Vestiges et mémoire : Nantes pendant la guerre

Ce parcours est composé de 20 étapes (environ 30 km). Départ au niveau des anciens chantiers Dubigeon, boulevard de Chantenay.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Nantes est sous l’occupation allemande. Relativement proche de la côte atlantique, la ville est devenue une véritable base arrière du fameux mur de l’Atlantique. Chaque organe composant la redoutable armée allemande prend alors position au sein de tous les quartiers nantais. L’ensemble des acteurs économiques de la ville se retrouvent également soumis à l’occupant et à la crainte des bombardements. La grande majorité des traces issues de l’occupation de la Cité des Ducs a malheureusement disparu et tout un pan de la mémoire s’est vu amputé. Ce parcours mémoriel atypique vise à montrer aux curieux et aux passionnés les différents vestiges de la guerre disposés au sein de la Ville de Nantes. Pour des raisons évidentes de sécurité et de droit de propriété, il est impossible d’accéder à l’intérieur de ces blockhaus, certains sont même inclus dans des zones interdites d’accès et seront donc visibles uniquement de loin.

Ce travail fait suite à l’inventaire archéologique réalisé entre 2020 et 2022 à l’Université de Nantes par Angel Lourdais. Pour aller plus loin sur ce thème, vous pouvez consulter les deux livres écris par Alain Chazette et auxquels l’auteur de ce parcours a contribués : Nantes 1940-1944 : sous l'occupation allemande et Mur de l'Atlantique : Les plus beaux sites des Pays de la Loire, disponibles sur le site :  www.histoire-fortifications.com 


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Luftschutzbunker N°12 ou « Werftbunker Dubigeon »

Ce blockhaus fut construit entre 1943 et 1944 dans l’objectif de protéger le personnel des chantiers Dubigeon. Comme les Ateliers et Chantiers de Bretagne et de la Loire, les chantiers Dubigeon avaient l’obligation d’entretenir les navires de l’occupant allemand, et même de leur construire des sous-marins. L’abri pour 700 individus était composé de quatre cellules séparées par des parois bétonnées et d’un appendice au sud servant d’entrée. La longueur totale était estimée à 22 mètres avec une largeur 20 mètres. Détruit dans les années 1980, il ne reste de ce blockhaus que sa dalle inférieure aujourd’hui recouverte par le gravier du sol de la boîte de nuit le Macadam.

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Luftschutzbunker N°7 ou « DY10 »

Palme d’or du plus gros bunker nantais, cet abri portuaire était dédié à la protection des ouvriers des chantiers navals. Ces industries stratégiques furent des cibles de l’aviation alliée du fait de leur soumission à la Kriegsmarine, les obligeant à ravitailler, réparer et construire des navires. Il a été bâti en 1943 par la société franco-allemande Karl Walter dirigée par Jean Le Guillou et Marcel Saupin. L’abri aux murs de 2,50 mètres d’épaisseur possédait une capacité estimée à 2400 personnes. Sa surface totale est de 800 mètres carrés répartie en 2 étages, accessibles via 4 escaliers extérieurs et 2 échelles au centre. Chaque étage est doté de sas menant à un labyrinthe de 8 cellules permettant de limiter les pertes en cas d’impact de bombe. Depuis 1945, nombreuses ont été ses réaffectations : local de syndicats, stockage de bananes, casino clandestin… Depuis les années 1990, l’association DY10 transforme l’abri en tiers-lieu d’expression artistique et musicale à la nantaise.

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Luftschutzbunker N°6 ou « Trempolino »

Ce bunker portuaire d’une capacité de 1200 personnes était dédié à la protection du personnel des stratégiques Ateliers et Chantiers de la Loire, alors réquisitionnés par les autorités allemandes pour l’entretien et la construction de navires militaires. Construit en 1943, il mesure environ 20 mètres de côté, avec des murs extérieurs de 2,50 mètres d’épaisseur et possédait un étage. Afin de protéger au maximum le personnel, l’espace interne était divisé en différentes cellules permettant de minimiser le nombre de pertes en cas d’impact de bombe. L’ouvrage fut transformé dans les années 2000 en espace de création et de diffusion du monde musical nantais (« Trempolino »). L’intérieur a été complètement démoli et certains accès ont été bouchés. Une tour au style moderne fut construite depuis l’intérieur de l’abri et « un bus studio d’enregistrement » fut installé sur l’extrados du bunker. Ses parois externes devinrent un espace d’expression artistique avec notamment la fameuse fresque du chat de l’artiste Kazy.

