Boulogne-Billancourt : terre de sports

2024 marque le retour des Jeux Olympiques dans l’Hexagone, un siècle après les Jeux de Paris en 1924. On voit chaque jour depuis l’attribution des jeux à la France, l’émulation et l’excitation que procure cet évènement planétaire. Si le sport tient une place de plus en plus importante dans le pays, Boulogne-Billancourt a toujours été une ville athlétique.

Les premières pratiques sportives sur le territoire boulonnais font leur apparition dès le Second Empire. Réservés le plus souvent à l'aristocratie, les événements se déroulent principalement dans le bois de Boulogne : on y pratique le patinage en hiver, le rowing -anglicisme désignant l’aviron - et l’équitation. Au pré Catelan, un terrain concédé au Racing Club de France permet l’organisation de courses de sauts, de lancés et des matchs de « Law tennis » : jeu de paume sur gazon, prémices du tennis moderne, inventé en 1874.

 Plan des sports de Lonchamp. (Source  Gallica ) 

La plaine de Longchamp, alors haut lieu du sport côtoyée par les plus hautes sphères de la population, est loin d'être réservée à l’équitation puisqu'on peut y assister à des courses cyclistes comme le "Critérium des As", des compétitions de tir sportif ou de tennis. Dans le bois de Bagatelle, en bordure de l'hippodrome, des compétitions de polo, de hockey sur gazon ou de rugby sont organisées par le Racing club de France à partir des années 1920.

L’action municipale fédératrice

Au XIXème siècle, pour la majorité de la population, le sport se cantonne à la préparation militaire des jeunes gens. En 1866-1867, le recrutement d’un professeur de gymnastique par la ville contribue à la généralisation de cette pratique sportive chez les jeunes Boulonnais. La municipalité, forte de ce constat, décide de créer une société de gymnastique et d’escrime pour les adultes en 1881. Mais très vite ce mouvement municipal s’essouffle et la municipalité décide alors de renforcer les initiatives privées et associatives. Convaincus par les idées hygiénistes de l’époque, les mandats du maire André Morizet (1919-1942) inaugurent une nouvelle ère. L’idée que le sport soit bénéfique pour le corps, l’esprit et l’ordre social est adoptée par la population. Certains établissements de santé préconisent la pratique d’activités physiques comme la gymnastique, notamment le préventorium et l’école de plein air.

On assiste alors, à l'image de ce qui se passe dans le reste de l'Hexagone, à une expansion des associations sportives boulonnaises, apparaissant dans la lignée de l'industrialisation de la région. Mais à Boulogne elles se traduisent aussi par des initiatives personnelles et passionnées de sportifs amateurs.

 Affiche de présentation du patronage laïque (AMBB-3Fi1958) 

Le patronage laïque

A partir de 1923, le patronage laïque, association soutenue par la municipalité destinée à accueillir les enfants et les adolescents pendant les jours de congé ou de loisirs, offre une alternative sportive aux jeunes gens tout en les éloignant de la rue et de la pauvreté.

En plus du sport, des activités manuelles (couture) ou récréatives (cinéma) sont proposées aux enfants.

En 1934, l'organisation prend le nom de "Patronage laïque Victor-Bizet" en hommage au Maire-adjoint chargé de l'enseignement décédé l'année précédente.

 Les jeunes sportifs du patronage laïque de Boulogne (AMBB - 1Ph681 à 1Ph684) 


UNE VILLE "ATHLETIC"

Les associations et sociétés sportives boulonnaises

Les premières associations sportives apparaissent à la fin du XIX eme  siècle avec, à l’origine, des objectifs clairement définis : gymnastique pour les filles et préparation militaire pour les garçons. En réaction à la défaite de 1871 face à la Prusse, un mouvement national pour redresser le pays incite les municipalités à se lancer dans le développement des pratiques sportives. C’est ainsi que naît en 1873 la première association sportive gymnique de Boulogne : « La vigilante de Billancourt ». D’autres vont lui emboiter le pas à mesure que la ville se développe : La Patrie, L'espérance, Les Voltigeurs de Billancourt. Très vite, le cyclisme affirme sa prédominance.

Dans l’entre-deux-guerres un Office municipal des sports est finalement créé par délibération du conseil municipal du 17 mai 1933. Cette instance de réflexion, de gestion et de décision assure le bon fonctionnent de la politique sportive.

