Autour du campus universitaire du Tertre

Ce parcours est composé de 10 étapes (environ 1,9 km). Départ au niveau de l'arrêt de tramway Facultés.

Vous voici au nord de Nantes, tout près des bords de l’Erdre, sur l’un des campus universitaire de la ville, installé ici depuis les années 1960. Il accueille plus de 16 000 étudiants, soit près de la moitié des étudiants de l’université de Nantes !

C’est à la demande du ministère de l’Éducation nationale, que l’architecte Louis Arretche étudie dès 1959 l’implantation de nouvelles facultés (à l’exception de celle de Médecine) sur deux domaines - la Lombarderie et le Tertre – totalisant 130 hectares. Louis Arretche élabore le plan général et les différents bâtiments sont co-signés avec des architectes locaux. En quelques décennies vont être construites les universités de Lettres, Langues, Sciences humaines, Droit, Economie, STAPS ... À leurs côtés, l’École Centrale de Nantes et l’École de Commerce « Audencia ». Le campus Tertre, c’est donc une multitude de filières qui s’entremêlent sur un territoire - encore très naturel - et débordant de vie !

Retrouvez les autres parcours de la collection "Architectures nantaises à l'ouest de l'Erdre" en fin de ce parcours.


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Deux restaurants universitaires

Devant l’arrêt de tramway « Facultés », deux restaurants universitaires signalent l’entrée du campus.

Construits à 60 ans d’intervalle, pour une même fonction, et avec des lignes architecturales affirmées, ces deux « RU » se font écho. « Le Tertre » date des années 1960. Moderne, il présente des formes droites, géométriques et colorées. Le second, nommé l’(S)pace, a ouvert en 2018. Il a été conçu par l’agence nantaise Rocheteau Saillard. Avec sa toiture débordante faite de courbes et ses façades transparentes, il présente une forme tout aussi affirmée, mais plus inscrite dans son environnement. Il a remplacé le RU « Le Rubis », qui par sa forme de « soucoupe volante » a marqué des générations d’étudiants ! La transformation de ce lieu de vie a été complétée par l’installation il y a quelques années de mobiliers urbains sur la place végétalisée.

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Un théâtre sur le campus

À droite du « Tertre », une allée boisée vous permet d’accéder au campus. Après quelques mètres, vous arrivez au Théatre Universitaire.

Chaque saison, le TU de Nantes propose une programmation mêlant théâtre et danse, professionnelle ou amateur, résolument tournée vers la découverte. La grande salle de 320 places, permet d’accueillir un public nombreux. En journée, il ouvre aussi ses portes pour un café, un verre, un sandwich ou un plat chaud.

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Bâtiment Censive

Juste après le Théatre Universitaire, l’imposante « Censive ». Selon l’heure ou l’envie, traversez-la ou contournez-la.

Construit dans les années 1990 pour compléter l’équipement sur le campus, ce grand bâtiment conçu par l’agence AIA accueille notamment les étudiants en sciences humaines. Vue du ciel, sa forme composée d’un triangle inscrit dans un trapèze évoque un instrument de musique. À l’intérieur, le hall ouvert sur toute la hauteur, l’escalier central et les systèmes de coursives desservant les différents niveaux font davantage penser à un paquebot... référence appuyée par la « proue » signalant l’entrée face au Pôle Etudiant. Immersion de l’étudiant, alors prêt à découvrir les sociétés, les langages et les cultures du monde… Pas d’université, sans mouvement étudiant ! Au cœur du campus, ce bâtiment est aussi régulièrement au centre des mobilisations.

Deux œuvres d’art sont visibles dans le bâtiment : La proue est habillée par un bronze de l’artiste Ekkehart Rautenstrauch. À l’intérieur, une partie de la signalétique a été conçue par le designer Ruedi Baur. Elles ont été réalisées dans le cadre du 1% artistique.

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Pôle Étudiant

En quittant la Censive, vous arrivez devant le Pôle Étudiant.

Construit en 2005, le Pôle Étudiant est devenu un lieu incontournable du campus ! Ouvert à tous, il est à la fois un lieu culturel et un lieu de vie. Il propose des concerts, des débats, des expositions, des représentations théâtrales. À l’heure du dejeuner, il se remplit rapidement d’étudiants venant acheter à manger, réchauffer un plat ou prendre un café. C’est également un lieu ressource pour les associations et les porteurs de projets, aidant au développement des initiatives étudiantes. Ses lignes architecturales affirmées et son implantation en font un lieu facile à identifier depuis les entrées du site universitaire. Sa transparence renforce ce caractère d’enseigne et d’ouverture.

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Bâtiment Tertre

Le Pôle Étudiant vous mène sur le parvis Jorj Morin devant le bâtiment Tertre.

