GéoEnigme n°1
A l'heure de l'uniformisation des centres-villes et des quartiers, des articles qui clament que " toutes les villes se ressemblent", qu'il n'y a plus "d'identité urbaine" ; nous vous proposons au travers de cette StoryMap de prendre de la hauteur et de venir lire l'architecture urbaine de plusieurs villes du monde.
Nous suivrons, en effet, la construction urbaine de quatre quartiers différents dans le but de démontrer leurs spécificités urbaines au moyen de supports cartographiques et visuels afin que ces villes n'aient plus aucun secret pour vous.
La deuxième partie de la StoryMap s'apparente à une énigme qu'il vous faudra résoudre pour tenter de gagner le cadeau mis en jeu ! Cette énigme se présente sous la forme d'un Urbanimal (ville en forme d'animal issue de la collection Stinarto ).
Il vous faudra retrouver en lisant le maillage (bâti) et le treillage (routes) de cette ville imaginaire quels quartiers ont été redessinés parmi ceux présentés dans la StoryMap. Seuls trois quartiers de villes parmi les quatre présentés ont été dessinés. Lorsque vous les aurez identifiés, envoyez par email à cette adresse : sig2020@esrifrance.fr le nom de la ville qui n'a pas été dessinée.
Si vous êtes le premier à avoir trouvé la bonne réponse, vous remporterez le cadeau en jeu.
Bonne chance !
Montpellier
Montpellier est une ville française qui se situe dans le Sud de la France en région Occitanie sur l’axe est-ouest unissant l’Italie à l’Espagne et structurant les échanges et la vie de cette région. Ses croissances économiques et démographiques depuis 1960 font d’elle la septième ville de France. L’unité urbaine de Montpellier compte près de 5 millions d’habitants, c’est pourquoi il est intéressant de se focaliser sur son évolution architecturale. Structurée par sept quartiers majeurs, nous allons nous concentrer sur son centre-ville.
Le centre-ville de Montpellier porte le nom d’Écusson qui lui vient de sa forme urbaine (maillage). En effet, son contour s’apparente à un écu français ancien. L’extension de la ville se matérialise par l’édification d’enceintes successives, la première série date du XIIème siècle.
Les enceintes marquent les différentes parties de la ville : médiévale (à l’intérieur des murailles) et nouvelle (à l’extérieur des murailles). C'est au cours du XVIIème siècle que le réseau de fortifications prend la forme d'un écusson, en effet jusqu'auparavant, seules les faces exposées Nord avaient été densément fortifiées (cf plan ci -contre).
L’enceinte visible sur ce plan s’étendait à l'époque du domaine des Guilhem (autour des églises de Sainte Marie et Saint Firmin) jusqu'à Monttpelliéret -fief des évêques- situé sur la colline Est autour de l’église Saint-Denis.
Il est aisé de reconnaitre les rues du quartier de l’écusson car elles sont très petites, tournantes et étroites. Afin de moderniser le centre-ville et suivre le modèle Haussmannien, des travaux d’élargissement sont entamés pour les rues Foch et de la Loge, toutefois ils ne seront jamais achevés.
La destruction de ces édifices débute dès le XVIIIème siècle, il reste néanmoins quelques vestiges que nous pouvons admirer grâce à ces plans d’époques. Sur l'outil de balayage présenté ci-dessous, il vous est possible de comparer un plan d'époque avec une orthophotographie datée de 2018 pour déceler les divergences urbaines et aménagements réalisés.
Troyes
Troyes se situe dans la région Grand-Est et plus particulièrement dans le département de l’Aube. Il s’agit de la septième commune la plus peuplée de cette région, elle est devancée par Colmar mais précède Chalons-en-Champagne. Avec l’apparition du textile, la ville prend un nouvel essor qui lui vaut aujourd’hui la renommée de capitale européenne des magasins d’usine et de négoce. Toutefois, ce n’est pas le seul atout de la région puisqu’au sein du pays barséquanais, de nombreux vignobles à champagne prospèrent ce qui confère à Troyes un second atout de type gastronomique.
Troyes est distinguable par ses rues serpentines pavées, ses maisons à colombages, ses vitraux, ses églises classées ou encore ses nombreux musées qui donnent un charme irrésistible à la ville. Ses richesses ont été saluées par de nombreuses institutions à travers des labels tels que : "Patrimoine de l'Europe", "Ville ou Pays d'Art et d'Histoire" ou "Registre Mémoire du Monde de l'Unesco".
En tant que capitale historique de la Champagne, son statut s’est incarné dans le maillage et le treillage de la ville puisque son centre -ville s’apparente à un bouchon de champagne. Nous pouvons ainsi parler de véritable mise en abyme au regard des plans présentés ci-dessous.
Le centre-ville se divise en deux parties : le corps du bouchon délimité par des artères urbaines imposantes : le boulevard Gambetta, le boulevard du 14 juillet et le boulevard Victor Hugo ; et la tête du bouchon qui épouse la forme de la Seine et est encadré par des axes urbains majeurs : le boulevard Henri Barbusse, le quai du Comte Henri et le boulevard Danton.