 Délibération du 17 mai 1933 (AMBB - 4D33) 

Mais le cadre restreint de cet office municipal ne permet pas aux initiatives privées de s'exprimer pleinement. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, la ville compte plus d'une vingtaine sociétés sportives, c'est pourquoi la municipalité va préférer créer une structure omnisports - l'ACBB - pour utiliser le dynamisme de leurs dirigeants, plutôt que de les confiner dans un rôle d'exécutants des décisions du pouvoir communal.

Ce système original et peu répandu reste un modèle du genre.

L'ACBB

Une exception boulonnaise: un seul club omnisports regroupe toutes les activités dans la ville. Les associations et sociétés sportives fusionnent pour créer un club.

18 mars 1943, la naissance de l'ACBB, comme si vous y étiez...

(article Mémoire vive de mars 2023)

Jeudi 18 mars 1943, 18h30. Alors que l’hôtel de ville s’est largement vidé de ses visiteurs, Robert Colmar quitte son bureau et traverse prestement les couloirs du bâtiment vers la salle de réunion où l’attendent les présidents de clubs sportifs de Boulogne-Billancourt pour ce qui s’annonce être un évènement historique. Il est accompagné de Pierre Klemann, son adjoint délégué aux sociétés, sports et fêtes, qui lui a soumis l’idée d’une structure municipale omnisports innovante s’appuyant sur le dynamisme de ses dirigeants. Ensemble, ils se remémorent la précédente réunion, celle du 25 février, où ils avaient déjà réuni les délégués des clubs pour leur expliquer les avantages d’une fusion et le degré d’autonomie que garderaient les sections de la nouvelle entité. Si tous avaient exprimé leur accord, encore fallait-il qu’ils obtiennent l’aval de leurs fédérations respectives.

 Carte de membre de l'ACBB cyclisme de Dino VANNI (1955-1956). (AMBB-51J13) 

Et voilà que ce soir, le maire les retrouve tous pour connaître leur décision finale. À peine arrive-t-il dans la salle qu’il salue messieurs Mesmeur et Lalouel, respectivement Inspecteur adjoint et correspondant du Commissariat au Sport, et Louis Gérardin, dit « Toto », conseiller municipal et surtout figure emblématique du cyclisme français. Une fois tous les participants installés, le Maire remercie les représentants des différentes sociétés sportives : l’Espérance, la Municipale, l’Union sportive ouvrière de Boulogne-Billancourt (USOBB), l’Association cycliste de Boulogne-Billancourt, Les amis de la Boule Ferrée, la Jeunesse Sportive, l’Etoile sportive, Lou Païs Athletic Club (pelote basque), le Rowing club de Boulogne-Billancourt (aviron) et les Sauveteurs mariniers – qui n’étaient pas à la réunion précédente.

 Portrait de Pierre Klemann (AMBB-2Fi 10523) 

Il déclare alors la séance ouverte et donne la parole à Pierre Klemann qui invite les représentants à se prononcer sur la fusion de leurs sociétés. Tous répondent favorablement, à l’exception de monsieur Lamé, de l’Etoile Sportive, qui explique que sa fédération lui a fait savoir qu’elle était d’accord pour une entente ou une union mais pas pour une fusion. Une autre voix s’élève, celle du délégué de l’USOBB, qui tient à exprimer les regrets de ses camarades de voir leur société être dans l’obligation de renoncer à son affiliation à l’Union Sportive et Gymnique du Travail (USGT). Ce à quoi Pierre Klemann répond que la municipalité aspire à l’unité sportive et déclare que le futur club municipal participera aussi souvent que possible aux compétitions de l’USGT et que l’USOBB n’aura pas à regretter d’avoir accepté la fusion. Après ces pourparlers viennent les considérations plus pratiques et en premier lieu le choix du nom.  Après les différents échanges de vue, c’est finalement Athletic Club de Boulogne-Billancourt (ACBB) qui rassemble le plus de voix. Et tandis qu’on décide que l’écusson sera aux armes de la Ville, le choix des couleurs est quant à lui remis à une date ultérieure. Il est par ailleurs convenu que le club installera ses bureaux dans une partie de la Maison des Jeunes au 131 rue de Silly.

 Portrait de Paul Souriau (AMBB-2Fi10527) 

Après avoir désigné les quinze membres du futur comité directeur et à leur tête un président en la personne de Paul Souriau, maire-adjoint et industriel bien connu des Boulonnais, Robert Colmar lève la séance et donne rendez-vous aux intervenants le 1 er  avril suivant afin de mettre au point les statuts.