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Abris-ogives n°1 et 8 Nantes-État

Ces petits abris à la forme atypique permettaient de protéger les cheminots opérant à la gare Nantes-État. Ce centre névralgique interdépendant avec le port était sans aucun doute une cible prioritaire pour l’aviation alliée. L’ensemble fut d’ailleurs à l’origine des bombardements de septembre 1943. Les abris-ogives étaient à l’origine 8, tous étaient placés à proximité des postes de cheminots essentiels au fonctionnement de la gare. Pour les cas des abris restants aujourd’hui, l’abri n°1 servait aux opérateurs du poste d’aiguillage situé juste à côté et le n°8 pour ceux dédiés aux gardes-barrières. Les petits ouvrages à la capacité de 25 individus mesurent aux alentours de 7,20 mètres de longueur et 5,30 mètres de largeur. Ils sont constitués d’une cuve en forme d’ogive de 50 centimètres d’épaisseur où s’abritait le personnel et de deux murs pare-éclats de la même épaisseur aux extrémités de la cuve.

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Ls Reichsbahn Nantes-État

Pièce maîtresse des abris antiaériens de la gare Nantes-État, ce blockhaus se trouve juste côté de son ancien parvis. Son rôle était de servir de refuge en cas de bombardements aux personnels franco-allemands travaillant dans les bureaux et le hall d’accueil des voyageurs. Lors du bombardement meurtrier du 23 septembre 1943, le blockhaus sauva probablement des vies du fait de la destruction complète du bâtiment voyageur. Concernant l’abri lui-même, il s’agit d’un modèle standardisé du nom de Luftschutzbunker Reichsbahn trouvable régulièrement près des infrastructures ferroviaires sensibles. Il mesure aux alentours de 13 mètres de longueur, 11 mètres de largeur avec une hauteur de 4 mètres. Ses murs et son plafond en béton armé offraient une protection lourde grâce à leur 2 mètres d’épaisseur. D’une capacité estimée à 100 individus, l’abri possède un plan symétrique composé de deux entrées menant chacune à un sas puis à deux grandes salles elles-mêmes reliées. Aujourd’hui le bunker est devenu le « HUB », une salle d’exposition et studio d’enregistrement.

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Fresques du Château des Ducs

Bien que le Château des Ducs ait été épargné par les bombardements alliés du 16 et 23 septembre 1943, il en conserve aujourd’hui des traces particulières. À la suite du décès de nombreux soldats allemands, la salle des gardes (actuelle librairie du musée) située au rez-de-chaussée du Grand Logis est transformée en chapelle mortuaire. En hommage aux disparus, trois fresques furent apposées sur les murs de la pièce, chacune correspondant à une armée occupante (Kriegsmarine, Heer et Luftwaffe). Seules deux sont encore visibles, celle de la marine (Kriegsmarine) et celle de l’armée de l’air (Luftwaffe). La première peut être traduite par : « Le cœur d'un chrétien marche sur les roses, même lorsqu'il se tient directement sous la croix. » La seconde : « La mer dans laquelle mon corps s’enfonce est seulement le creux de la main de mon sauveur duquel rien ne peut m’arracher. ».

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Blockhaus du Château des Ducs

À la suite de l’assassinat du Feldkommandant Karl Hotz en 1941 et de l’accroissement du risque de bombardements alliés, la décision fut prise de loger le Generalmajor Fritz Reinhardt au sein du « Petit Gouvernement ». Symbole de son retour en tant que résidence de dignitaire et d’espace défensif, un important blockhaus fut construit dans la cour du château pour la protection du Feldkommandant. De modèle Regelbau 622, cet ouvrage d’environ 150 mètres carrés possède des murs de 2 mètres d’épaisseur ainsi qu’une dalle de surprotection de 1 mètre d’épaisseur sur l’extrados du bunker. Normalement destiné à deux groupes de combat totalisant 20 hommes, cet abri possède tout le mobilier nécessaire à son bon fonctionnement : portes blindées, ventilateurs, poêles… Un poste d’observation nommé Tobruk ainsi que deux tranchées bétonnées creusées directement dans le rempart du château viennent compléter l’ouvrage défensif.

