Patrimoine industriel des bords de l'Erdre

Le parcours est composé de 12 étapes (environ 4,5 km). Départ au 26 rue Henri Cochard.

Tout au long du 19e siècle et jusqu’au milieu du 20e siècle, l’industrie est un moteur de l’économie nantaise. Aux manufactures du 18e siècle succèdent les entreprises de l’agroalimentaire, du textile ou encore de la construction navale. Comme les bords de Loire, les rives de l’Erdre s’industrialisent. Que reste-il aujourd’hui de cette époque ? Un patrimoine architectural riche, souvent réhabilité, qui témoigne d’un temps où les Nantais vivaient au rythme des sorties d’usine.

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Teinturerie Brunet

En 1905, Gaston Brunet rachète la teinturerie de Joseph Heurtebise, installée sur le quai de Versailles, et implante une usine annexe au 25 rue de la Marne. En 1919, il déménage son activité dans un nouveau bâtiment qu’il a fait construire rue Henri Cochard. En 1932, Henri, le fils de Gaston, prend la direction de l’entreprise familiale. Il entreprend des travaux de réfaction de la façade et se marie à la fille d’un autre teinturier nantais, M. Baudry. Cette union scelle la fusion des deux entreprises. En 1970, la teinturerie Brunet-Baudry quitte les locaux de la rue Henri Cochard pour s’installer à Beaulieu-Malakoff où elle poursuit son activité jusqu’à 2005. Depuis les années 1980, l’ancienne teinturerie abrite l’Ecole Pivaut.

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Usine électrique Sully

Le 26 décembre 1891, la société anonyme pour la transmission de la Force par l’électricité met en route la première usine de production d’électricité à Nantes. Installée rue Sully, elle permet dans un premier temps d’éclairer les places Graslin et Royale ainsi que les rues d’Orléans et du Calvaire. Face à l’augmentation du nombre d’abonnés, le site est saturé dès 1898. La compagnie générale d’électricité achète un terrain rue Lamoricière pour y construire une nouvelle usine. L’usine rue Sully cesse toute activité en 1903. Entre 2008 et 2011, de nouveaux locaux administratifs sont édifiés pour le Conseil départemental. Le projet immobilier permet la sauvegarde de trois arcades de pierre de la façade de l’ancienne usine électrique.

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Moulin militaire

Au 19e siècle, l’Erdre est encore animé par l’activité de moulins. Le moulin militaire est construit en 1840 à proximité de la rivière afin de fournir l’armée en farine. En 1855, les propriétaires du moulin cèdent leur bien au ministère de la Guerre. L’activité meunière est alors gérée par une unité militaire en charge de l’entretien et du ravitaillement de l’armée qui prend en 1874 le nom de section de commis et d’ouvriers d’administration (COA). En 1926, M. Lévêque achète aux enchères le moulin militaire, marquant la fin de la production de farine pour le compte de l’armée.

En savoir plus sur l' Ancien moulin militaire 

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Perdriel, Bâtiments et Travaux Publics

En 1836, Antoine Perdriel fonde son entreprise de bâtiments et travaux publics. L’affaire familiale connaît un important développement lorsque son fils Alexandre en prend la direction en 1863. Elle s’illustre dans la conception de bâtiments (musée des Beaux-arts), dans le génie civil (pont de la Motte-Rouge, canal de la Martinière) et dans l’urbanisme (aménagement du quartier du Champs-de-Mars). L’entreprise Perdriel exploite également la carrière Miséry afin d’entretenir la voirie nantaise. En 1929, l’entreprise est reprise par Eugène et Charles André, les gendres d’Alexandre Perdriel, sous le nom SARL André Frères et Cie. En 1987, le siège social de l’entreprise quitte le quai Henri Barbusse. L’affaire familiale est finalement cédée en 2001 au groupe AETHICA.

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Chantiers navals de l'Erdre

Les chantiers navals de l’Erdre sont de petites entreprises familiales et artisanales spécialisées dans les bateaux de canotage. Les constructeurs de barques et de bateaux profitent du calme des eaux de la rivière et du développement du yachting au 19e siècle pour démarrer leur activité. Ainsi, une première affaire, le chantier Levreau, est repérée en 1845. Les chantiers se multiplient au tournant du siècle dans des zones où les eaux sont relativement profondes. Tandis que les bords de la rivière s'urbanisent au rythme de la croissance urbaine, les artisans s'éloignent de plus en plus du centre-ville, remontant l’Erdre à la recherche de berges naturelles.