Il est près de 20h30 quand les participants quittent l’hôtel de ville, loin de se douter que l’association qu’ils viennent de constituer, qui compte alors à peine 350 membres, connaîtra, après des débuts laborieux dus aux difficultés de l’époque, un succès grandissant et deviendra le plus grand club omnisports de France fort de plus de 11 000 adhérents répartis en 33 sections.

 Affiche annonçant la création de l'ACBB (AMBB-3Fi2842) 

Pourquoi ces couleurs emblématiques ?

 Ecusson de l'ACBB (AMBB-1Obj21) 

Le Club porte dès 1943 l’orange et le gris sur les podiums. Historiquement, les couleurs sont celles de l’Association Cyclise de Boulogne-Billancourt, l’équipe portait alors un maillot gris avec une bande orange sur les différentes courses.

En 1943, lors de la création du club, les dirigeants de l’association cycliste veulent garder leur identité à travers leurs couleurs.

 Evolution de l'écusson de l'ACBB au fil du temps. (AMBB-10R20) 

 L'équipe de rugby de l'ACBB en 1978. (AMBB-6Fi8110) 


LES INFRASTRUCTURES

 Projet de l'école Normale de Gymnastique sur l'île Saint-Germain 1869 (AMBB-712/Hds.1) 

De la fin du XIX -ème  siècle jusqu'à la Seconde guerre mondiale, l'architecture du sport a connu un formidable développement, dont les traces subsistent encore dans la ville. Le tout premier projet sportif majeur en bordure de Boulogne est nommé "Sport International", l'aménagement est prévu sur les terrains de l'île Saint Germain laissés vacants depuis l'exposition universelle de 1867. Ce projet d'Hippolyte Triat est une transformation complète de l'île. L'installation s'étend sur plus de la moitié en aval de l'île et s'agence autour d'une vaste halle métallique vitrée. Critiqué par la presse de l'époque comme "Un grand bazar du sport" il est composé de gymnases, d'écoles de natation et d'équitation, salles spécialisées dans la pratique de la lutte, escrime et jeu de paume, stands de tirs et champs de courses. Mais le projet ne verra jamais le jour amputé par la défaite militaire de 1870, Triat perd ensuite tous ses appuis politiques nécessaires à la réalisation cet édifices ambitieux.

Les infrastructures ci-dessous, sont présentées dans l'ordre géographique, du Nord au Sud de la ville.


EMBLEMATIQUES LIEUX DE SPORT

Parc des Princes // Jean Bouin

 Parc des Princes - 1931 / 2021 

Il semble que le nom de Parc des Princes fasse son apparition aux alentours de 1850-1860 en reprenant les termes de Route des Princes et de Porte des Princes, en usage dès le XVIII e  siècle. Il fait référence aux chasses qui s’y déroulaient et dont étaient adeptes le Duc de Bourgogne (petit-fils de Louis XIV) et les Princes de Conti, branche cadette de la Maison des Bourbons. Jusqu’à l’annexion par Paris des communes limitrophes en 1860, le territoire appartient à la commune d’Auteuil. Le projet du Baron Haussmann intègre alors le village d’Auteuil à la Capitale tandis que la commune de Boulogne-sur-Seine récupère la plaine de Billancourt et une partie du Parc des Princes qui est loti.

 

Le premier Parc (1897-1932)

 L'entrée du vélodrome (AMBB-1F209) 

En 1897, Monsieur Talamon, propriétaire, loue à Monsieur Desgrange, un terrain de 55 377 m² compris entre les rues du Chalet, de la Tourelle et du Parc. Desgrange, connu comme organisateur de courses cyclistes, y fait construire aussitôt un vélodrome dont le tour de piste avait 666m 66 et qui peut contenir 12 000 personnes dans ses tribunes et places découvertes. Le stade-vélodrome du Parc des Princes est inauguré le dimanche 18 juillet 1897. Il connaît un succès considérable. On en fait le lieu d’arrivée des grandes courses : Paris-Bordeaux, le Tour de France (qui s’achèvera au Parc des Princes jusqu’en 1967). À l’origine exclusivement consacré aux évènements cycliste, le Parc s’ouvre peu à peu à d’autres sports notamment le football, le rugby, l’athlétisme et la gymnastique où brillent les Voltigeurs de Billancourt.

 Le Parc des Princes en 1904, carte postale (AMBB-1Fi718) 

Devant le succès des manifestations proposées, la capacité du Parc est portée à 10 000 places assises juste avant la Première Guerre mondiale. Après le conflit, la tenue des Jeux olympiques à Paris en 1924 permet au Parc d'être encore agrandi à 20 000 places. Il est candidat au statut de stade olympique principal face au stade de Pershing et de Colombes (c’est ce dernier qui sera choisi).