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Lycée Clemenceau et ses fresques

Le lycée Clemenceau eut une place majeure à Nantes durant la Seconde Guerre mondiale à Nantes. Il servit tout d’abord d’hôpital militaire puis d’abri de la Défense Passive. Entre 1942 et 1944, en pleine Occupation, les lieux furent réquisitionnés pour devenir le centre de commandement de la Kriegsmarine dans l’ouest de la France (Atlantikküste). Du nom de Stützpunkt Lyzeum, le site devint une véritable base militaire avec l’ajout de postes de combat sur l’enceinte, et surtout la construction de deux imposants blockhaus (LS-200) dans la cour. L’un fut détruit en 1949 et l’autre en 1992. De cette occupation, il ne reste que les fresques de signalisation réparties dans les couloirs de l’établissement. Au nombre de cinq, elles indiquent l’emplacement de l’infirmerie, des blockhaus et des sorties (Ausgang).

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Postes d’observation de La Lombarderie

La prochaine fois que vous longerez le boulevard Eugène-Orieux, prêtez attention aux deux postes d’observation implantés directement dans le mur historique de l’ancienne propriété de La Lombarderie. Leur objectif était de défendre l’abri téléphonique implanté à proximité et d’en interdire son accès. Les deux ouvrages identiques ont une forme trapézoïdale offrant un visuel sur l’ensemble du boulevard via trois petits créneaux d’observation. La taille des orifices ne permet pas l’utilisation d’armes ; c’est pourquoi ils sont qualifiés de poste d’observation et non pas de combat. Leurs formes et l’épaisseur de leurs murs en font des édifices pare-éclats ou Splittersichere Posten Beobachtungsstand. Malgré leur petite taille, ces aménagements défensifs sont une preuve supplémentaire de l’importance du complexe de La Lombarderie durant l’Occupation à Nantes.

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Abri de transmissions de La Lombarderie

Vestige monumental et pourtant méconnu des Nantais, ce bunker était un organe clef du dispositif défensif durant l’occupation de Nantes. Cet abri de transmissions était relié au poste de commandement de la défense antiaérienne (Flak) installée au château de La Lombarderie. Ce dernier lui transmettait des ordres et des informations à diffuser aux différentes batteries postées autour de Nantes. Il mesurait 9 mètres de longueur, 18 mètres de largeur, une hauteur d’environ 5 mètres. Ses parois de 2 mètres d’épaisseur offraient un maximum de protection à l’unité opérant en son sein. L’accès se faisait via deux entrées protégées chacune par une caponnière et menant à un sas. L’intérieur de l’abri était divisé en trois grandes pièces accueillant les moteurs et les appareils de communications. Un réservoir à fioul accolé à l’abri permettait d’ailleurs d’alimenter l’ensemble.

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Casemate de La Lombarderie

Aujourd’hui située au beau milieu de la faculté des Sciences, cette casemate trouve son origine dans la volonté de protéger le château de la Lombarderie, alors devenu poste de commandement de la défense anti-aérienne allemande. L’occupant allemand fit construire un abri VF 57a transformé en casemate multicréneaux à proximité. Ce corps de garde détenait tous les attributs nécessaires à la protection du château. Tout d’abord, l’ouvrage servait d’abri au groupe de combat grâce à ses murs en béton armé de 1 mètre d’épaisseur. Ses deux entrées sont dotées de portes blindées de 2 centimètres d’épaisseur. Afin de répondre aux risques d’infiltration ou d’attaque, cinq créneaux ont été ajoutés au plan de construction de l’abri. Répartis au travers de ces trois salles, ils offraient un visuel de 360° autour du bâtiment. Enfin, des restes de câblage laissent supposer qu’une ligne téléphonique reliait l’abri aux autres secteurs du site de la Lombarderie.

