Les incontournables
Le parcours est composé de 16 étapes (environ 5,3 km). Départ au Jardin des Plantes.
Ce parcours vous propose une découverte des «incontournables» du patrimoine nantais. Du jardin des plantes au quai de la Fosse, il suit l’ancien cours de la Loire et se prolonge dans les rues du centre-ville, en dévoilant peu à peu l’histoire de Nantes. Partez à la découverte de Nantes, ville d’art et d’histoire.
Ce parcours est téléchargeable et imprimable depuis chez vous.
Le Jardin des Plantes : jardin d’agrément et jardin botanique
Nantes connaît une longue tradition de conservation des plantes, mais aussi d’introduction de nombreuses espèces rapportées d'Amérique, d’Asie et d’Afrique. Au 17e siècle, un premier jardin d’acclimatation est créé au nord-est de la ville, à l’emplacement de l’actuel lycée Jules Verne.
Au début du 19e siècle, un nouveau lieu d’implantation est trouvé à l’est de la ville, dans le faubourg Saint-Clément. Alexandre Hectot, apothicaire et botaniste, commence en 1805 les travaux d’aménagement du Jardin des Plantes. Son successeur, le docteur Ecorchard, initiateur des cours de botanique, fait dessiner par Antoine Noisette les extensions, suivant la mode des jardins paysagers (jardins dits «à l’anglaise»). Le nouveau Jardin des Plantes est inauguré en 1860 devant 10 000 visiteurs...
Il est à la fois un jardin d’agrément ouvert au public et un jardin “d’écoles” où l’on enseigne la botanique. Il s’inscrit dans la tradition du jardin botanique du 19e siècle , véritable conservatoire de plantes régionales ou exotiques, où s’impose le principe de la collection.
Aujourd’hui intégré à la ville, relié à la gare par sa nouvelle porte des Cerfs, le Jardin des Plantes offre aux visiteurs un premier aperçu sur «la nature en ville».
En savoir plus sur le Jardin des plantes
Le Musée d’arts de Nantes : une collection d’exception dans un nouvel écrin
Le musée d’arts de Nantes a été créé en 1801, en même temps que 14 autres musées en France. Il bénéficie alors d’une dotation d’une quarantaine de tableaux de l’État à laquelle s’ajoute 9 ans plus tard l’acquisition de la collection du diplomate nantais François Cacault riche de 1155 tableaux, 64 sculptures et 10 000 estampes. Cet achat effectué par la Ville donne toute sa valeur et son ampleur au musée.
D’abord dispersées, les collections du musée sont présentées en 1830 à l’étage de l’ancienne Halle aux toiles, rue du Calvaire. Mais, rapidement, le lieu devient trop exigu.
En 1891, la Ville décide de construire un nouvel édifice. Les travaux peuvent ainsi démarrer deux ans plus tard sur les plans de l’architecte nantais Clément-Marie Josso. Inauguré en 1900, le Palais des beaux-arts s’inscrit au cœur de la ville, entre la cathédrale, le château des ducs de Bretagne et le jardin des Plantes. La verrière coiffant le patio, la façade extérieure du musée et son escalier monumental sont protégés au titre des monuments historiques.
Depuis 2015, le musée d’arts présente sa collection d’œuvres du 14e au 21e siècle dans un nouvel écrin restauré et agrandi d’un nouveau bâtiment, le Cube, dédié à l’art contemporain.
En savoir plus sur le Musée d'arts
Les cours Saint-Pierre et Saint-André : ouvrir une promenade entre Loire et Erdre
« C’est aujourd’hui une promenade très fréquentée que l’on peut comparer aux fameux boulevards de Paris. Ce qui augmente encore la beauté de ce lieu, ce sont les magnifiques édifices qui sont à droite et à gauche, et qui paraissent plutôt des palais que des maisons occupées par des particuliers. » M. Ogée, Dictionnaire de Bretagne, 1779.