C'est aussi au Parc des Princes que les soldats Américains restés en France après la Première Guerre mondiale introduisent le football américain dans l'Hexagone. Le stade accueille le premier match disputé en France. 25 000 spectateurs assistent à un match de démonstration le 10 décembre 1938.

Le deuxième Parc, 1932-1970

 Inauguration du nouveau Parc le 23 avril 1932 (source : Gallica) 

A l’occasion du Tour de France 1931, on donne les premiers coups de pioche de la reconstruction du Vélodrome sur un nouvel emplacement désormais entièrement sur le territoire de la Ville de Paris. Après neuf mois de travaux, le Parc rénové est inauguré le 23 avril 1932. Il offre 45 000 places à son ouverture, qui seront rapidement réduites à 40 000 pour des raisons de confort et de sécurité. Les tribunes ont déjà leurs noms actuels : Présidentielle (ou Tribune de L'Auto), Paris (ou Tribune du Tour de France), Auteuil et Boulogne. Le stade comprend une piste cycliste en ciment rose de 454 mètres de longueur. Les deux tribunes latérales sont déjà couvertes en 1932, mais les virages ne le seront qu’au milieu des années 1950. Le dernier match au « vieux » Parc des Princes, déjà en travaux depuis le 8 juillet 1967, se tient le 14 juin 1970 ; il s’agit de la finale du dernier Championnat de France amateurs.

Le Parc actuel (depuis 1972)

La conception de la nouvelle enceinte est confiée à Roger Taillibert. Architecte du sport, on lui doit entre autres la piscine de Deauville (1965) et le stade olympique de Montréal réalisé pour les Jeux Olympiques de 1976. La démolition de l'ancien Parc débute le 8 juillet 1967, mais le chantier du nouveau stade ne s’engage qu'en novembre 1969. Les travaux sont confiés à l’entreprise Bouygues Construction. Il s’agit là de son premier ouvrage de génie civil jamais signé. Le « challenge » - mot très utilisé par Francis Bouygues pour motiver ses troupes – est immense et marque une nette évolution dans l’histoire de l’entreprise si bien qu’elle s’inspirera de la forme du stade pour son logo.

 Le Parc des Princes en pleine construction (AMBB-2Fi12403) 

Programmés sur 12 à 24 mois, les travaux s'étendent en fait sur 29 mois en raison de la complexité de l’ensemble (design avant-gardiste, passage du boulevard périphérique sous le stade nécessitant la construction de piliers souterrains encadrant le tunnel routier). Le stade, de forme elliptique (grand axe de 251,50 m et petit axe de 191 m), s'appuie sur des portiques en porte-à-faux qui donnent son cachet extérieur au Parc. Ces portiques n'ont pas les mêmes dimensions et treize modèles différents sont nécessaires pour ceinturer l'enceinte. Taillibert décide d'intégrer au toit les 172 projecteurs nécessaires pour les matchs en nocturne (à l'origine, quatre mâts d'éclairage étaient prévus). Le Parc devient ainsi le premier stade d'Europe à être doté d'un éclairage intégré au toit et aucun des 50 000 spectateurs n'est à plus de 45 mètres d'une ligne de touche.

Conçu pour accueillir des rencontres de football et le rugby uniquement, le nouveau stade est inauguré le 25 mai 1972 à l’occasion du match olympique amateur de football France-URSS. Le Paris Saint-Germain y évolue pour la première fois à l'occasion d'un match de championnat de D2 face au Red Star. Il faut toutefois attendre juillet 1974 pour voir le PSG devenir club résident du Parc.

Suite à l’édification du Stade de France, le Parc accueille sa dernière finale de la Coupe de France de football le 10 mai 1997. Le Paris Saint-Germain s'approprie alors pleinement le stade, et le siège du club y est transféré dans un nouveau bâtiment le 18 février 2002.

 Vélodrome: ( Gallica  ) et Parc des Princes (AMBB-2Fi12404-12407, 2Fi12427, 2Fi13168, 2Fi13171, 2Fi13173, 6Fi8156) 

 Tribune du stade Jean Bouin in "L'Architecte", 1929 (AMBB -documentation) 

Le stade Jean Bouin se situe dans le XVI ème  arrondissement, juste à côté du Parc des Princes. Il détient une capacité actuelle de 20 000 places. En 1925, le stade Jean Bouin qui existe depuis 1916 à proximité de Roland Garros déménage pour s'installer à côté du Parc des Princes. Sa construction se termine en 1925, il connait deux rénovation en 1968 et 2010 et trois extension 1968, 1975, 2013.

