Notre Dame des Landes et Environnement

Les impacts environnementaux du projet de Notre Dame des Landes.

Pourquoi la mise en place de l'aéroport de Notre Dame des Landes est-elle controversée d'un point de vue environnemental ?

INTRODUCTION

Le projet de l'aéroport Notre Dame des Landes ou Aéroport du Grand Ouest a été lancé en 1963 et abandonné en 2018. Il avait pour but de répondre à l'éventuelle saturation de l'aéroport international de Nantes Atlantique.

L'opposition à la construction de l'aéroport s'est rapidement organisé, dès le début des années 1970, tout d'abord au niveau local, puis au niveau national. Les arguments majoritaires des opposants concernent le coût de l'aéroport, qui selon eux est sous-estimé et injustifié, mais aussi la suppression des parcelles agricoles et enfin l'argument purement écologique qui nous avons choisi de développer ici.

Dans une période d'accroissement des mouvements écologistes et des mises en garde visant à réduire les effets néfastes sur la planète, la construction de cet aéroport est-elle vraiment légitime ? Quelles sont les solutions alternatives et écologiquement acceptables à la création d'un aéroport ex-nihilo ?

Constat territorial : Hydrographie, occupation des sols de la zone de projet d'installation de l'aéroport de Notre Dame des Landes.

La carte ci-dessus représente les réseaux hydrographiques de la zone d'étude. C'est une zone qui comprend des réseaux denses, ce qui en fait une terre agricole prisée avec des sols fertiles. Ces rivières abritent également des espèces diverses dont certaines sont protégées (cf. le triton crêté). La création d'un aéroport perturbera nécessairement ces réseaux qui devront être coupés ou déviés et les conséquences seront sans appel pour les espèces qui y vivent.

Cette carte représente les zones végétalisées sur le territoire de la zone de projet de l'aéroport Notre Dame des Landes. Par superposition des données, on peut affirmer que la création de cet aéroport va nécessairement supprimer des bois ou des forêts du paysage des villages alentours. De plus, la construction de nouvelles routes pour pouvoir accéder à cet aéroport va entraîner des déboisements au delà de la seule zone de projet.

Cette carte extraite du site Géoportail permet de visualiser les différents types d'occupation du sol dans la zone d'étude. C'est une zone agricole qui présente des cultures de maïs et de blé sur la plupart de son sol. Une partie de ces cultures seront supprimées avec la création d'un nouvel aéroport (zone représentée ici en bleu foncé) et cela mènera à des difficultés pour les agriculteurs, nombreux dans les villages concernés par le projet. Selon la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique, 5000 ha de SAU seront détruites avec la réalisation du projet.

Impacts écologiques sur la biodiversité.

Cette carte montre que le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes s'étend sur des Zones Naturelles d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique. Elles sont en effet nombreuses autour et au sein même de la zone de construction du projet. Deux ZNIEFF majeures menacent d'être détruites si le projet est mené jusqu'au bout : celle des bois et landes de Rohanne et des fosses noires, et celle des bois, landes et bocages du Sud-Est de Notre Dame des Landes. De plus, la ZAD se situe sur sur une zone humide, espace pourtant très important dans un écosystème pour réguler les inondations et stocker le carbone.

Si ces zones sont classées c'est parce que le bocage qui les constitue abrite une biodiversité riche. On y retrouve des espèces animales rares comme le Triton Crêté, devenu par la suite un emblème de la lutte écologiste contre la construction de l'aéroport.

Le triton crêté, emblème des luttes écologistes de Notre Dame des Landes

Cette espèce amphibienne est aujourd'hui rare en France. Cela est lié au remembrement agricole, à l'urbanisation des plaines ou encore à l'aménagement routier. Ce sont des espèces sensibles à toute modification des milieux. Les diverses tentatives de réhabilitation dont-ils ont fait l'objet à la suite d'urbanisation de leur territoires se sont toutes soldées par des échecs. Ainsi, face au projet de construction de l'aéroport de Notre Dame des Landes sur leur territoire, ils sont devenus l'emblème des opposants écologistes défendant la préservation des bocages ou encore des mares d'abreuvement du bétail. La préservation des habitats naturels des tritons est en effet leur seule chance de survie pour cette espèce fragile.

Affiche de France Nature Environnement, une association écologiste militant contre la construction de l'aéroport.

La ZAD : espace de lutte des mouvements écologistes.

La Zone d'Aménagement différée à vocation aéroportuaire est définie en 1974 : elle comporte 1255 ha. Cette ZAD devient bientôt l'espace des revendications et est renommée "Zone à défendre" par les associations écologistes. L'origine des revendications est la destruction d'une zone humide, nécessaire à la régulation des réseaux hydrologiques de la zone. Par la suite, cet espace devient un lieu occupé par les opposants jusqu'à crée une vrai village organisé, avec des activités agricoles, commerciales et culturelles. Les habitants de cette zone vivent en autogestion sur le lieu du projet de construction dans le but d’empêcher son implantation.

L'emblème du triton crêté utilisé par les Zadistes pour défendre le bocage menacé par la construction de l'aéroport.

Une solution alternative et moins dangereuse pour l'environnement : l'agrandissement de l'aéroport Nantes Atlantique.

Le 17 janvier 2018, le gouvernement annonce la suppression totale du projet de construction de l'aéroport Notre-Dame-Des-Landes et décide de s'ouvrir à une autre solution : le réaménagement de l'aéroport Nantes-Atlantique. Ce dernier est actuellement le neuvième port français en terme de trafic, qui est lui même en constante évolution : une augmentation de 14,7 de voyageurs est relevée entre 2016 et 2017.