Situés à l’emplacement des anciennes fortifications et aménagés au 18e siècle, les cours Saint-Pierre et Saint-André forment une perspective entre la Loire et l’Erdre. Le long des cours, les immeubles respectent un même ordonnancement classique voulu par l’architecte Jean-Baptiste Ceineray. L’architecture de palais s’inspire des modèles antiques.
Au milieu des cours, la place publique (actuelle place Foch) est ornée de la colonne Louis XVI. Nantes est une des rares villes à avoir conservé une effigie du roi. Commencée en 1790, la colonne qu’on appelle alors « la colonne de la liberté », n’est achevée qu’en 1823 avec l’inauguration de la statue de Louis XVI. Le piédestal et la colonne représentent la Nation, tandis que le Roi, habillé en empereur romain, est placé au sommet du pouvoir.
La porte Saint-Pierre : témoin de la ville fortifiée
Jusqu’au 18e siècle, les visiteurs arrivant à Nantes par la route de Paris découvrent une ville fortifiée, protégée par un mur d’enceinte d’où émergent d’imposants édifices civils et religieux : la cathédrale, la collégiale Notre-Dame, le château. Ils entrent par la porte Saint-Pierre après avoir dépassé les mottes fortifiées et les douves profondes.
La porte Saint-Pierre a été construite au 13e siècle à l’emplacement de la porte gallo-romaine. Réaménagée au 15e siècle, elle était flanquée de deux tours massives, susceptibles de résister au assauts de l’artillerie. Entre 1500 et 1506, du fait de la proximité de la cathédrale, le manoir de l’évêque Guéguen est construit au-dessus de la porte.
Aujourd’hui, seules subsistent l’entrée surmontée du logis épiscopal et les parties basses de la tour de l’Evêché. Le mur gallo-romain est encore visible entre la porte et la cathédrale.
En savoir plus sur la fouille archéologique de la Porte Saint-Pierre
La cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul : une cathédrale gothique
Située à proximité de l’ancienne porte Saint-Pierre, la cathédrale fut détruite et reconstruite plusieurs fois. De l’édifice roman de la fin du 11e et du 12e siècle, ne subsiste que la crypte haute. Celle-ci abrite le trésor de la cathédrale composé d’objets liturgiques dont les plus anciens remontent au 14e siècle.
En 1434, sous l’impulsion du duc de Bretagne Jean V et de l’évêque Jean de Malestroit, la première pierre de la cathédrale gothique est posée. Le chantier débute par la façade et l’avant-nef dont la réalisation s’étend sur un demi siècle. Il se poursuit à la fin du 15e siècle par les premières travées de la nef.
Puis, les travaux connaissent un coup d’arrêt, faute de finances. Ils ne reprennent que lentement au 17e siècle, avec la construction des voûtes manquantes de la nef et celle d’un nouveau jubé destiné à masquer la jonction avec le chœur roman toujours en place.
L’achèvement de la cathédrale n’est décidé qu’au 19e siècle. Il ne faudra pas moins de quatre architectes pour mener à bien le projet. La cathédrale est officiellement inaugurée le 23 décembre 1891. Malgré quatre siècles et demi de chantier, l’édifice de style gothique flamboyant garde une remarquable unité architecturale.
La cathédrale abrite un monument d’exception : le tombeau de François II et Marguerite de Foix, chef d’œuvre de la Renaissance.
En savoir plus sur la Cathédrale
Le château des ducs de Bretagne : un château devenu musée
Au début du 13e siècle, Guy de Thouars délaisse le château du Bouffay et choisit un nouveau site stratégique à l’est de la ville pour édifier le « chastel de la Tour neuve ». Agrandi et profondément transformé au 14e siècle, le château de la Tour Neuve dont il ne reste presque plus trace, illustre l'affirmation du pouvoir des ducs de Bretagne face au Roi de France.
