Statues de Paris, votre musée !

De la commande publique à sa restauration : le parcours de la statuaire parisienne

Dès ses débuts, l’art de Landowski porte les marques de ce qui fera son succès : une expressivité et un réalisme des visages mêlés à une monumentalité des drapés qui annonce déjà la sculpture des années 1930.

À sa mort en 1961, son atelier de Boulogne-Billancourt est transformé en musée. Ses collections sont transférées depuis 2017 au musée des Années 30 de cette ville.


L’inauguration

Premier moment du culte aux grands hommes

Un monument fait souvent l’objet d’une inauguration qui marque l’achèvement du projet et l’apothéose du comité qui en fut le porteur.

Elle permet aux membres du comité de s’associer à la gloire du grand homme. Ils y participent depuis la tribune d’honneur décorée aux couleurs nationales, accompagnés des proches du héros et des officiels, devant une foule plus ou moins massive selon l’importance du monument et du personnage célébré.

Selon un rituel immuable, à une date soigneusement choisie, correspondant à un événement significatif de la vie du grand homme célébré, la cérémonie commence par l’enlèvement de la bâche qui protégeait jusqu’alors le monument aux regards des curieux. Suit une alternance de discours, noyaux de toute inauguration, et de morceaux de musique ou de récitations. L’inauguration se termine généralement par des spectacles ou des parades, auxquels sont souvent associés les écoliers du quartier, dûment accompagnés de leurs instituteurs, ces « hussards noirs » de la toute jeune IIIe République. Le monument se veut, en effet, un complément à la leçon de l’instituteur et un vecteur des valeurs républicaines. La cérémonie joue ainsi un rôle mémoriel essentiel, inaugurant le culte aux grands hommes que prolongent ensuite les cérémonies annuelles de commémoration.

A gauche : Inauguration de la statue de Pasteur. Le Petit Journal. Supplément du dimanche 24 juillet 1904. A droite : Inauguration du Triomphe de la République. Le Monde Illustré du 25 novembre 1899.

« L’inauguration d’une statue monumentale de la République à Paris ne répond pas seulement au sentiment de la grande ville ; c’est une fête nationale en laquelle s’associe la France entière. »

Discours du préfet de la Seine, M. Oustry, pour l’inauguration de la statue de la République


Le monument

témoin de son temps

Certains monuments publics parisiens sont des objets mis au service du culte aux grands hommes. Leur vie est rythmée par les cérémonies de commémoration dont ils sont le support.

Peuplant l’espace public de la ville, certains disent que les monuments s’y fondent tellement qu’ils y disparaissent, et deviennent l’arrière-plan de la vie quotidienne comme des événements de portée nationale ou internationale.

Le Lion de Belfort se fait ainsi le témoin du transfert des cendres de Gambetta au Panthéon ou de celles du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe. Et, à la Libération de Paris, la jeep du général Leclerc ne manque pas de passer devant lui lorsqu’elle parcourt les lieux emblématiques de la capitale.

A gauche : Le cercueil du soldat inconnu devant le Lion de Belfort, Paris 14e. Photographie, 1920. A droite : Passage de l’armée Leclerc devant le Lion de Belfort, Paris 14e. Marc Langevin, photograhie, 1944.

La statue de la République dégagée de ses sacs de terre, place de la Nation, Paris 12e

La statue de la République dégagée de ses sacs de terre, place de la Nation, Paris 12e. Photographie, 1918

Objet de toutes les attentions, il est, comme tous les principaux monuments parisiens, soigneusement protégé par des sacs de sable lors des deux conflits mondiaux et sert ensuite de panneau aux affiches enjoignant les Français à souscrire à l’emprunt national. Car le monument reste, avant tout, un symbole politique fort qui fait de lui le support idéal de la vie publique de Paris et du pays en général.


Vers une commémoration spontanée

Le nouveau rapport aux monuments publics

Les bouleversements que connaissent la société française dans les années 1960 vont profondément changer le rapport aux monuments publics, à mesure que s’évanouissait également la mémoire des héros de la IIIe République.

À l’exception de quelques monuments d’envergure nationale ou internationale, peu font l’objet de commémorations officielles, tandis que de nouvelles formes d’appropriation iconoclaste par la population apparaissent.

Le monument public devient alors le support direct de l’expression populaire qui fait désormais fi des cérémonies ou événements officiels, comme le monument à la République après les attentats de novembre 2015.

Comme un nouveau culte aux grands hommes, le pied de la statue de Montaigne dont le contact est censé porter chance avant les examens, ou le buste de Dalida gardent ainsi la trace de ces marques d’affection, dans un acte qui n’est pas sans rappeler celui dont font l’objet certaines statues de saints. D’autres sont, non sans humour, régulièrement maquillées ou habillées.