Aujourd'hui principalement utilisé par le rugby, et l'équipe professionnelle du Stade Français, d'autres sports ont aussi profité de cette enceinte dans le passé, comme le football, l'athlétisme et le hockey sur gazon.

 Tribune du stade Jean Bouin in "L'Architecte", 1929 (AMBB -documentation) 

Roland Garros

 Roland Garros - 1931 / 2021 

Les quatre mousquetaires (René Lacoste, Jean Borotra, Henri Cochet, Jacques Brugnon), surnom donné à l'équipe de France de tennis, gagnent en 1927 la coupe Davis à Philadelphie, aux Etats-Unis. Selon la règle de la coupe Davis, le gagnant doit organiser la finale l'année suivante. Ce que la France n'est pas en capacité de faire en raison de ses installations trop exiguës.

A l'époque le Stade Français et le Racing Club de France, hauts lieux du tennis français, décident de construire un stade dédié au tennis. Au même moment la concession du stade Jean Bouin - alors installé au nord du boulevard 'Auteuil - arrive à son terme. Les présidents des deux clubs décident donc de déposer un projet pour l'installation du nouveau stade à l'emplacement laissé vacant. Le projet est adopté par la ville de Paris, et est confié à l'architecte Louis Faure-Dujarric. Les travaux sont réalisés pendant l'hiver 1927-1928. Emile Lesieur, ancien international de rugby à l'initiative du projet, est également un ancien camarade de Roland Garros. Il décide de nommer le stade en honneur de son ami décédé en 1918.

 Le stade de Roland-Garros (AMBB-2Fi12244) 

Ce stade mythique pour tous les amoureux de tennis appartient à la Capitale mais il est historiquement boulonnais avant son annexion en 1922 par la ville de Paris. Le stade va connaître ensuite plusieurs transformations: aménagement en 1970, extension entre 1980 et 1986, puis entre 1992 et 1994 avec la création du stade Suzanne Lenglen et enfin depuis 2008, il connaît une extension progressive avec plusieurs rénovations notamment du court Philippe Chartrier avec l'installation d'un toit amovible et des travaux en vue de l'accueil des Jeux olympiques de 2024.

Étroitement lié à l'histoire de Boulogne-Billancourt en raison de sa proximité avec la ville, le stade Roland Garros rythme la vie quotidienne des Boulonnais tous les ans lors de la quinzaine.

 Le stade Roland Garros au début du XXème siècle (AMBB-1Fi722-724) 

Stade Le Gallo

 Stade Le Gallo - 1931/2021 

Pendant longtemps, Boulogne-Billancourt ne compte pas d'infrastructure sur son territoire. Le seul stade municipal est emprunté à la ville de Paris (stade Clavery).

En 1941, le maire André Morizet rassemble plusieurs parcelles rue de Sèvres et charge l'architecte Roger Hummel de réaliser un parc des sports "digne d'une grande ville". Le projet se veut ambitieux avec un stade scolaire et municipal, un gymnase, des tribunes et gradins et un terrain de boules. Le projet doit être intégré dans un espace harmonieux fleuri, agréable et naturel, en parallèle de l'école de canotage. La Seconde guerre mondiale stoppe brutalement cet ambitieux projet.

Après-guerre, le budget municipal est alloué à la reconstruction; le projet est abandonné. Mais les besoins augmentent, en particulier depuis la naissance de l'ACBB. La ville s'engage donc en 1950 sur un autre projet, plus modeste avec un stade et une piste, confié à l'architecte Daniel Montaut du service des Ponts et Chaussées. En 1956, le Conseil municipal vote la construction des tribunes couvertes avec vestiaires, douches et cabine d'arbitre afin de compléter l'édifice.

 Discours d'inauguration du stade municipal (AMBB-2Fi12540) 

Le dimanche 22 février 1959, le monde sportif boulonnais réuni inaugure enfin le premier stade de la ville sur son propre territoire. Signe augural : l'ACBB gagne le match d'ouverture qui l'oppose à Évreux 12 à 3.

 Match inaugural au stade municipal (AMBB-2Fi13242) 

Au décès du maire Alphonse Le Gallo en 1965, le Conseil municipal décide d'attribuer son nom au stade, en mémoire de son action. Toujours utilisé par les sportifs boulonnais avec sa célèbre piste verte, le stade est régulièrement rénové, aménagé, transformé. Il sera d'ailleurs un lieu d'entrainement lors des prochains Jeux olympiques.