En 1466, le duc François II entreprend la reconstruction du château. Sa fille, Anne de Bretagne, reine de France poursuit son œuvre pour en faire à la fois un palais et une des premières forteresses de Bretagne. Le Grand logis, la tour de la Couronne d’or, les tours de défense dont la tour du Fer à Cheval sont autant de témoins de cet élan constructeur, faisant du château la résidence ducale servie par une cour de près de 600 personnes.
Avec le rattachement de la Bretagne au royaume de France en 1532, le château devient une place royale. Pendant les guerres de Religion, le duc de Mercœur renforce la défense du site. Successivement prison, arsenal et caserne, le château est éventré par l'explosion de sa poudrière en 1800.
Devenu Monument Historique en 1862, l'édifice est acheté par la Ville en 1915 et transformé en musée en 1924. Il abrite depuis 2007 le musée d'Histoire de Nantes.
En savoir plus sur le Château des Ducs de Bretagne
Du miroir d’eau à la place du Bouffay : une promenade au fil de l’eau ?
Auparavant, le château était situé au bord de la Loire. Cette position lui permettait de contrôler le fleuve, voie navigable essentielle pour la circulation des hommes et des marchandises. Au 19e siècle, un quai accueillant la ligne de chemin de fer et le tramway est construit, isolant le château de la Loire. Les comblements des bras de Loire dans les années 1930 mettent fin à cette image d’un château au bord de l’eau.
Aujourd’hui les Nantais renouent avec la mémoire de l’eau à travers des aménagements contemporains. Devant le château, un miroir d’eau a été installé en 2015. Il ponctue la promenade entre la gare et la Loire, le long de l’ancien cours du fleuve.
En poursuivant vers l’ouest, on parvient à la place du Bouffay.
Au Moyen âge, la place du Bouffay concentre les pouvoirs judiciaires et politiques de la ville. Les ducs de Bretagne y construisent leur première forteresse avant d’y établir le tribunal, la prison et l’hôtel de la Monnaie. Au 15e siècle, le Conseil des Bourgeois y bâtit sa maison commune (le mur de la maison des Echevins est encore visible côté est de la place).
La place actuelle aux façades régulières a été dessinée par Jean-Baptiste Ceineray, architecte de la ville de 1760 à 1780. Cependant les travaux se poursuivent tout au long du 19e siècle. Les édifices majeurs du Moyen âge ont entièrement disparu.
L’île Feydeau : une île lotie au 18e siècle
Véritable «vaisseau de pierre», l’île Feydeau est une ancienne île marécageuse aménagée à partir de 1723. Située face à la ville close, entre deux bras de la Loire, l’île est jusqu’alors à peine urbanisée : seules la chapelle Notre-Dame de Bon Secours et quelques maisons le long de la ligne de ponts occupent cet îlot.
Sous l’impulsion du maire Gérard Mellier et de l’intendant de Bretagne Feydeau de Brou, l’île est lotie suivant un plan voulu par la Ville. Les actionnaires privés, parmi lesquels nombre d’armateurs et de négociants, sont chargés de la construction des habitations mais doivent se conformer à un plan et un modèle architectural stricts.
Le chantier est longtemps retardé par la présence de terrains instables et inondables, comme en témoignent les façades inclinées de certains immeubles. Vers 1750, seuls quatre immeubles sont sortis de terre. Les chantiers s’accélèrent après 1755, lorsque l’architecte Pierre Rousseau imagine d’asseoir les fondations des édifices sur un radeau de bois, à la hollandaise. Les constructions se prolongent jusqu’à la veille de la Révolution française.
Libérés de la servitude du règlement dès 1743, les propriétaires et leurs architectes font preuve de créativité. Les décors sculptés sont d’une grande variété, notamment ces mascarons qui représentent des figures mythologiques (Neptune, Eole…) ou des sujets allégoriques (les quatre saisons, les continents…).