Est-ce à dire que la valeur mémorielle des monuments a disparu ? Non, bien au contraire. Mais elle s’exprime désormais à l’occasion d’actions mémorielles spontanées de la part des Parisiens et non plus organisées par la puissance publique. Celles-ci sont suscitées par des événements marquants de l’histoire récente ayant soulevé des vagues d’émotions fortes, comme les attentats de novembre 2015 ou la mort de Lady Di, qui ont fait du monument à la République et de la flamme du Pont de l’Alma les réceptacles du recueillement populaire.


Les statues de Paris dans la guerre

La fonte des bronzes (1940-1944)

Nous sommes en juillet 1941.

Le régime de Vichy lance une collecte d’objets métalliques sous couvert d’alimenter l’agriculture et l’industrie françaises, en cuivre notamment. Dans les faits, le métal réquisitionné est envoyé en Allemagne. La campagne est un échec et les quantités récoltées s’avèrent insuffisantes.

Pour répondre à cet échec, une loi portant sur l’enlèvement des statues et monuments métalliques en vue de leur refonte est décrétée le 11 octobre 1941, ce qui signe l’arrêt de mort de nombreuses statues en bronze, en particulier celles « qui ne présentent pas un intérêt artistique ou historique ».

La lenteur volontaire des services et des élus dans la mise en œuvre d’une telle mesure est alors destinée à gagner du temps pour la préservation de ces statues.

A gauche : Bras de statue. Pierre Jahan, photographie, 1941. Au centre : Manipulation de la statue de Louis-Adolphe Thiers. Pierre Jahan, photographie, 1941. A droite : Crocodiles de la place de la Nation. Pierre Jahan, photographie, 1941.

En pratique, les œuvres visées – principalement les figures républicaines – sont celles qui sont jugées incompatibles avec la Révolution nationale du maréchal Pétain. Le plus souvent, les représentations de saints, de souverains, les monuments aux morts et les monuments funéraires sont épargnés. Le déboulonnage concerne l’ensemble du territoire métropolitain, les communes étant dédommagées selon le poids des statues sacrifiées.

Dans Paris occupé, les monuments à Édith Cavell – héroïne britannique fusillée par les Allemands en 1915 – et au général Mangin, jugés provocateurs par l’Occupant, sont les premiers déposés, avant même la parution de la loi. Ensuite, une centaine de statues sont envoyées dans l’entrepôt des ferrailleurs du 12e arrondissement.

Bronzes fondus à Paris sous l’Occupation

Voici une cartographie d’une centaine d’œuvres fondues pendant l’Occupation, dans tout le territoire parisien. Certains monuments ont totalement disparu, d’autres ont été partiellement détruits, répartis dans la quasi-totalité des arrondissements de Paris.


Bronzes fondus à Paris

Du socle vide aux recréations

25 août 1944 : Paris libéré ! La destruction massive des statues en bronze a suscité de nombreuses plaintes et protestations émanant de toute la société.

Après la guerre, la direction des Beaux-Arts de la Ville de Paris se rapproche de la direction des Arts et des Lettres du ministère de l’Éducation nationale pour mettre en œuvre un programme de remplacement des sculptures et monuments détruits. L’État se charge des commandes de nouvelles statues en pierre – et non plus en bronze – tandis que la Ville de Paris se voit confier l’implantation urbaine avec la gestion des socles.

Cependant, toutes les statues ne sont pas remplacées et des socles, dont l’enlèvement serait trop coûteux, restent donc vides. Certains d’entre eux gardent malgré tout une forte valeur symbolique comme celui de Raspail, toujours orné d’une palme et de bas-reliefs en bronze.

Socle du monument de Raspail, Paris 14e

Socle du monument de Raspail, Paris 14e

Il faut attendre 1983 avec Maria Deraismes et 1991 avec Condorcet pour que des statues appartenant à la Ville soient refondues en bronze grâce aux modèles en plâtre conservés dans les collections municipales. À cela s’ajoute par exemple, en 2001, l’initiative d’une association, autorisée par la Ville de Paris, en faveur de la création d’un monument de substitution au chevalier de La Barre, campé dans la force de l’âge plutôt qu’enchaîné au pilori comme dans l’ancienne version.

