Les 12 maisons de la voyante
Ce parcours est composé de 12 étapes (environ 2,3 km). Départ au 2 bis rue de la Haute Forêt.
Nantes est une ville mystérieuse abritant des histoires et des personnages hauts en couleurs... Dans le quartier de Saint-Félix, loge une voyante spécialisée dans les signes du zodiaque. Un matin, un de ses clients envieux de son don de parler avec les astres, lui vola sa planche du zodiaque. Dans la précipitation, il la brisa laissant ainsi les signes se répandre dans la ville. Désespérée, la voyante décida de se lancer à leur recherche. La voici donc partie, arpentant les rues et les boulevards, pour retrouver la cachette des douze signes.
Si l’aventure vous tente, laissez-vous porter par la magie des astres et partez à la recherche du bélier, du lion... et des autres signes qui se sont cachés dans les façades de douze maisons nantaises !
Retrouvez les autres parcours de la collection "Architectures nantaises à l'ouest de l'Erdre" en fin de ce parcours.
2 bis rue de la Haute Forêt
En observant la façade de cette maison, la voyante remarque au centre une niche abritant une Vierge Marie sous une voûte nervurée. Encadrée d’un arc en accolade, elle est soutenue par un piédroit étagé. Elle semble constituer le point central de ce long bâtiment, plutôt sobre. À l’instar de la Balance, elle affiche une symétrie et un bel équilibre. Le rez-de-chaussée est séparé du premier étage par un bandeau. Les fenêtres possèdent les mêmes encadrements, les proportions sont identiques... la mesure, trait caractéristique de la balance, est bien présente. Vous avez donc trouvé le premier signe !
La suivante se trouve à 400 mètres. Remontez la rue vers le nord. Tournez à gauche sur le boulevard Eugène-Orieux. Au rond-point prenez la sortie sur le boulevard Michelet.
3 boulevard Michelet
Pour la cartomancienne, cette demeure construite en 1926 incarne parfaitement le signe du Cancer. Tout comme ce signe protecteur, la maison située en retrait du boulevard, derrière un mur recouvert de végétation, protège ses occupants. Un toit en demi-croupe vient couronner la travée principale - celle qui offre le balcon sur la ville - et apporte une touche d’originalité à la façade.
5 rue du Ballet
Continuez le boulevard Michelet vers le sud. Au rond-point, prenez la première sortie et tournez à droite sur rue du Ballet.
Immédiatement, les couleurs ont frappé la voyante, par leur contraste et leur vivacité. Pas de doute, le signe du Verseau se cache sur ces murs. Ce studio de théâtre symbolise la solidarité collective, la fraternité et la coopération. Les verseaux sont avant-gardistes, originaux et anticonformistes à l’image de cet ensemble. Le projet de ce lieu d’apprentissage est la recherche et la création collective. La façade imaginée par Someone dans le cadre de Teenage Kicks attire, par ses couleurs vives et contrastées, les curieux nantais.
25 rue du Ballet
Et quelques dizaines de mètres plus loin, autre bâtiment, autre ambiance…
Cette quatrième maison représente le sens du devoir religieux cher au Capricorne. Simple en apparence, elle est rythmée par la décoration autour des fenêtres. La présence d’une statue de la Vierge Marie et d’une croix sur la façade accentuent le caractère solennel de la bâtisse.
Cet ancien pensionnat de jeunes filles fait preuve d’une rigueur décorative que l’on peut rapprocher de l’incroyable esprit de synthétisation du signe qui se cache dans cette façade. Saturne étant sa planète, le capricorne est modéré et sage tout comme cet extérieur. La couleur rouge à laquelle il est associé se retrouve dans les encadrements en briques qui contrastent avec l’enduit clair et les éléments en tuffeau.
18 rue Saint Jean-Baptiste de la Salle
300 mètres plus loin, prenez à droite rue Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle.
En tombant nez à nez face à la façade, la voyante reconnaît immédiatement le signe du Taureau. Cet élégant vitrail rompt la massivité des deux ailes latérales amenant ainsi un peu de finesse dans cette puissante architecture. De même, le chassis crénelé ornant les fenêtres amène un rythme à cette façade sobre et opulente. Associés au vitrail, la croix sur le dessus de la porte, ainsi que les médaillons l’encadrant dans l’arc affirment la référence aux bâtiments religieux, le taureau étant conservateur et dévoué.
55 boulevard Henry-Orrion
Au bout de la rue Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle, prendre vers la gauche le boulevard Henry-Orrion.
À l’angle formé par le boulevard et la rue Vidie, une demeure intrigue la voyante. Protégée par une végétation abondante et des murets en pierre surmontés de grilles, cette maison entourée d’un grand jardin a dû être, année après année, un havre de paix, loin de l’agitation urbaine. Pour en distinguer les traits, il faut ruser et s’en approcher.