Construit par l’équipe Louis Arretche, Jean Boquien et André Guillou, l’ancien bâtiment des Lettres et Sciences Humaines était une grande barre de trois niveaux, posée sur un  socle. La façade était régulière, percée de fenêtres aux menuiseries rouges, contrastant avec le revêtement clair. À l’intérieur, de longs couloirs desservaient les salles de cours ou les bureaux disposées en façade. Sur l’arrière, un bâtiment en L, présentait une architecture similaire.

Dans le cadre du 1% artistique, l’artiste Jorj Morin y a realisé l’œuvre en mosaïques intitulée « la naissance des signes ». Toujours en place, elle était adossée à l’un des murs de l’amphithéâtre qui se trouvait à gauche de l’ancienne entrée.

Entre 2016 et 2018, un important projet de réhabilitation a été mené sur le site par Pierrick Beillevaire (Agence IN SITU AC&V), notamment pour s’adapter aux nouveaux usages et répondre aux enjeux environnementaux. Les espaces ont été profondément transformés et repensés, pour offrir aux étudiants une appropriation plus facile et une circulation plus claire. Avec la démolition de l’ancien hall, la barre s’est ouverte, donnant une perspective depuis le parvis ainsi créé vers la bibliothèque universitaire.

La fresque de Jorj Morin, restaurée pendant le projet, a inspiré la gamme chromatique du traitement des façades et des nouveaux aménagements. Et une nouvelle œuvre d’art a été installée au titre du 1% artistique. Réalisée par Elisabeth Ballet, elle est inspirée des vers d’Arthur Rimbaud.

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Château du Tertre

Vers les bords de l’Erdre : après le Parvis et le nouveau bâtiment central et coloré, vous arrivez devant la Bibliothèque Universitaire, la plus grande BU du site (chaque faculté disposant aussi d’une bibliothèque spécialisée). À gauche, une galerie couverte vous indique un chemin. Il vous mène devant la Faculté des Langues. Si le bâtiment est fermé, vous pouvez le contourner sur la gauche. Vous arrivez ensuite sur un parc, en bordure de l’Erdre. Derrière vous, le château du Tertre, devant vous l’oeuvre « Blocs ».

Le château du Tertre a été construit à la fin du 19e siècle pour Gabriel Lauriol, négociant et homme politique nantais. Propriétaire de ce domaine de 20 hectares depuis 1858, il avait souhaité y faire édifier ce nouveau château pour bénéficier du confort moderne et du luxe permis par sa fortune personnelle. L’aménagement de l’ensemble durera jusqu’à sa mort en 1889. L’université a été construite en partie sur cet ancien domaine.

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Les bords de l'Erdre

Juste en face, Blocs, une œuvre d’art contemporain. Composée de 21 blocs de béton brut, elle a été réalisée en 2017 par l’artiste nazairienne Marie-Hélène Richard, dans le cadre de l’exposition temporaire « Rêver l’Erdre ». Son installation, qui fait écho aux tours du Port-Boyer situées sur l’autre rive, répondait au souhait de l’université de relier les bâtiments à la rivière tout en procurant des assises aux étudiants et promeneurs. À l’arrivée des beaux jours, nombre d’entre eux viennent profiter du soleil dans le calme des bords de l’Erdre, pour déjeuner entre amis, profiter de la nature ou s’échapper quelques temps dans une lecture solitaire…

Depuis l’œuvre Blocs, un sentier longe l’Erdre, suivez-le pendant quelques minutes.

Toute l’année, ce sentier est arpenté par des coureurs, des marcheurs ou des curieux... Cette balade permet de rejoindre le centre-ville, tout en profitant des bords de l’Erdre ! Un peu plus loin, une ruine dépasse de la végétation. C’est celle d’un moulin à vent, témoignant de l’ancienne activité du site. Redécouvert en 2005, il dépendait vraissemblablement du château voisin.

Vous arrivez ensuite à proximité de l’arrêt du Navibus.

Mis en service en août 1997, le navibus fait partie du réseau de transport de la métropole. Pour un simple ticket, il permet de faire le lien entre les deux rives de l’Erdre, depuis le Port-Boyer ou le Petit-Port. La traversée se fait « à la demande », à l’aide d’une cloche installée à l’arrêt.

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Une vague de briques

Depuis l’arrêt du Navibus, remontez vers la piste cyclable. Prenez-la vers la droite. vous arrivez vers une série de quatre bâtiments.

Les trois grands bâtiments bicolores ont été construits dans les années 1990 par les architectes Odile Decq et Benoit Cornette pour agrandir l’ensemble Droit-Économie. Le bâtiment vitré situé à l’extrémité est une extension réalisée entre 2006 et 2008 par l’agence Forma 6. L’ensemble accueille aujourd’hui la bibliothèque universitaire de Droit et une partie de l’IAE (Formation Économie et Management).

Vous pouvez les longer sur la droite ou déambuler dans les espaces verts aménagés entre chacun d’eux. Prenez ensuite le chemin qui longe la fac de Droit pour rejoindre l’arrière de l’amphithéatre E. Vous arrivez face à une étrange installation.