Statue de Maria Deraismes

Statue de Maria Deraismes, bronze, 1889 / Statue de Maria Deraismes (recréation), bronze, 1983

Statue du chevalier de la Barre, Armand Bloch, bronze, 1905 / Le chevalier de la Barre, Emmanuel Ball, 2001

Enfin, une autre voie est celle de la commande de monuments contemporains faisant abstraction de l’ancienne statue et symbolisant l’œuvre ou la vie du grand homme pour en évoquer la mémoire. La Quatrième Pomme de Scurti, par exemple, a été inaugurée en 2011 et a pris place sur un socle en pierre qui supportait originellement une statue de Charles Fourier, laquelle a été fondue en 1942. Le titre de l’œuvre fait d’ailleurs directement référence à une théorie de Fourier.

La Quatrième Pomme. Franck Scurti, acier, 2011, Paris 18e


Causes diverses d’altérations

Dégradations naturelles ou humaines

Exposée aux intempéries et aux dégradations, la statuaire dans l’espace public est soumise à rude épreuve. Les causes de dégradations sont de deux types - naturelles ou humaines - et peuvent survenir brutalement, ou au contraire être le fait de l’accumulation des années.

Les dégradations naturelles à effet immédiat et catastrophique sont imprévisibles (tempêtes, foudre, inondations, etc.) mais ne sont pas les plus courantes. À l’inverse, les causes humaines, comme les actes de vandalisme, sont nombreuses à Paris. Lors de manifestations, la statuaire, plus que toute autre expression artistique et parce qu’elle peut incarner une idéologie (passée ou présente), cristallise la colère de certains manifestants.

A gauche : Déploiement d’une nacelle pour nettoyer le monument à la République, recouvert d’inscriptions à l’issue d’une manifestation. A droite : Bras brisé et marques de peintures sur La Montmartroise. Théophile Camel, pierre, 1907, Paris 18e

Les dégradations à effets lents et cumulatifs sont prévisibles telles la pollution, l’érosion, les restaurations à répétition, les pluies acides entraînant des phénomènes d’oxydation ou la formation de croûtes noires, le gel dégradant la pierre, la proximité des oiseaux dont les fientes sont très agressives pour les matériaux du patrimoine. C’est pourquoi toute commande de statuaire pour l’espace public doit idéalement être assortie d’une prise en compte préalable des risques encourus. Éviter de positionner les œuvres à proximité ou sous les arbres, vérifier que le matériau choisi est compatible avec une exposition prolongée en extérieur, qu’il n’est pas sensible au gel ou que le soleil ne modifie pas sa couleur relèvent de la responsabilité des commanditaires afin de préserver et transmettre ce patrimoine aux générations futures.

A gauche : Micro-organismes (mousses) et croûtes noires sur le Monument à Paul Adam. Paul Landowski, pierre, 1931, Paris 16e A droite : Encrassement généralisé et croûtes noires sur Charlemagne et ses Leudes (détail). Louis Rochet, bronze, 1877, Paris Centre


Un effort quotidien pour préserver et restaurer

Pour nettoyer la surface des œuvres — plus couramment appelée l’épiderme — il convient de différencier les moyens physiques qui nécessitent une action mécanique, des moyens chimiques qui reposent sur l’action d’un produit au contact du matériau.

Dans la première catégorie se rangent l’aspiration, le brossage ou le micro-sablage qui consiste à projeter sous pression une poudre très fine qui agit sur l’encrassement comme une gomme sur un papier. Les moyens chimiques, quant à eux, mettent en œuvre divers produits et des solvants dont le principal est l’eau. Dans la plupart des cas, actions mécaniques et chimiques sont conjuguées pour plus d’efficacité.

Nettoyage d’un plâtre à Ivry

Nettoyage d’un plâtre à Ivry

Suite aux agressions répétées, à l’encrassement quotidien, il devient parfois difficile de nettoyer certains matériaux comme la pierre, surtout si elle est tendre et poreuse et que les produits liés aux altérations ont profondément pénétré dans la matière. Dans ce cas, on pose un revêtement de surface spécifique, qui ne modifie pas l’aspect de l’œuvre et dont le rôle est de supporter les dégradations. Lorsque cette couche est à son tour endommagée, elle est retirée et remplacée par une nouvelle, d’où son nom : couche sacrificielle. Pour les bronzes, la pose régulière de couches de cires liquides teintées permet de les protéger, en particulier des tags. Elles ont alors cette dimension sacrificielle et sont renouvelées régulièrement.

Nettoyage du Triomphe de la République. Place de la Nation, Paris 12e


Restauration fondamentale

et restitution des lacunes

Après plusieurs dizaines d’années d’exposition en extérieur, voire plusieurs siècles, certains monuments ou statues nécessitent une restauration dite fondamentale, c’est-à-dire portant tout à la fois sur la surface et la structure.