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Stand de tir du Bêle

Ce stand de tir était autrefois la pièce maîtresse du camp d’entraînement militaire du Bêle. Construit autour des années 1920, l’ouvrage principalement en pierre mesurait à l’origine 200 mètres de longueur. Ses parois internes et son toit sont en béton. Des contreforts en pierre venaient renforcer l’ensemble de la structure. Le vestige encore en place aujourd’hui conserve les traces de son passé militaire. On y retrouve une tranchée d’accès avec sa porte numérotées, des inscriptions liées à l’exercice de tir ainsi que de nombreuses balles encore présentes au fond du tunnel. À l’instar du stand de tir de Balard à Paris, l’armée allemande s’en servît comme lieu d’exécution de prisonniers durant l’Occupation. En tout, les pelotons de la Wehrmacht y abattirent 81 individus. On y compte 16 des très connus « 50 otages », 37 issus du « procès des 42 » (dont Gaston Turpin) et 11 du « procès des 16 ». Le lieu hautement symbolique fut transformé mémorial en 1991 pour la commémoration des 50 ans des « 50 otages » avec l’installation de l’œuvre Les otages de Jules Paressant.

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Casemate du Bêle

Cette casemate multicréneaux était dédiée à la défense de l’angle nord-est de la base du Bêle. Ouvrage en béton armé français très rare dans l’ouest de la France, il est probablement contemporain de ceux construits sur la ligne Maginot dans les années 1930. Il a une longueur de 3,40 mètres pour une largeur de 3,30 mètres, avec une hauteur de 2,50 mètres. L’épaisseur de ses murs varie de 0,60 à 0,65 mètres. Cinq créneaux offraient un visuel complet sur les alentours ainsi qu’une protection accrue pour les gardes. En plus du poste défensif, les restes du mur d’enceinte en pierre sont toujours visibles aujourd’hui. L’édifice n’est pas accessible car situé sur le terrain d’une société privée.

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Tobruk du Grand Blottereau

La gare était un site à haute valeur stratégique durant l’Occupation. Cinq Tobruk Bauform 58c ont été implantés près du pont des Américains entre l’hiver 1942 et le printemps 1944. Ces postes de combat et d’observation en béton armé pouvaient accueillir un soldat armé d’une mitrailleuse, d’une binoculaire voire d’un projecteur. Ils offraient un visuel de 360° ainsi qu’une protection aux petits projectiles. Trois Tobruk sont situés entre les voies menant à l’entrée nord du pont, dont un binôme relié par une tranchée couverte bétonnée. L’ensemble permettait d’interdire la façade nord de la gare. Un autre binôme similaire au sud-est du pont protégeait l’espace jusqu’à la Loire. Ces ouvrages aux murs de 40 centimètres d’épaisseur sont formés d’une entrée servant de stockage, d’un escalier et d’un poste de tir surélevé dotée d’une ouverture de 80 centimètres de diamètre. Aujourd’hui, seuls deux exemplaires au nord et au sud ne sont pas entièrement recouverts par la végétation.

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Abris-ogives n°1, 3 et 12 du Grand Blottereau

Ces petits abris à la forme atypique permettaient de protéger les cheminots opérant à la gare de triage du Grand Blottereau. Cible de choix pour l’aviation alliée, de nombreux wagons militaires et commerciaux transitaient par ce centre logistique datant de 1941 d’une importance clé pour la SNCF et la Reichsbahn. Initialement au nombre de 12, ils étaient tous placés à proximité des postes de cheminots essentiels au fonctionnement de la gare. Les abris-ogives n°1 et n°12 étaient tous deux affectés à la protection des cheminots dans les postes d’aiguillages aux extrémités du complexe, le premier à l’ouest et le second à l’est. L’abri n°3 était utilisé par le personnel opérant directement sur les voies de triage au centre. Les ouvrages mesurent aux alentours de 7,20 mètres de longueur et 5,30 mètres de largeur. Ils sont constitués d’une cuve en forme d’ogive de 50 centimètres d’épaisseur où s’abritait le personnel et de deux murs pare-éclats de la même épaisseur aux extrémités de la cuve.