En savoir plus sur l' Ile Feydeau
Les comblements de l’Erdre : cours des Cinquante Otages
Jusqu’au début des années 1920, la Loire traversait Nantes en empruntant les bras de la Bourse et de l’Hôpital, de part et d’autre de l’île Feydeau. L’Erdre affluent de la Loire, rejoignait le fleuve à hauteur de l’actuel cours des Cinquante Otages.
L’île Feydeau, les quais, les cales, les ponts ont aujourd’hui disparu du paysage. L’image de « Nantes, la Venise de l’Ouest » s’est évanouie. C’est qu’en 1926, la Ville entreprend les comblements des bras de la Loire et de l’Erdre.
Suite aux travaux de creusement du lit principal de la Loire dans les années 1910-1920, les fondations des ponts et des quais de Nantes présentent des signes de faiblesse ; de plus, la Ville souhaite lutter contre l’insalubrité et le manque d’espace.
Les travaux, commencés avant guerre, sont interrompus pendant le conflit. Ils sont achevés vers 1947.
Parallèlement aux travaux de comblements, le cours de l’Erdre est détourné vers le canal saint-Félix aménagé à cette occasion, qu’il rejoint via un tunnel creusé sous les cours Saint-Pierre et Saint-André. Une écluse permet aux bateaux de circuler entre la Loire et l’Erdre.
Ces travaux d’aménagements qui durèrent plus de vingt ans ont profondément modifié la physionomie du centre-ville. Parfois la mémoire de l’eau rejaillit à travers la toponymie – il existe encore une place de l’Ecluse en plein centre-ville – et à travers les aménagements récents de l’île Feydeau qui laissent apparaître devant les immeubles, des quais baignés de verdure…
En savoir plus sur les Comblements
La basilique Saint-Nicolas : une église néogothique d’avant-garde
En plein renouveau du catholicisme, la reconstruction de l’église Saint-Nicolas s’imposait, afin de remplacer l’ancien édifice étroit et vétuste. Sous l'impulsion de Félix Fournier, curé de la paroisse et futur évêque de Nantes, l'église Saint-Nicolas est construite entre 1844 et 1869, à l'emplacement de l'ancienne église paroissiale.
Elle est l’œuvre de Jean-Baptiste Lassus, architecte collaborateur de Viollet-le-Duc. Elle représente un des premiers projets néogothiques en France qui emprunte au Moyen âge sa structure et son décor : une nef centrale à cinq travées bordées de bas-côtés, deux chapelles latérales, un double déambulatoire autour du chœur. L’église saint-Nicolas devient basilique en 1882. Touché par les bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale, le chevet de l'édifice est partiellement reconstruit.
Le mobilier d'origine a été presque entièrement conservé.
En savoir plus sur la Basilique Saint-Nicolas
La place Royale : une place reconstruite
Jusqu’au 18e siècle, la présence du bastion Saint-Nicolas empêche toute extension urbaine dans ce quartier déjà densément peuplé. Avec la destruction des fortifications, divers projets de nouvelle place se succèdent dans les années 1760.
C’est en 1787 que l’architecte de la Ville Mathurin Crucy propose une place imposante desservie par 9 rues. S’ensuivent plusieurs années de tractations entre les propriétaires et la Ville. La place est quasiment achevée en 1794.
Les façades des immeubles présentent une élévation à l’ordonnancement strict : un rez-de-chaussée entresolé réservé aux commerces, trois étages de logements. L’ensemble des façades est souligné par un balcon filant en légère saillie et une corniche à modillons.
Presque entièrement détruite lors des bombardements de 1943, la place est reconstruite à l’identique.
Érigée en 1865, la fontaine monumentale symbolise la vocation fluviale et maritime de Nantes. La Ville, sous les traits d’une femme couronnée, veille sur la Loire et ses affluents l’Erdre, la Sèvre, le Cher et le Loiret. Huit génies de l’industrie et du commerce rappellent le rôle majeur du port dans l’économie de la cité.