Prenons l’exemple des bronzes du XIXe siècle : ils sont équipés d’armatures intérieures en fer qui rouillent, ces œuvres nécessitent un accès à leur cœur pour être traitées. La dépose du monument et son transfert en atelier sont parfois indispensables pour intervenir dans des zones inaccessibles depuis l’extérieur lorsque le monument est en place. La rouille est éliminée, le métal traité et les structures trop endommagées sont remplacées par des matériaux non oxydables (acier, fibres de carbone). C’est ainsi qu’il a fallu en 2001 déplacer le Lion de Belfort d’Auguste Bartholdi de la place Denfert-Rochereau (14e).

A gauche : Restauration des armatures intérieures du Lion de Belfort. A droite : Dépose du Lion de Belfort pour avoir accès à l’intérieur de la statue.

En ce qui concerne la pierre, le gel, l’érosion et le fait que le public grimpe souvent sur les œuvres entraînent des casses et des pertes (ou vols) de parties : mains, accessoires, etc. La restitution de l’élément manquant ne peut se faire que s’il est documenté par des photographies, ou par le modèle original en plâtre s’il est conservé. La partie est alors modelée à l’identique puis taillée en prenant des mesures, dans une pierre de porosité et de couleur similaires. Récemment, dans le Jardin des Explorateurs (6e), les mains de L’Aurore, groupe en marbre de Carrare sculpté en 1867 par François Jouffroy, ont ainsi été restituées, à la satisfaction des promeneurs.

A gauche : L’Aurore A droite : L’Aurore après la restitution de ses mains François Jouffroy, marbre, 1867, Paris 6e

Monument à Gavarni. Denys Puech, pierre, 1911, Paris 9e
Monument à Gavarni. Denys Puech, pierre, 1911, Paris 9e

Un musée de sculpture en plein air

Le jardin Tino-Rossi (Paris 5e)

Dédié au culte des grands hommes, l’espace public parisien a longtemps fait la part belle à la sculpture figurative, ne laissant qu’une place congrue à l’art abstrait.

Il faut attendre la fin des années 1970 et le début des années 1980 pour que la sculpture, dans ses formes les plus contemporaines, s’impose dans le paysage parisien. Inauguré en novembre 1980 à l’emplacement d’un ancien quai de déchargement, le musée de la Sculpture en plein air prend la forme d’un jardin à la japonaise aménagé, selon le souhait de Jacques Chirac, alors maire de Paris, sur le modèle du jardin de sculptures d’Hakone au Japon.

Interpénétration des deux espaces. Guy de Rougemont, tôle, 1975.

Interpénétration des deux espaces. Guy de Rougemont, tôle, 1975.

S’intégrant dans le grand élan de commandes d’œuvres du début des années 1980, le jardin Tino-Rossi appartient également au mouvement mondial de création de musées de sculpture en plein air initié dans les années 1950 et dont le modèle du genre reste le musée Middelheim à Anvers.

S’éloignant de la grande tradition du monument public commémoratif, le jardin Tino-Rossi offre ainsi aux Parisiens, à travers les œuvres des plus grands noms de la sculpture de la deuxième moitié du XXe siècle (Brancusi, César, Schöffer, Marta Pan, Cardenas, etc.), un panorama de la création contemporaine des années 1940 aux années 1980, et impose définitivement les formes les plus audacieuses de l’art d’aujourd’hui comme ornement de l’espace parisien.

A gauche : La Grande Fenêtre. Augustin Cardenas, marbre, 1974 Au centre : Le Grand Signe. Marta Colvin, bronze, 1970 A droite : Sans titre. Albert Féraud, acier inox, 1979


La statuaire publique contemporaine

L’art au service de l’espace urbain

Si l’édification des masses et la transmission des valeurs républicaines sous-tendaient la statuomanie de la IIIe République, c’est aujourd’hui pour soutenir la création artistique et rendre l’art contemporain accessible au plus grand nombre que la Ville de Paris mène une politique de commande d’œuvres d’art pour l’espace public.

Loin du culte des grands hommes du siècle précédent, les projets d’aménagement urbain sont désormais l’occasion principale de commandes d’œuvres d’art, ornements naturels de l’espace urbain. L’aménagement des deux premières tranches du tramway a ainsi vu la création d’une vingtaine d’œuvres très variées, commandées. Jusqu’ici seul acteur de la commande, la Ville a profité du prolongement de la ligne le long des boulevards des Maréchaux Nord pour renouveler son approche, et donner un rôle plus actif aux citoyens à travers un partenariat signé avec la Fondation de France et son action Nouveaux Commanditaires, qui associe artiste, citoyens et médiateur culturel, comme un écho aux comités de la IIIe République et un retour aux sources de la commande publique.