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Ls Reichsbahn du Grand Blottereau

Construit en 1943, ce bunker au centre de la gare avait la lourde charge d’abriter en cas de bombardement les cheminots se trouvant dans le foyer commun, le commandement des équipes « la feuille » et un poste d’aiguillage à l’entrée des voies de triage. Le blockhaus est un modèle standardisé du nom de Luftschutzbunker Reichsbahn trouvable régulièrement près des infrastructures ferroviaires sensibles. Il mesure aux alentours de 13 mètres de longueur, 11 mètres de largeur avec une hauteur de 5 mètres. Ses murs et son plafond en béton armé offraient une protection lourde grâce à leur 2 mètres d’épaisseur. D’une capacité estimée à 100 individus, l’abri possède un plan symétrique composé de deux entrées menant chacune à un sas puis à deux grandes salles elles-mêmes reliées. Après la guerre, il servît d’espace de stockage et est aujourd’hui à l’abandon.

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Poste de combat en pierre du Grand Blottereau

Ce poste de combat multicréneaux est situé sur la façade sud-ouest de la gare dans l’ancienne zone réservée au ravitaillement des trains. L’ouvrage de 1941 repose sur la partie haute d’un perré maçonné offrant avec ses trois créneaux un visuel sur un vaste périmètre jusqu’à la Loire. Le poste défensif mesure 2,70 mètres de hauteur et 2,30 mètres de côté avec des murs d’une épaisseur de 40 centimètres. Deux matériaux ont été utilisés : l’important soubassement est fait de pierres alors que le bandeau de béton au-dessus les créneaux est en béton armé.

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Fresques du Grand Blottereau

Durant les années 1939-1940, le château du Grand Blottereau et ses annexes étaient occupés par des troupes de la British Expeditionary Force (BEF). Avant de rejoindre le front, ces compagnies anglaises et écossaises marquèrent les lieux de leur présence au travers d’une vingtaine de fresques, de graffitis et de gravures, toutes situées dans l’ancienne vacherie. On y trouve plusieurs emblèmes de régiments britanniques comme le King’s Rifle corps et également des caricatures représentant Hitler, Staline, Goebbels, Chamberlain, le boxeur Joe Louis, Popeye ou encore Joséphine Baker… Ces vestiges fragiles sont de précieux témoignages de la présence des Britanniques à Nantes. Elles offrent un regard sur le contexte politique au début du conflit. Que ce soit à Saint-Nazaire ou à Dunkerque, beaucoup de ces soldats périrent lors de la débâcle.

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Guérite-abri au pont de Vendée

Situé à l’entrée nord du pont de Vendée, cette guérite en béton armé permettait d’abriter du souffle et des éclats le soldat en faction protégeant l’ouvrage des sabotages et d’y constater les dégâts en cas de bombardement. Les deux ponts de Vendée formaient une artère stratégique et essentielle dans la circulation ferroviaire car ils étaient parmi les rares ouvrages traversant la Loire. Le modèle de guérite ressemble fortement à celles construites par la société française Sanca. L’ogive à pointe plate mesurait au total 2,90 mètres de hauteur et une largeur de 1,20 mètres à la base. Sa forme devait garantir le caractère pare-éclats des fines parois de 20 centimètres. Un anneau sur sa pointe permettait de la transporter et l’installer facilement. Un créneau couvert par un volet métallique offrait un visuel sur l’entrée du pont, elle était également dotée d’une porte aujourd’hui disparue. Pour les plus aguerris, il possible de voir furtivement le vestige en train lorsqu’il vient du sud-Loire.

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Abris-ogives n°6, 7, 8 et 9 de la gare d’Orléans

Ces petits abris à la forme atypique permettaient de protéger les cheminots opérant à la gare d’Orléans. Principale gare de voyageurs et de transport de troupe durant l’Occupation à Nantes, elle était également au centre de l’effort de guerre allemand du fait de sa proximité avec des entreprises collaborationnistes : Saupiquet, Le Guillou ou encore Drouard. C’est pourquoi furent implantés entre autres 9 abris-ogives près des zones à risques. La densité de cheminot étant plus importante, ces abris sont au format « double-ogive » destinés à accueillir chacun 50 individus. Quatre de ces abris sont toujours en place aujourd’hui, tous sont situés par binôme à l’est de la gare. Les abris n°6 et 7 étaient destinés à accueillir le personnel du dépôt d’Anjou en plus de l’économat et les abris n°8 et 9, le personnel opérant dans le vaste secteur de réparation. Lors de votre prochain trajet en train, prêtez-y attention, les bunkers sont furtivement visibles uniquement depuis la voie ferrée…