À la découverte du quartier Dalby

Ce parcours est composé de 8 étapes (environ 2,5 km). Départ au niveau du pont de la Moutonnerie.

Autrefois, le ruisseau du Gué-Robert servait de limite entre les communes de Doulon et de Nantes. Ce ruisseau qui se jetait dans l’étier de Mauves, situé dans la plaine de Mauves (aujourd’hui le quartier Malakoff), débordait en automne et en hiver en provoquant des inondations qui, certaines années, pouvaient être catastrophiques. En 1851, l’arrivée du chemin de fer transforme la physionomie du quartier avec le comblement de l’étier de Mauves et la création d’un talus de deux mètres pour la pose des rails. La création du chemin de grande communication n°68 de Nantes à Thouaré, dont l’actuel boulevard Ernest-Dalby en constitue une portion, est validée en mai 1852 par le conseil municipal de Doulon.

Cette nouvelle voie qui suit le tracé du Gué-Robert changea à plusieurs reprises de nom. Avant l’annexion de Doulon, la portion correspondant à l’actuel boulevard Dalby portait le nom de boulevard de la Liberté. Mais après l’intégration des communes de Doulon et de Chantenay à Nantes en 1908, il ne pouvait y avoir deux boulevards de la Liberté dans une même ville, l’un sur l’ancienne commune de Chantenay, l’autre sur celle de Doulon. L’ancien boulevard de la Liberté de Doulon est alors devenu boulevard de Sébastopol, puis boulevard National. En 1936, il prit le nom de boulevard Ernest-Dalby en hommage à un ancien conseiller municipal de Nantes et élu de Doulon.

Ce parcours a été réalisé par Daniel Coutant, habitant passionné de l'histoire et du patrimoine nantais.


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Pont de la Moutonnerie

Inauguré en 1851 sur le territoire de la commune de Doulon, ce pont était doté de lourdes portes pour tenter de limiter les effets des crues de la Loire située à 600 mètres au sud de l'ouvrage. Cette précaution n'empêchait pas que les crues affectent aussi régulièrement le ruisseau du Gué-Robert qui à l'origine passait sous le pont. Les travaux de canalisation du ruisseau entrepris après le rattachement de Doulon à Nantes en 1908 réglèrent définitivement le problème. En 2008, le passage du pont initial jugé trop étroit pour absorber le trafic en provenance ou à destination du nouveau quartier de Malakoff-Pré Gauchet, fut doublé par un nouvel ouvrage en béton pour la circulation automobile, l'ancien pont étant réservé aux deux-roues et aux piétons.

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Parc de la Moutonnerie

Ce quartier Moutonnerie-Dalby est appelé « la Moutonnière » jusqu’au 18e siècle. Le parc de la Moutonnerie avec ses jardins familiaux a ouvert en 1997. En concertation avec les habitants, ce parc réaménagé en 2019 est agrémenté d'une fontaine posée au centre d'une mosaïque moderne.

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« Pharmacie Dalby », 83 boulevard Dalby

Il s’agit d’une des rares constructions nantaises s’inspirant explicitement du mouvement Art nouveau, en particulier pour la forme de la toiture et pour l’abondant décor de céramiques. Des carreaux de céramique sur le thème végétal figurent plantes médicinales et fleurs. La demande de permis de construire datée de 1911 est signée de l'architecte A. Viale.

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Dépôt des premiers tramways

À l’emplacement de l’actuelle station-service se trouvait le dépôt de Doulon-Ouest d’où partirent, le 12 février 1879, les premiers tramways (première ligne Doulon-Gare maritime). Ces tramways inventés par Louis Mékarski fonctionnaient avec un système de propulsion à air comprimé. L’air comprimé était produit en usine et amené par des canalisations en différents points du réseau pour ravitailler les voitures. L'extension du réseau nécessite en 1897 la construction, de l’autre côté de la rue, d’une remise pour les installations de production d’air comprimé. À partir de 1913, ces tramways à air comprimé, sont remplacés par des tramways électriques.

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Façade Art Déco, 52 boulevard Dalby

L’immeuble de construction symétrique aux lignes nettes est doté d’une façade d’angle qui se termine en fronton courbe. Cette façade est agrémentée de ferronneries pour les balcons et de types de fenêtres variés.

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Hôpital Bellier, 41 rue Pierre-et-Marie-Curie

Cet hôpital est construit par Émile Léon Bellier, inspecteur des Eaux et Forêts, sur son domaine de la Chalanderie. Il a ouvert ses portes le 1er février 1904. Ce philanthrope dessine lui-même les plans de l’établissement de 6100 mètres carrés composé d’un bâtiment principal doté d’un corps central et de deux ailes perpendiculaires, d’un pavillon réservé aux patients contagieux et d’annexes. Il en fait don au Département de Loire-Inférieure et demande à ce que cet hôpital soit réservé prioritairement aux habitants du canton de Carquefou dont dépend Doulon. Bellier accompagne cette donation de sommes destinées à équiper l’hôpital et à assurer ses premiers mois de fonctionnement. En 1942, le site est agrandi, puis détruit lors d’un bombardement. La nécessité de cet établissement de santé justifie sa reconstruction ; il est inauguré en 1950. En 2003, les locaux sont restructurés et une nouvelle extension est réalisée. Il accueille aujourd’hui le Centre ambulatoire de gérontologie clinique, dépendant du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nantes.

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Dépôt de la TAN, 1 rue Bellier

Disparu en 1958, le tramway réapparaît en 1985. La SEMITAN (La Société d’économie mixte des transports en commun de l’agglomération nantaise) transfère ses bureaux du site de la Morrhonnière à la rue Bellier. C’est sur ce site, qui constitue aussi l’un des dépôts de tramways, que la Société Brissonneau et Lotz avait installé en 1920 un important atelier de chaudronnerie ainsi qu’une usine de matériel ferroviaire.

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Maurice Thorez et les salons du Tourbillon, impasse 111 boulevard Dalby

Dans ce quartier ouvrier, le 24 octobre 1934, lors d’un meeting, dans les salons du Tourbillon, Maurice Thorez a évoqué l'idée de créer un Front populaire. Il appelle alors les Radicaux, à se joindre au mouvement de réunification des forces de gauche.