Monochrome for Paris. Nancy Rubins, acier inox, aluminium, 2013, Paris 13e

Monochrome for Paris. Nancy Rubins, acier inox, aluminium, 2013, Paris 13e

Le caractère mémoriel des monuments n’est pour autant pas complètement écarté, et la commande d’œuvres d’art accompagne toujours la volonté de rendre hommage à des figures historiques ou des moments importants de l’histoire nationale, où les formes abstraites ou allusives remplacent souvent la représentation figurée.

Skate Park. Peter Kögler, béton, 2006, Paris 13e

Skate Park. Peter Kögler, béton, 2006, Paris 13e (Suite aux nombreuses dégradations dont il faisait l’objet, Skate Park a été modifié par l’artiste lui-même. Des cercles concentriques noirs et blancs remplacent désormais la mappemonde initiale.)

Le défi des nouveaux matériaux

Si le bronze et la pierre, seuls matériaux alors connus résistant aux conditions extérieures, ont longtemps dominé l’espace public, les œuvres commandées à partir de la fin des années 1970 ont fait surgir dans la ville de nouveaux matériaux d’une très grande diversité.

Alliages modernes comme l’inox et l’acier Corten, matériaux synthétiques comme les plastiques et autres résines armées, constituent désormais la plupart des œuvres commandées et installées dans l’espace urbain parisien.

À partir des années 2000, à l’occasion des aménagements des différents tronçons du tramway, de nouveaux types d’œuvres lumineuses, sonores ou animées par des mécanismes complexes font leur apparition dans la ville. D’une réalisation souvent extrêmement sophistiquée, conçues avec des matériaux nouveaux, les œuvres contemporaines posent de nouveaux défis aux services chargés de leur conservation et de leur préservation.

Les Rochers dans le ciel
Chronos 10
From Boullée to Eternity

La statuaire au musée

Trois musées pour accueillir des collections prestigieuses

La statuaire publique se déploie également dans les 14 musées de la Ville de Paris et en particulier dans trois musées d’exception : le Petit Palais (Paris Centre), le musée Zadkine (Paris 6e) et le musée Bourdelle (Paris 15e).

Depuis son inauguration en 2018, la galerie des sculptures du Petit Palais présente 31 sculptures qui permettent au public de mieux comprendre la statuaire du XIXe siècle. La sélection des sculptures présentées évoque l’exubérance et le foisonnement des styles de la fin du XIXe siècle avec des artistes renommés comme Bartholdi, mais également des œuvres moins connues voire inédites.

Petit Palais

Galerie des sculptures du Petit Palais, Paris 8e

Les statues sont également mises à l’honneur dans deux musées monographiques de la Ville de Paris : le musée Bourdelle (15e arrondissement), et le musée Zadkine (6e arrondissement). Ces deux musées, implantés dans les anciens ateliers des artistes auxquels ils sont consacrés, se démarquent par la grande diversité dans les matériaux travaillés, parmi lesquels le bois, la pierre, le plâtre, ou encore la terre. Le musée Bourdelle présente plus de 3 000 sculptures de cet artiste majeur du début du XXe siècle et le Grand Hall du musée offre un formidable écrin pour accueillir les plâtres monumentaux de l’artiste.

A gauche : Grand Hall du musée Bourdelle, Paris 15e A droite : Musée Zadkine, Paris 6e

Cette exposition est réalisée par la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris Service de la conservation des œuvres d’art religieuses et civiles avec le concours du service de développement et valorisation

La statue de la République dégagée de ses sacs de terre, place de la Nation, Paris 12e. Photographie, 1918

Socle du monument de Raspail, Paris 14e

Statue de Maria Deraismes, bronze, 1889 / Statue de Maria Deraismes (recréation), bronze, 1983

Statue du chevalier de la Barre, Armand Bloch, bronze, 1905 / Le chevalier de la Barre, Emmanuel Ball, 2001

Nettoyage d’un plâtre à Ivry

Nettoyage du Triomphe de la République. Place de la Nation, Paris 12e

Interpénétration des deux espaces. Guy de Rougemont, tôle, 1975.

Monochrome for Paris. Nancy Rubins, acier inox, aluminium, 2013, Paris 13e

Skate Park. Peter Kögler, béton, 2006, Paris 13e (Suite aux nombreuses dégradations dont il faisait l’objet, Skate Park a été modifié par l’artiste lui-même. Des cercles concentriques noirs et blancs remplacent désormais la mappemonde initiale.)

Galerie des sculptures du Petit Palais, Paris 8e