Montjean-sur-Loire (Mauges-sur-Loire)

Enfin, les communes proches de la Loire présentent un patrimoine industriel exceptionnel grâce à de nombreux fours à chaux. Isolés ou rassemblés au cœur de hameaux, ceux-ci témoignent de l’activité industrielle des bords de Loire qui fournissait de la chaux à l’agriculture par exemple via le port de Montjean-sur-Loire (Mauges-sur-Loire) . Construits avec des matériaux du secteur comme les briques du Fuilet (Montrevault-sur-Èvre), ces fours sont l’œuvre de massons locaux qui ont mis leur talent et leur technique au service d’ensembles remarquables. Plusieurs ensembles chaufourniers sont inscrits aux Monuments Historiques.


Mauges Communauté - Clément LECHEVALIER - Service SIG - 2024

Château de la Bourgonnière et sa chapelle du XVI e siècle à Bouzillé (Orée-d'Anjou)

De l’ancienne église Saint-Jacques de Montfaucon à Sèvremoine du XIII e siècle, il ne reste que le portail principal de la façade, présentant un style de transition entre le roman et le gothique. Si la majeure partie de l’église fut reconstruite au XIX e, la période de construction renseignée sera le XIII e.

Moulin de Billon à Saint-Pierre-Montlimart (Montrevault-sur-Evre)

Sur cette photo ancienne du château d’Argonne à Valanjou (Chemillé-en-Anjou), on aperçoit aisément le pont levis sur la gauche ainsi que la largeur des douves.

Usine de filature Mulliez-Flory du Longeron (Sèvremoine)

Carrière et four à chaux de Pincourt à Montjean-sur-Loire (Mauges-sur-Loire)