 Premiers athlètes à fouler la piste et la pelouse du stade Le Gallo (AMBB-2Fi12402, 2Fi12510, 2Fi12453, 2Fi12585, 2Fi12589) 

Patinoire "La fédérale" // Piscine

 Patinoire et piscine - 1931 / 2021 

La patinoire fédérale n'est pas une œuvre municipale mais comme l'indique son nom le projet est lancé par la Fédération française des Sports de glace. Si, depuis le XIX ème , le patinage est devenu une institution à Boulogne, ce n'est qu'à partir dès années 1950, que la région parisienne se dote d'un centre pour les sports de glace adapté au haut niveau. Le Secrétaire général de la Fédération, M.Lacarière, fait alors le choix de Boulogne-Billancourt en raison de sa proximité avec les Glacières de Paris.

Dès 1948, des pourparlers sont entamés avec la Sociétés des Glacières qui accueille le projet avec enthousiasme. En 1951, la ville de Boulogne-Billancourt est consultée par la Fédération pour l'installation du bâtiment sur un terrain se trouvant dans le square Henri-Barbusse, et dont la réalisation est confiée à l'architecte M. Saint-Calbre qui conçoit une patinoire de taille olympique.

Les travaux s'étalent de 1953 à 1955. La patinoire, qui rencontre un succès immédiat auprès de la population boulonnaise, est le siège de la Fédération française des Sports de glace pendant 15 ans et devient un modèle dans la création de patinoire dans toute la France durant les années 1960'. Aujourd'hui, la réputation de la patinoire n'est plus à faire; les résultats impressionnants des sportifs qui ont évolué et évoluent à la "Fédérale" parlent d'eux-mêmes.

 Construction de la patinoire fédérale en 1953 (AMBB-2Fi12313, 2Fi12454, 2Fi12455, 2Fi12537, 2Fi12916, 2Fi12933, 2Fi12934) 

 Cours de planche à voile dans la piscine municipale (AMBB-6Fi8007) 

En 1961, la municipalité, associée avec le Stade français, décide de construire une piscine municipale afin d'encourager la pratique sportive et en particulier la natation. Le bâtiment accueille en sous-sol une salle de gymnastique, un sauna et des sanitaires tandis qu'au rez-de-chaussée se trouvent les vestiaires, douches, le bassin de natation et des plages. Enfin, à l'étage : vestiaires et gradins.

Inscrit dans le patrimoine culturel et architectural de la ville, le bâtiment devient un symbole pour les Boulonnais, un point de repère.

Après des premiers travaux d'aménagements au début des années 1970, elle est rénovée, agrandie et réhabilitée entre 2001 et 2003. Depuis, ses quatre bassins attirent un public de plus en plus large.

 Entrée de la piscine (AMBB-6Fi7991) 

LE SPORT EN FETE

Le sport, vecteur d'émotions individuelles et collectives, présente souvent des aspects festifs. Quand la foule vibre au rythme des exploits des athlètes, chants, klaxons, danses, parades s'associent à la ferveur des spectateurs.

Les compétitions sportives

Le semi-marathon de Boulogne-Billancourt

 Affiche du marathon de la marche de 1926 (AMBB-117J1) 

Le jumelage sportif

Les fêtes sportives


VIVE LES CHAMPIONS !

Quelques grandes figures du sport boulonnais

à travers le temps

Les médaillés olympiques boulonnais

De nombreux sportifs boulonnais se sont illustrés depuis les premiers jeux olympiques de l'ère moderne à Athènes en avril 1896. Les voici dans l'ordre chronologique.

Revivez les plus beaux moments de ces sportifs en vidéos

Algerian Olympic marathon runner El Ouafi to race in Detroit 1928

  • Né le 15 octobre 1898 à Ouled Djellal en Algérie, Boughéra El Ouafi est le premier français d'origine africaine à devenir champion olympique en remportant le marathon des Jeux d'été à Amsterdam en 1928. Il est alors ouvrier aux Usines Renault et membre du Club Olympique de Billancourt (COB). Quelques semaines plus tard, il traverse l'Atlantique pour participer à des courses en tant que professionnel. Cela lui vaudra d'être exclu par le Comité national olympique et la Fédération française d'athlétisme car, à l'époque, les sportifs des Jeux Olympiques devaient être amateurs.
  • Résumé de la course de  José BEYAERT  aux Jeux olympiques de Londres, en 1948.
  • Deux coureurs de l'ACBB sont à l'honneur sur le  Tour de France 1959  . Le Français André DARRIGADE remporte la 11ème étape, une étape de montagne entre Bagnères-de-Bigorre et Saint-Gaudens en passant par le Tourmalet. Michel VERMEULIN conserve son maillot jaune.
  • Reportage sur le célèbre athlète  Michel JAZY "La joie de Courir" , après sa médaille d'argent aux Jeux olympiques à Rome, en 1960.
  • Démonstration de patinage de  Alain CALMAT  à la patinoire de Boulogne-Billancourt, en 1958.

