
Naviguer à travers la mappemonde d'Oronce Fine
Comment se repérer dans cette projection particulière ? Quels sont les éléments de construction de cette carte ?
Figure 1: Nova et integra universi orbis descriptio https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55005237j#
Description de la projection bi-cordiforme
Cette carte du monde a été éditée environ 40 ans après les expéditions de Christophe Colomb. Elle représente une avancée significative dans le monde scientifique de l'époque, malgré certaines déformations notables dans certaines régions. Cette réalisation, fruit de nombreuses recherches de scientifiques, ouvre la voie à de futurs cartographes qui pourront utiliser cette projection et compléter son travail.
Oronce Fine 1494-1555
Sur cette carte, on observe une représentation où l'Amérique est connectée au continent asiatique. À cette période, les données et les opinions soutenaient l'idée qu'il n'existait qu'un seul continent, simplement précédé par des îles. Cependant, de nombreux tracés d'îles sur la carte sont approximatifs en raison des connaissances géographiques et des outils de mesure limités de l'époque. Par ailleurs, une caractéristique notable est la présence d'un vaste continent austral. Cette représentation témoigne des conceptions géographiques de l'époque et des défis auxquels étaient confrontés les cartographes pour représenter fidèlement le monde dans toute sa complexité.
Figure 2: Double projection découpée Figure 3: The world on a double cordiform https://www.jasondavies.com/maps/double-cordiform/
Figure 4: Superposition de la projection
Réseau méridien terrestre
Figure 5: Réseau de méridien
Origine de la projection bi-cordiforme
Figure 6 méthéoroscope http://www.meridienne.org/atelier/instruments/metheoroscope/construction/
La projection bi-cordiforme n'est pas une création exclusive d'Oronce Fine. Elle est le fruit du travail de scientifiques et mathématiciens qui ont contribué à son développement au fil du temps. Ce type de projection avait déjà été utilisé par Werner à Nuremberg en 1514, qui lui-même s'inspirait des travaux du mathématicien Stabius. Les principes fondamentaux de cette projection ont été exposés par Werner dans son ouvrage "Libellus de quatuor terrarum orbis in-plano figurationibus". Fine a ainsi repris ce travail et l'a adapté pour sa propre projection.
Les données utilisées dans la construction de cette carte proviennent de combinaisons de sources, notamment des récits de voyage de l'époque, avec une source principale issue de l'œuvre du moine François Malines.
Figure 7: pages 54 à 57 : La Sphère du monde, proprement dite cosmographie, composée nouvellement en françois.. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b550110830
Fine se préoccupe du calcul des longitudes et des latitudes, avec l'utilisation d'un "météoroscope géographique" combinant astrolabe et boussole. Ces méthodes de travail sont exposées dans son livre Cosmographia . Cette construction a inspiré de nombreux cartographes, dont Mercator. Cette réalisation de Fine témoigne de son approche novatrice dans le domaine de la cartographie.
Quelques exemples de la carte d'Oronce fine projetée sur un planisphère actuel
Figure 8: Géoréférencement demi-cœur
Figure 9 : globe-cœur
Figure 10 : globe demi-cœur
Figure 11 : Cœur recens et integra
La "Nova Integra descriptio" n'est pas le seul travail cartographique d'Oronce Fine, une autre carte, nommée "Recens et Integra Orbis Descriptio", a été réalisée entre 1534 et 1636. Cette réalisation est une projection cordiforme, également connue sous le nom de projection en forme de cœur. Tout comme sur la première carte, on retrouve l'Amérique reliée à l'Asie et un immense continent austral au sud.
Figure 12 :Recens et integra orbis descriptio Oronce Fine https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b531882260