A la découverte des mosaïques nantaises

Le parcours est composé de 10 étapes (environ 3,4 km). Départ au croisement de la rue du Château et de la rue de Strasbourg.

Bâtiments scolaires, industriels, administratifs… La mosaïque se loge le plus souvent où l’on ne l’attend pas. On passe devant sans le vouloir, la frôle sans le savoir… Qu’on le veuille ou non, elle fait partie de notre environnement. Elle vous remplit les yeux, et met tout le monde d’accord, naturellement. Bout à bout, ces tesselles forment un patchwork de nuances, de siècles d’histoires et de fragments de vie. Art décoratif, mode d’expression, ces petits bijoux de fantaisie se réapproprient le parfum d’une époque, cultivent le mélange des genres, l’art subtil et doucereux de nous faire voyager sans bagage ni billet, les sens en exergue et la semelle au vent. À Nantes, les ateliers de chez Graziana et d’Isodore Odorico se taillèrent un style, la part du lion, sans oublier Jean Cortina, seule enseigne à survivre aux affres du passé.

Ce parcours vous est proposé par Jean-Marc Mouchet, photographe amateur de mosaïques. Bonne déambulation !

Ce parcours est  téléchargeable et imprimable  depuis chez vous.


1

Le Select et le Café du cinéma

Quelques dizaines de mètres séparent ces deux établissements, et seule la mosaïque les réunit. Rue du Château, la façade Art déco du café du Select met en avant une déclinaison de tesselles bleu et or. Au croisement de la rue du Château et de la rue de Strasbourg, vous ne trouverez nulle trace de signature sur la façade du Café du cinéma, si ce n’est la patte de l’Italien Graziana.

2

Les Rigolettes nantaises

À travers une fine coque de sucre fourrée de marmelade, Charles Bohu, confiseur de métier élabora jadis une friandise incomparable. S’inspirant de l’opéra de Verdi et du nom de son chat, il fit naître la Rigolette nantaise. Odorico est choisi pour magnifier le fronton de cette célèbre enseigne. Pour cela, il compose à l’aide de matières précieuses des motifs floraux et végétaux et utilise une typographie proche de l’Art nouveau. Le mosaïste réalise ici la vitrine la plus élaborée du centre-ville, dont les émaux dorés s’opposent au fond bleu marine.

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3

L’hôtel Rosmadec

D’hôtel particulier à hôtel de ville, Rosmadec connut plusieurs époques. C’est là où beaucoup de couples se disent « Oui » pour la vie. Il accompagne le bon déroulement de la municipalité, les battements de la cité. L’hôtel est restauré au siècle dernier dans les années 1930 par Odorico qui y pose son art sur trois niveaux. Au-dessus d’une rotonde, le mosaïste réalise trois déclinaisons complémentaires au motif étoilé ainsi que cinq fresques Art déco qui assistent aux allées et venues de conseillers et d’élus.

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4

Le lycée Jules Verne

Derrière ces romans d’aventures se cache un autre monument : un haut lieu d’enseignement. Le lycée Jules Verne se distingue dès son entrée par deux escaliers latéraux se partageant les honneurs du hall principal. La lumière extérieure met en valeur la perspective de ses longs couloirs, ses salles de classe jouant de relief sur le granito, et surtout ses mosaïques omniprésentes. À des endroits précis, elles sont la preuve de l’usure de pas de milliers d’étudiants, d’années de scolarité éternellement gravées. La signature de l’architecte, largement encadrée, peut également y être observée.

5

La rue Kléber

Seuil de portes, entrée d’immeuble centenaire, façade de commerces ou d’artisan, effleurant le graphisme de leur surface au dégradé de leur couleur… À elle seule, la rue Kléber, avec ses différents types de représentations, nous offre un large condensé des mosaïques nantaises. Raison pour laquelle elle est le point de départ de ce jeu de piste. Point d’orgue, un bâtiment Art déco situé à l’angle de la rue de la Galissonnière : Odorico s’affranchit de ses hauteurs, imposant son art sur chaque fronton, sous chaque balcon.

6

La caisse générale des accidents

Ferronnerie aux balcons, toits-terrasses fleuris, coupole translucide, de beaux volumes Art déco, des dimensions remarquables et remarquées… Henri Vié avait vu juste et grand lorsqu’il créa en 1932, le siège social de la Caisse générale des accidents, au 14 rue Racine. En charge de la pose des mosaïques, Graziana impose sa patte. Dans un vaste vestibule, une succession de cercles enchevêtrés donne le change au décor néo-classique du porche d’entrée. Deux trompe-l’œil s’y ajoutent, jouant d’illusion et de perspectives.

7

Le bâtiment des Postes, télégraphes et téléphones

Autrefois, rien ne devait fuiter de ces murs en brique. Le personnel, exclusivement féminin, devait tout entendre et ne rien dire. Depuis, les téléphonistes ont raccroché, l’opérateur n’a pas changé, simplement évolué dans sa manière de communiquer. PTT, trois lettres encerclées sur des barreaux en fer forgé. En 1929, le central est agrandi : sa façade Art déco gagne de la hauteur, mais perd sa terrasse et sa vue sur la Loire. Le mosaïste s’occupe des consoles, embellit ses pilastres, décline à foison des bandes horizontales, verticales par des thèmes oniriques, et des volutes bleutées.

8

La médiathèque Jacques Demy

Ici, les livres vont et viennent, passent de main en main. D’autres contenus s’accumulent comme la poussière sur de vieux manuscrits, certains datant du 13e siècle. Espace de savoir et de découverte, la médiathèque « Jacques Demy » demeure un point de vue sur la ville, un point de vie, de rendez-vous aussi. Du graphisme de ses sols à ses murs d’enceinte qui semblent pixelisés, l’influence des reflets de l’acier sur le verre contribue pleinement à cette perception d’échange et d’ouverture liée à son aménagement.

9

La Cigale

Intemporelle, incontournable, ces mots reviennent sans cesse lorsque l’on évoque cette brasserie. Immortalisée au cinéma, La Cigale est unique par son siècle d’histoire et son décor flamboyant. L’architecte céramiste Émile Libaudière fit de cet établissement un lieu raffiné et déroutant par la profusion des genres utilisés. Depuis 1895, les faïences de style Art nouveau et classées au titre des monuments historiques de Sarreguemines s’opposent à des fresques en mosaïque autour de thèmes aussi festifs que bucoliques. Les formules en latin, faites de lettres d’or, sont quant à elles l’œuvre de Cicala.

10

La rue de la Fosse

Le présent rejoint parfois le passé. Le charme de la mosaïque se niche partout, succombe au trait du bel ouvrage à l’effigie d’un métier, à l’image de la chocolaterie Gautier, et d’une ancienne chapellerie, rue de la Fosse, dont les initiales sont ancrées devant la porte d’entrée. Mettant en avant les initiales de la maison, le nom de l’établissement ou du patron, les boutiques d’autrefois rivalisaient d’audace pour égayer leur entrée par de beaux paillassons.

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