En savoir plus sur la Place Royale
Le passage Pommeraye : une galerie commerçante du 19e siècle
Réalisée selon l'exemple des passages couverts parisiens à l'initiative de Louis Pommeraye, cette galerie commerçante accueille à son ouverture en 1843, 66 boutiques. Construit à l'emplacement d'habitations insalubres, le passage Pommeraye relie le quartier du théâtre au quartier populaire de la Fosse. Édifié sur un dénivelé de près de 10 mètres, il s'organise de façon originale autour d'un escalier monumental.
Signe de modernité : les architectes recourent au verre et au métal pour les verrières, à la fonte pour les structures de l'escalier et innovent par l'éclairage au gaz. Le passage se distingue par son décor exubérant et éclectique: animaux, dragons, rinceaux et entrelacs ; à l'étage, les allégories du Commerce, de l'Industrie, de l'Agriculture, des Beaux-arts veillent sur les passants.
L’ambiance feutrée du passage, les jeux de lumière et de forme ont inspiré artistes et écrivains, en premier lieu les surréalistes. Le passage est également mis en scène par le cinéaste nantais Jacques Demy ou bien encore par l’auteur de bande dessinée Jacques Tardi.
En savoir plus sur le Passage Pommeraye
La place et le théâtre Graslin : une salle de spectacle pour les Nantais
Au cours des années 1780, l'homme d'affaires Jean-Joseph-Louis Graslin décide de créer un nouveau quartier à l’ouest de la ville. Conçu par l’architecte nantais Mathurin Crucy, le plan d’ensemble révèle la volonté de mise en scène de la ville.
Dominant la place, le théâtre de style néoclassique est conçu à la manière d'un temple grec. Son entrée est précédée par un péristyle à double colonnade et un escalier monumental. Tout autour, les façades identiques qui cachent des immeubles de rapport occupés principalement par la bourgeoisie aisée, forment les premières loges d’un véritable "théâtre urbain".
Inauguré en 1788, le Grand théâtre offre enfin aux Nantais le confort d'une salle de spectacle. Huit ans plus tard, un incendie accidentel détruit presque entièrement l'établissement. Il faut attendre le passage de Napoléon 1er à Nantes en 1808 pour que des fonds soient débloqués en vue de sa reconstruction. Le théâtre rouvre ses portes en 1813 et devient un des hauts lieux de la vie culturelle nantaise.
La place a été réaménagée en 2012. Devenue semi-piétonnière, elle est ornée de vasques fleuries, de candélabres évoquant les lustres de théâtre, et d’une fontaine s’inspirant des Danseuses de Matisse. La nuit, un jeu de lumière vient animer la place par une projection au sol.
En savoir plus sur le Théâtre Graslin
Le cours Cambronne : une promenade dans la ville haute
A partir de 1779, le financier Jean-Joseph-Louis Graslin souhaite acquérir la propriété des Révérends Pères Capucins pour créer une promenade dans ce nouveau quartier de la ville. Mais les religieux s'y opposent et le projet est ajourné jusqu'à la Révolution.
C'est alors que l'architecte Mathurin Crucy est chargé de concevoir le futur aménagement. Inspirées du Palais-Royal à Paris, les façades sur le cours se répètent à l'identique sur 63 travées. Les constructions qui ne commencent qu'en 1806 s'échelonnent au long du 19e siècle.
Dès le milieu du 19e siècle, on installe sur le cours une statue, celle du général Cambronne qui lui donnera son nom. Le général Cambronne (1770-1842) était militaire de la Garde impériale, héros de Waterloo. A sa mort, la Municipalité choisit de lui rendre hommage. L’œuvre est inaugurée en 1848.
La fontaine du cours Cambronne compte parmi les 4 installées à Nantes en 1872, en même temps qu’une centaine à Paris. Dessinée par le sculpteur nantais Charles Le Bourg, la « fontaine à boire » doit son nom à son commanditaire, Sir Richard Wallace, britannique installé à Paris, riche collectionneur et philanthrope.