Patrick Péra (FRA) World Championships Lyon 1971 - ISU Archives

  • Né le 17 janvier 1949 dans le 6e arrondissement de Lyon, Patrick Péra obtient son premier titre de Champion de France en 1966 sur la glace de Boulogne-Billancourt où il a l'habitude de s'entraîner. Il est médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Grenoble en 1968 et de Sapporo en 1972.

JO 1992 - À jamais la première : Cathy Fleury, première championne olympique de judo

  • En remportant la médaille d'or aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, Catherine (Cathy) Fleury devient la première judoka française championne olympique.

Londres 2012 : la Ville honore les Boulonnais médaillés aux jeux paralympiques

  • Suite à leurs exploits les deux Boulonnais médaillés d'argent aux jeux paralympiques de Londres, Stéphane Tardieu en aviron et Hakim Arezki en cécifoot, ont été reçus par le maire à l'occasion d'une émouvante cérémonie en leur honneur le mardi 23 octobre 2012 à la mairie.


BIBLIOGRAPHIE

Archives

  • ACBB, "Athlétic Club de Boulogne-Billancourt Histoire d'un club de légende", ACBB, Boulogne-Billancourt, 2004, 192 p., (796/Bou.1)
  • ACBB, "Magasine de l'ACBB", ACBB, Boulogne-Billancourt, 1948-2017, 344 n°., (9PER)
  • ARNAUD, Pierre, "Les origines du sport ouvrier en Europe", L'harmattan, Paris, 1994, 308 p., (796/xxx.1)
  • GOURARIER, Zeev, "Le sport s'expose", Musée National du Sport, Paris, 2008, 78 p., (796/xxx.2)
  • Société Etudes Réalisations Industrielles, "Centre sportif et de loisirs à Boulogne-Billancourt Etude programme", Le Chesnay, 1974, 78 p., (796/Bou.2)
  • Ville de Boulogne-Billancourt, "Une ville, du sport, des champions ! De 1860 à nos jours", Boulogne-Billancourt, (2011), 35 p., (796/Bou.3)

Médiathèques

Collection pour les adultes

  • Le sport autrement : handisport, du loisir à la compétition, Chiron
  • L'essentiel du tennis de table (ping-pong) : du loisir à la compétition, Amphora
  • Surf autour du monde : à la recherche des plus belles vagues de la planète, Lonely planet
  • BILES, Simone, Mon parcours vers l'envol : un corps en mouvement, une vie en équilibre, Marabout
  • COUBERTIN, Pierre de, Mémoires olympiques, Bartillat
  • DELHOMME, Rémy, DI MARTINO, Jean-François, CARRE, Frédéric, L'esprit de l'épée : une approche tactique & mentale, Amphora
  • DEMONTFAUCON, Frédéric, WEISS, Stéphane, Techniques de judo : de la ceinture blanche à la ceinture noire : 50 techniques incontournables, Amphora
  • FARAUT, Julien, Les Sorcières de l'Orient, DVD
  • GARDNER, Danielle, Soul in the Hole, DVD
  • GUYON, Laurence, BROUSSOULOUX, Olivier, Escalade à bloc : 130 clés pour booster votre entraînement, Amphora
  • HOLTZ, Gérard, HOLTZ, Julien, Les 100 histoires de légende des jeux Olympiques, Gründ
  • JEREMIASZ, Michaël, Ma vie, un sport de combat, Marabout
  • LEIBLANG, Gaël, Usain Bolt, la légende, DVD
  • LUSTYK, Jean-Philippe, Le grand livre de la boxe, Marabout
  • MONFORT, Nelson, Mémoires olympiques, M. Lafon
  • NEWELL, Steve, Carr, Steve, Farrell, Andy, L'encyclopédie du golf : les joueurs, l'équipement, les coups, les terrains, les tournois, Flammarion
  • PEDROLETTI, Michel, Natation, de l'apprentissage aux jeux Olympiques : entraînement, technique, mental, Amphora
  • POINTU, Raymond, Les marathons olympiques : Athènes 1896-Athènes 2004, Calmann-Lévy
  • VENTOUILLAC, Marc, Les grandes heures de l'aviron français, l'Équipe