Le centre-ville est marqué par la multiplication de rues étroites et maisons à colombages. Force est de constater que cette architecture urbaine a favorisé la propagation de l’incendie de 1524 durant 28heures.
Quittons dès à présent la France pour regarder du côté de l’Espagne.
Barcelone
C’est au rang de deuxième ville d’Espagne que s’érige Barcelone, en raison de sa population, son économie et ses activités. Elle est également capitale administrative et économique de la Catalogne et a été désignée capitale par de nombreux labels qui ont souligné ses richesses urbaines, historiques ou touristiques. Nous pouvons prendre comme exemple la désignation en 2014 de Barcelone comme capitale européenne de l’innovation.
Bâtie sur le littoral méditerranéen par les romains, elle n’a cessé de s’étendre et d’être remodelée afin que l’architecture concorde avec les besoins sociaux, économiques et environnementaux de ses habitants. En effet, de nombreux travaux ont été effectués pour améliorer la structuration de cette ville ; c’est pourquoi nous l’avons choisie. Aussi, sans plus attendre, cap sur Eixample !
Eixample, qui signifie « extension » voire « agrandissement » en français, fait partie des dix districts de la ville de Barcelone. Ce quartier voit le jour en 1859 et résulte du plan de Cerdà qui est un urbaniste. L'objectif de ce projet est d'agrandir la ville au-delà de ses murailles en appliquant une organisation réfléchie.
Le district construit s’étend sur 7,48 km2 et se décompose en plusieurs quartiers que sont : Fort Pienc, Quartier de la Sagrada Família, Dreta de l'Eixample, L'Antiga Esquerra de l'Eixample, La Nova Esquerra de l'Eixample et Sant Antoni. Auparavant, les travaux d’aménagement réalisés se limitaient à du renouvellement tissu urbain et le démentellement de fortifications. Toutefois, le gouvernement central de Madrid leur impose le projet Eixample qui est vient rompre les méthodes de travaux urbains et apparait comme une invitation à "repenser l'urbain autrement". Ce projet n'est qu'autre qu'une réponse au centre-ville engorgé et aux rues serpentées : espaces favorables à la propagation de maladies.
La proposition de Cerda repose sur la " répétition sérielle homogène ". En d’autres termes, chaque ilot prend la forme d’un carré avec des angles à 45°, ce biseautage facilite notamment le déplacement des transports.
Afin d’éradiquer les maladies dues à une mauvaise hygiène, Cerdà propose des avenues larges et connectées, des ilots avec de la verdure et une faible densité de population par hectare. Néanmoins, si au début ses souhaits sont respectés, au fil des années, le modèle de Cerdà évolue et se densifie, les cours des carrés se transforment en maisons, les espaces de verdure se transmuent en immeubles et les maison déjà bâties sont surélevées pour répondre au besoin croissant de logements. Les extensions des ilots sont présentées sur la chronologie imagée ci-dessous.
Vu du ciel, le quartier est marqué par une profonde régularité et linéarité.
Brasilia
Intéressons-nous dès à présent à ce qu’il se passe de l’autre côté de l’océan Atlantique et plus précisément à Brasilia, capitale du Brésil.
La création de Brasilia résulte du mouvement lancé par le président Kubitschek dans les années 1960 pour homogénéiser spatialement la répartition des activités, de l’économie et de la population, concentrée jusque là sur les côtés de Sao-Paulo et Rio-de-Janeiro. Ce projet urbain vise donc à créer une nouvelle capitale à l’intérieur des terres pour mettre fin à la rivalité des deux capitales Rio de Janeiro (politique et culturelle) et Sao Paulo (économique) et tout centraliser au sein d’un même lieu.
Le projet est dirigé par deux architectures : Oscar Niemeyer et Lúcio Costa qui sont des élèves de Le Corbusier. Lúcio Costa est en charge du plan pilote et propose une forme architecturale inspirée d’un avion avec en son cœur un lac artificiel : le lac Paranoa. De son côté Oscar Niemeyer gère la conception et l'édification des bâtiments notamment celle de la cathédrale, du congrès national ou encore du tribunal suprême.
Les deux axes l’Eixo monumental et l’Eixo Rodoviário structurent le plan pilote de Brasilia. L'Eixo monumental, orienté est-ouest, coupe la ville en deux parties symétriques.
Le deuxième axe coupe le premier en arc de cercle pour venir dessiner les ailes de l’avion. Chaque partie du plan a une fonction (cf voir plan).
Ainsi, les deux ailes sont destinées aux logements collectifs et aux activités de services, la partie avant de l’avion est occupée par les activités officielles (gouvernement, armées, ambassades), tandis que les activités industrielles sont affectées dans la partie arrière de l'avion majoritairement. Les berges du lac Paranoa sont bordées par des zones résidentielles individuelles.
Il faut toutefois attendre 1987 pour que Brasilia soit inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO pour saluer ce chef d’œuvre architectural moderne.
Il est possible grâce à l'outil de balayage de comparer le plan et l'orthophotographie de la ville de Brasilia actuelle. Les cartes sont interactives, vous pouvez donc zoomer et dézoomer.
Enigme
Quel quartier n'a pas été redessiné dans cet urbanimal ?