Ce projet s'appui donc sur un modification ou une extension des infrastructures déjà existantes. Plusieurs options de réaménagement des pistes sont envisagées comme le montre le schéma ci-dessus, réalisé par la DGAC (Direction générale de l'Aviation civile), maître d'ouvrage du projet. De plus, un réaménagement de l'aérogare en vue d'accueillir plus de voyageurs dans les meilleures conditions est également prévu dans le projet.

Carte éditée par la DGAC montrant les possibilités d'aménagement des pistes de l'aéroport Nantes-Atlantique.

Cette carte éditée par la DGAC montre l'emplacement actuel de l'aéroport et les possibilité de son extension en fonction des surfaces disponibles.

Le projet, tel qu'il est présenté par la DGAC,se veut durable et inclus dans une "exemplarité écologique". Aucune mesure concrète n'est citée dans le très récent projet préalable mais un forum de discussion a été ouvert pour valoriser la participation citoyenne et les réponses concernant l'écologie semblent pour l'instant unanime : il semble impossible de combiner "aéroport" et "écologie".

CONCLUSION

En définitive, le projet de construction de l'aéroport Notre-Dame-des -Landes était un danger pour le territoire environnant et pour les activités qu'il abrite : la destruction d'une zone humide, de ZNIEFF et de nombreuses exploitations agricoles auraient mis en difficulté une partie des habitants de la région.

Le projet alternatif proposé depuis 2018 semble aujourd'hui être plus communément accepté que celui de la création d'un aéroport ex-nihilo. Il s'agira maintenant de suivre son avancé afin de connaitre les mesures environnementales concrètes qui seront prises pour le réaménagement de Nantes-Atlantique, à l'heure où le développement durable s'érige comme la ligne à suivre pour tous nouveaux projets.

BIBLIOGRAPHIE/SITOGRAPHIE

  • Données SIG
  • Informations générales

Cécile Rialland-Juin, « Le conflit de Notre-Dame-des-Landes: les terres agricoles, entre réalités agraires et utopies foncières », Norois [En ligne], 238-239 | 2016, mis en ligne le 17 octobre 2018, consulté le 10 janvier 2020. URL : http://journals.openedition.org/norois/5907 ; DOI : 10.4000/norois.5907

Pruvost Geneviève, « Critique en acte de la vie quotidienne à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (2013-2014) », Politix, 2017/1 (n° 117), p. 35-62. DOI : 10.3917/pox.117.0035. URL : https://www.cairn.info/revue-politix-2017-1-page-35.htm

La carte ci-dessus représente les réseaux hydrographiques de la zone d'étude. C'est une zone qui comprend des réseaux denses, ce qui en fait une terre agricole prisée avec des sols fertiles. Ces rivières abritent également des espèces diverses dont certaines sont protégées (cf. le triton crêté). La création d'un aéroport perturbera nécessairement ces réseaux qui devront être coupés ou déviés et les conséquences seront sans appel pour les espèces qui y vivent.

Cette carte représente les zones végétalisées sur le territoire de la zone de projet de l'aéroport Notre Dame des Landes. Par superposition des données, on peut affirmer que la création de cet aéroport va nécessairement supprimer des bois ou des forêts du paysage des villages alentours. De plus, la construction de nouvelles routes pour pouvoir accéder à cet aéroport va entraîner des déboisements au delà de la seule zone de projet.

Cette carte extraite du site Géoportail permet de visualiser les différents types d'occupation du sol dans la zone d'étude. C'est une zone agricole qui présente des cultures de maïs et de blé sur la plupart de son sol. Une partie de ces cultures seront supprimées avec la création d'un nouvel aéroport (zone représentée ici en bleu foncé) et cela mènera à des difficultés pour les agriculteurs, nombreux dans les villages concernés par le projet. Selon la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique, 5000 ha de SAU seront détruites avec la réalisation du projet.

Cette carte montre que le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes s'étend sur des Zones Naturelles d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique. Elles sont en effet nombreuses autour et au sein même de la zone de construction du projet. Deux ZNIEFF majeures menacent d'être détruites si le projet est mené jusqu'au bout : celle des bois et landes de Rohanne et des fosses noires, et celle des bois, landes et bocages du Sud-Est de Notre Dame des Landes. De plus, la ZAD se situe sur sur une zone humide, espace pourtant très important dans un écosystème pour réguler les inondations et stocker le carbone.

Le triton crêté, emblème des luttes écologistes de Notre Dame des Landes

Affiche de France Nature Environnement, une association écologiste militant contre la construction de l'aéroport.

La Zone d'Aménagement différée à vocation aéroportuaire est définie en 1974 : elle comporte 1255 ha. Cette ZAD devient bientôt l'espace des revendications et est renommée "Zone à défendre" par les associations écologistes. L'origine des revendications est la destruction d'une zone humide, nécessaire à la régulation des réseaux hydrologiques de la zone. Par la suite, cet espace devient un lieu occupé par les opposants jusqu'à crée une vrai village organisé, avec des activités agricoles, commerciales et culturelles. Les habitants de cette zone vivent en autogestion sur le lieu du projet de construction dans le but d’empêcher son implantation.

L'emblème du triton crêté utilisé par les Zadistes pour défendre le bocage menacé par la construction de l'aéroport.

Carte éditée par la DGAC montrant les possibilités d'aménagement des pistes de l'aéroport Nantes-Atlantique.

Cette carte éditée par la DGAC montre l'emplacement actuel de l'aéroport et les possibilité de son extension en fonction des surfaces disponibles.