Lors de l’édition 2017 du Voyage à Nantes, festival d’art contemporain dans la ville, Philippe Ramette est invité à créer une œuvre pour le cours Cambronne. Éloge de la transgression représente une écolière grimpant sur un socle vide, ... à moins qu’elle ne soit en train de descendre. A travers cette œuvre, Philippe Ramette expérimente un point de vue décalé sur le monde.
En savoir plus sur le Cours Cambronne
Le quai de la Fosse : le port dans la ville
Aux 17e et 18e siècles, le développement du commerce transatlantique alimenté par la traite des Noirs accroît considérablement l’activité du port. Le quai de La Fosse est peu à peu aménagé pour recevoir les marchandises venues des Antilles et d’Amérique, comme les épices, le coton, le sucre, le café, le cacao. A la fin du 19e siècle, avec l’augmentation du tonnage des vaisseaux, et l’encombrement excessif du quai, les activités portuaires migrent vers l’aval.
Les immeubles du quai de la Fosse résultent de cette longue histoire. Sans intervention de la Ville, l’urbanisation se fait au gré du développement des activités portuaires. Construits sur des parcelles étroites qui viennent s’adosser au versant escarpé de la Fosse, les immeubles servent à la fois à l’habitation et au commerce. Ils sont occupés par des négociants, armateurs mais aussi commis :
- n°17 : maison Trochon dite « maison des Zéphyrs », 1742- Pierre Rousseau, architecte
- n°70 : maison O’Riordan, 1742
- n°86 : hôtel Durbé, 1756, construit pour l’armateur Durbé, attribué à l’architecte Pierre RousseLe quai de la Fosse a été touché par les bombardements de 1943. Après guerre, la place du commandant Lherminier est reconstruite selon les principes de l’architecture moderne. Dans les années 1980, le projet de la médiathèque Jacques Demy vient s’insérer sur un de ces terrains restés vierges après les destructions de la guerre.
Conçu par les artistes Krzysztof Wodiczko et Julian Bonder, le Mémorial de l’abolition de l’esclavage a ouvert au public en mars 2012. Composé d’une vaste esplanade évoquant les 1800 expéditions de la traite négrière nantaise, et d’un passage sous le quai dédié aux abolitions, le Mémorial invite le visiteur à se souvenir en rendant hommage aux victimes de l’esclavage mais aussi à se mobiliser et continuer la lutte en faveur des droits humains.
En savoir plus sur le Quai de la Fosse
L’Île de Nantes : laboratoire de la ville contemporaine
Suite aux interventions d'Alexandre Chemetoff, puis de Marcel Smets, l’île de Nantes a pris un nouveau visage.
Depuis le début des années 2000, ce territoire constitue un observatoire des transformations urbaines récentes.
Face au quai de la Fosse, le quai François Mitterrand laisse place à des programmes de logements qui viennent s’insérer entre des équipements publics nouveaux et des architectures témoins du passé industriel de Nantes. Le réaménagement des quais et du site des Chantiers en 2007 amorce la reconquête des berges et de la Loire:
- Ecole Nationale Supérieure d’Architecture, Lacaton et Vassal, 2009
- DY25 Rive Gauche, H. Beaudoin, 2007
-Habiter les quais I / II, N. Michelin / L ; Dunet, B. Robert, N. Sur, 2007 / 2010
- Palais de justice, Jean Nouvel, 2000
- Passerelle V Schoelcher, Barto+Barto, 2001
- Quai François Mitterrand, Atelier de l’île, réhabilité en 2005
- Maison de maître Avril et Fiteau, 19e siècle, réhabilitée en 2012
- Cheminée d’usine et bâtiment en structure bois insérés dans un programme de bureaux, Alphao, 2012
- Mutuelles Harmonie Atlantique, années 1970, P Rubin réhabilité entre 2009 et 2011 et de temps en temps installation artistique de François Morellet, 2011
- Parc des Chantiers, 2007
- Grue Titan jaune des anciens chantiers navals, 1958 restaurée en 2005