Collection pour la jeunesse

  • BILLANT-LAURENT, Maryse, Abcdaire des moussaillon.nes, Ed. Goater
  • DERAINE, Sylvie, Le basketball, Fleurus
  • DROUIN, Simon, GARIEPY, Cécile (ill.), Drôles de sports : Curiosités olympiques, La Pastèque
  • FRADET, Claude, Plée, Thierry, Tout le judo pour nous : la progression à l'intention des jeunes, Budo
  • GRALL, Mickaël, Fan d'athlétisme : origines, athlètes, compétitions, règles..., Deux coqs d'or
  • LAFFON, Martine, L'équitation racontée aux enfants, La Martinière Jeunesse
  • LEDU, Stéphanie, Les jeux Olympiques, Milan jeunesse
  • OUSSET, Emmanuelle, J'apprends la gym, Milan jeunesse
  • ROBIN, Cathy, Fan de rugby, Deux coqs d'or
  • ROUCHE, Jérémy, J'apprends le tennis de table, Milan jeunesse
  • ROUCHE, Jérémy, J'apprends le badminton, Milan jeunesse
  • SAGNIER, Christine, Le cyclisme, Fleurus
  • TREDEZ, Emmanuel, Le football, Père Castor-Flammarion
  • VIGOUROUX, Franck, J'apprends le golf, Milan jeunesse

Fonds patrimonial

  • ANET, Claude, Suzanne Lenglen, Simon Kra, 1927
  • D’ALLEMAGNE, Henry René, Sports et jeux d’adresse, Hachette, ca 1880
  • GENEVRIER, Henri, Ninette fait du sport, H. Laurens, 1928
  • LASCOUMETTES, Jean, Sports, Éditions Mame, 1932
  • PREVOST, Jean, Plaisirs des sports : essais sur le corps humain, Gallimard, 1925
  • VILLEPION, Guy (de), L’eau ma grande amie (natation et plaisirs aquatiques), Grasset, 1937

Mairie de Boulogne-Billancourt

26 avenue André-Morizet 92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

Conception et réalisation

Archives municipales

Sources

Archives municipales / Médiathèques

Moyens techniques

Service d'information géographique

 Plan des sports de Lonchamp. (Source  Gallica ) 

 Affiche de présentation du patronage laïque (AMBB-3Fi1958) 

 Délibération du 17 mai 1933 (AMBB - 4D33) 

 Carte de membre de l'ACBB cyclisme de Dino VANNI (1955-1956). (AMBB-51J13) 

 Portrait de Pierre Klemann (AMBB-2Fi 10523) 

 Portrait de Paul Souriau (AMBB-2Fi10527) 

 Affiche annonçant la création de l'ACBB (AMBB-3Fi2842) 

 Ecusson de l'ACBB (AMBB-1Obj21) 

 Evolution de l'écusson de l'ACBB au fil du temps. (AMBB-10R20) 

 L'équipe de rugby de l'ACBB en 1978. (AMBB-6Fi8110) 

 Projet de l'école Normale de Gymnastique sur l'île Saint-Germain 1869 (AMBB-712/Hds.1) 

 Parc des Princes - 1931 / 2021 

 L'entrée du vélodrome (AMBB-1F209) 

 Le Parc des Princes en 1904, carte postale (AMBB-1Fi718) 

 Inauguration du nouveau Parc le 23 avril 1932 (source : Gallica) 

 Le Parc des Princes en pleine construction (AMBB-2Fi12403) 

 Tribune du stade Jean Bouin in "L'Architecte", 1929 (AMBB -documentation) 

 Tribune du stade Jean Bouin in "L'Architecte", 1929 (AMBB -documentation) 

 Roland Garros - 1931 / 2021 

 Le stade de Roland-Garros (AMBB-2Fi12244) 

 Stade Le Gallo - 1931/2021 

 Discours d'inauguration du stade municipal (AMBB-2Fi12540) 

 Match inaugural au stade municipal (AMBB-2Fi13242) 

 Patinoire et piscine - 1931 / 2021 

 Cours de planche à voile dans la piscine municipale (AMBB-6Fi8007) 

 Entrée de la piscine (AMBB-6Fi7991) 

 Affiche du marathon de la marche de 1926 (AMBB-117J1)