Située sur un des points les plus hauts du campus, cette oeuvre a été réalisée en 1974 par les artistes Yvette Vincent Alleaume et Bernard Alleaume, dans le cadre du 1% artistique lié à la construction de la Faculté de Droit. Inspirés par l’histoire et le patrimoine des civilisations anciennes, ces deux artisites proposent ici un espace de détente, fait de buttes gazonnées et de gradins en béton et en briques.

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La Faculté de Droit

En descendant l’escalier, vous retrouvez le chemin de la Censive du Tertre. L’entrée de la Faculté de Droit se trouve sur la gauche.

Livré en 1971, l’ensemble dessiné par Louis Arretche et Jean Boquien comprend deux bâtiments résolument inscrits dans la morphologie du site. Celui donnant sur la Censive arbite les amphithéatres. Il épouse la pente du terrain depuis l’entrée haute jusqu’au parvis bas. À la manière d’un paquebot, il est comme « calé  » dans son port. Sa façade monumentale est animée par une série de poteaux de béton, dans un jeu variable de pleins et de vides. À l’arrière, protégé par le premier, un bâtiment en plan carré, organisé comme un cloître autour d’une cour, accueille les bureaux et les salles de cours.

Une extension a été réalisée entre 2006 et 2007 par l’agence Rocheteau Saillard (comme d’autres bâtiments du campus universitaire). Il s’agissait de créer un hall d’accueil et deux nouveaux amphithéâtres. Placée devant la façade principale du bâtiment d’origine, l’architecte a réalisé une extension pouvant cohabiter avec l’existant, sans trop le masquer. La butte végétale du site a été utlisée pour placer les deux amphithéâtres. Un morceau de pelouse, comme découpé dans la butte, est soulevé du sol pour former la toiture des amphithéâtres. Le hall largement vitré prolonge la galerie existante.

En savoir plus sur la  Faculté de droit 

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Vers le pont de la Tortière

Ici s’achève votre immersion dans l’un des campus universitaire de Nantes. Pour poursuivre votre balade, deux possibilités s’offrent à vous : rejoindre la ligne 2 du tramway ou longer l’Erdre jusqu’au pont de la Tortière.

En savoir plus sur le  Pont de la Tortière 

Dans la même collection Architectures nantaises à l'ouest de l'Erdre :

Nantes est une ville avec une grande variété d’architectures, liées à une époque, un style ou une fonction... Cette richesse permet à celui qui s’y promène de ne pas s’ennuyer ! Ce parcours vous propose de découvrir les principales typologies architecturales des maisons présentes dans la ville. Elles se distinguent par leur nombre de niveaux, leur nombre de travées, le type de parcelle ou la composition de la façade...

Nantes est une ville mystérieuse abritant des histoires et des personnages hauts en couleurs... Dans le quartier de Saint-Félix, loge une voyante spécialisée dans les signes du zodiaque. Un matin, un de ses clients envieux de son don de parler avec les astres, lui vola sa planche du zodiaque. Dans la précipitation, il la brisa laissant ainsi les signes se répandre dans la ville. Désespérée, la voyante décida de se lancer à leur recherche. La voici donc partie, arpentant les rues et les boulevards, pour retrouver la cachette des douze signes.

Si l’aventure vous tente, laissez-vous porter par la magie des astres et partez à la recherche du bélier, du lion... et des autres signes qui se sont cachés dans les façades de douze maisons nantaises !

Être jumeau, c’est être exposé sans cesse à la comparaison, au regard critique et à l’indétrônable jeu des différences. En architecture, la gémellité peut être perçue comme le reflet d’une société qui chercherait à masquer les différences pour créer une uniformité propice à la discrétion, l’anonymat, l’intégration. Au contraire, elle est peut-être aussi l’expression d’une certaine originalité dans le paysage urbain : on peut ressembler à son voisin et pourtant détonner dans le paysage du quartier !

À leur création, les maisons jumelles sont identiques ou presque, telles que l’architecte ou le commanditaire les a voulues. Mais comme on change de coiffure, on peut repeindre des volets, des menuiseries ou un encadrement. Le lien reste perceptible mais moins évident. Parfois même, on peut transformer une façade en ajoutant une fenêtre, un peu comme si l’un des deux jumeaux modifiait son visage, pour tromper le passant, mais un regard arguerri s’y retrouvera !

Une architecture, telle que nous la voyons aujourd’hui, est le reflet d’une collaboration entre celui qui conçoit et celui qui habite ou celui pour qui on conçoit, une relation donc entre l’architecte et le commanditaire. Certaines maisons vont faire qu’on s’y arrête, grâce à une couleur, un matériau, une forme, une impression…

Entre histoire architecturale et histoire urbaine, ce parcours centré sur les maisons vous propose une découverte de ce quartier, en grande partie aménagé dans les années 1920-1930.