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Établissement Ruf et Cie puis Ateliers Normand

Les Etablissements Paul Ruf, fondés au milieu du 19e siècle, s'implantent dans la deuxième moitié du 19e siècle au 41 quai de Versailles. Spécialisés dans la brosserie et la filature et de crin, ils deviennent rapidement le premier producteur français. En 1881, la maison de maître est construite. Dans les années 1930, les Ateliers Normand s'installent dans ces locaux et aménagent la façade dans un style Art déco. Menuiserie réputée pour la qualité de ses comptoirs pour bars et restaurants, elle réalise en 1960 tous les bars du paquebot France. Toujours en activité, l'entreprise a obtenu le label « Entreprise du patrimoine vivant » qui reconnaît les savoir-faire d'exception français.

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7

Point de vue sur les anciennes carrières de Barbin

Les carrières de Barbin ou du Mont-Goguer, délimitées par les rues actuelles de Châteaulin, Mont-Goguer, Polenne et Ameline, sont exploitées dans la seconde moitié du 19e siècle par M. Bonnamen. Des micaschistes y sont extraites puis transportées sur l’Erdre. Le site est actuellement occupé par des habitations et des jardins. Seul ce point-de-vue dominant une falaise laisse deviner l'activité d'extraction qui s'y déroulait par le passé.

En savoir plus sur  Barbin 

8

Leglas-Maurice, manufacture de meubles

Leglas-Maurice est une société spécialisée dans la décoration et l’ameublement de luxe et bon marché créée en 1848 par François Leglas-Maurice. Lors du percement de la rue de Strasbourg en 1872, l’entrepreneur est exproprié et contraint de faire construire une nouvelle manufacture dans la rue qui portera le nom de son entreprise. A partir des années 1880-1890, la maison Leglas-Maurice est l’une des plus grandes entreprises d’ameublement de France. En tant que sous-traitant des chantiers navals de Saint-Nazaire, elle est notamment réputée pour avoir réalisé l’équipement intérieur de paquebots comme le Bretagne et le Normandie. Fermée après la Seconde Guerre mondiale, l’ancienne manufacture abrite de nos jours la Direction de l’Enseignement Catholique de Loire-Atlantique et l’institut supérieure Ozanam.

En savoir plus sur  Leglas-Maurice 

9

Tannerie Vincent

Les Vincent sont une importante famille de tanneurs nantais. Au 19e siècle, Joseph Vincent fait prospérer sa tannerie, installée quai des Tanneurs, en fournissant notamment les deux camps s'affrontant pendant la Guerre de Sécession. En 1883, quatre de ses fils s'associent pour créer la société « Les fils de J. Vincent, tannerie ». En 1886, ils déménagent leur affaire dans cette nouvelle tannerie construite sur le quai de Versailles et qui reste en activité jusqu'à son déménagement en 1913. En 1918, l'ancienne tannerie est divisée en plusieurs industries avant d'être progressivement convertie en logements et en bureaux.

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Manufacture Suser, fabrique de chaussures

En 1854, le tanneur Henri Huser installe une manufacture spécialisée dans la confection de semelles et chaussures en cuir rue de la Distillerie. Pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871, l'entreprise se mobilise afin de confectionner des guêtres pour les soldats. Plus de 1000 ouvriers travaillent alors dans les différents ateliers de Nantes, Rezé, Rennes et Fontevrault. L'activité finit par décliner à la fin du 19e siècle jusqu'à cesser avant la Première Guerre mondiale. Seuls l'hôtel particulier de style néo-classique appartenant à Henri Huser ainsi que deux bâtiments industriels témoignent du passé industriel du site.

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Scierie Chupin

De par ses caractéristiques architecturales et sa présence sur le plan cadastral de 1835, cet édifice daterait du début du 19e siècle. En 1901-1902, M. Chupin y établit sa scierie. De nos jours, le bâtiment accueille la préfecture de Région.

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Quincaillerie Aubert et Thouvenin

En 1872, Jules Thouvenin crée sa « fabrique et retaillage de limes » au bord de l'Erdre. Par la suite, il s'associe avec F. Aubert et vend des outils et des machines-outils (étaux, enclumes, raboteuses). Pendant l'Entre-deux-guerres, la société prend le nom de Lucien Aubert et fils, puis Etablissement Lucien Aubert. Le commerce propose dorénavant des machines-outils pour le travail du bois et de fourniture pour l'électricité. En 1975, le magasin est transformé en restaurant. Il conserve son architecture et ses décors d’origine inspirée de la mode des « chalets » très en vogue à partir des années 1850 sur la côte atlantique. En 2020, l'ancienne quincaillerie est démolie pour permettre la construction du nouveau Cinématographe.

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