Sa façade principale comprend trois travées de fenêtres disposées en symétrie. La travée centrale, traitée en avant-corps, est en pierre calcaire comme les encadrements de baies. Des éléments décoratifs viennent égayer la composition d’ensemble : le couronnement des piliers, les arcs en accolade surplombant les baies, les pierres d’angle sculptées, les cheminées crénelées avec un motif évoquant la fleur de lys... Autant d’éléments mystérieux qui rappellent à la voyante le côté imaginatif du Poisson.
Boulevard des Frères-de-Goncourt
Au rond-point suivant, engagez-vous sur la première sortie vers le boulevard des Frères-de-Goncourt. Deux maisons vous attendent.
Au n°5, la maison semble avoir perdu sa moitié, comme si le double du Gémeaux s’en était allé. Ce signe se cherche, il est curieux et très ouvert, voilà pourquoi il s’est caché dans cette maison peu commune. La voyante s’y attarde un peu plus, elle la scrute...
Côté rue, les briques et la céramique apportent de la couleur à la façade très dessinée, dont les décors puisent leur inspiration dans la nature. La corniche est décorée de feuilles d’acanthe. Les ferronneries et les encadrements de baies affichent des éléments végétaux. Au premier étage, un bas-relief richement orné vient compléter la console du balcon galbé. Une lucarne, avec une toiture en demi-croupe, couronne l’ensemble.
Boulevard des Frères-de-Goncourt
La sybille décide après cette longue observation de continuer son chemin à la recherche des cinq derniers signes.
Le signe de la Vierge s’est incarné dans la façade du numéro 18. Tout comme ce signe, la maison est attachée à des principes architecturaux. Côté rue, la symétrie et la sobriété des ornements évoquent un besoin d’ordre et d’organisation. La façade latérale est animée par une unique baie et deux hautes cheminées, qui encadrent une niche surmontée d’un fronton semi-circulaire. On a presque l’impression d’être face à un autre bâtiment. Satisfaite, la voyante sourit puis continue sa route.
15 rue de la Ville-aux-Roses
Revenez légèrement sur vos pas puis tournez à droite vers la rue de la Ville-aux-Roses.
Découvrez cette grande maison recouverte d’une imposante végétation qui illustre à merveille le retour du printemps, l’énergie, la vivacité et le courage dont fait preuve le Bélier. L’entrée se faisant par le muret longeant la façade côté rue, cela explique le peu de fenêtres présentes sur cette dernière. En effet, le rez-de-chaussée possède une ouverture unique tandis que le premier étage en possédait trois, dont deux sont aujourd’hui condamnées.
Le nom de la rue intrigue, aucune villa ornée de roses ne demeure dans cette allée. La voyante s’interroge, et se demande si cette végétation n’était pas autrefois des roses... Ce qui est sûr, c’est que le bélier se cache dans cette façade qui dénote au vu des autres demeures qui l’entourent. Ce dernier ressent constamment le besoin d’affirmer haut et fort sa personnalité à l’image de cette façade. La tête emplie de questions, la cartomancienne s’en va et poursuit sa quête.
175 rue Paul-Bellamy
Cent mètres plus loin, tournez à droite sur la rue Charles-Le-Goffic. Dans cette petite rue, plusieurs maisons attirent l’attention de la voyante ! Au n°9, son regard s’arrête sur une belle maison où briques et pierres apportent de la couleur à la façade. Mais gardant à l’esprit l’objet de sa quête, elle reprend sa route et arrive sur la rue Paul-Bellamy.
Cette maison représente à merveille l’indépendance du Sagittaire. Cachée par une grille, elle reflète une volonté d’indépendance mais aussi d’isolement. Ce signe lie la fin du cycle de la vie, ici signifiée par le retrait de la demeure par rapport à la rue, et la sagesse de l’âge, illustrée par le calme apparent de la façade. Symétriques, rigoureuses, les fenêtres sont parfaitement alignées, leurs décors sont identiques, un fronton triangulaire pour le premier niveau, et un simple linteau pour le second.
Le fronton surmontant l’attique est un peu plus décoré avec un bas-relief végétal et un médaillon peu saillant. Le bandeau d’attique est clos par un bas relief tandis que le bandeau séparant les deux niveaux est rythmé par de petits médaillons et crénelé. Ne pouvant en voir plus, la voyante décide de s’en aller.
207 rue Paul-Bellamy
Au n°207, une maison se démarque du reste de la rue. On pourrait se croire au cœur de la Pennsylvannie. Assez proche de sa jolie voisine, cette villa dissymétrique bien décorée reflète l’orgueil du Lion ou la volonté de se singulariser. La multiplication des fenêtres témoigne d’un besoin de luminosité à l’intérieur et, donc, de la planète associée au lion : le soleil. La travée principale est dotée d’un balcon ouvragé en bois. Elle est couronnée d’une toiture pyramidale. À noter l’élégante composition de l’entrée où une imposte vient encadrer la porte et la baie verticale.
222 rue Paul-Bellamy
Plus qu’un signe à retrouver ! La voyante le sent, il est tout prêt... à seulement quelques mètres.
Au n°222 de la même rue, une grande bâtisse symétrique semble s’être assombrie au fil des années. Il s’agit de deux maisons jumelées dessinées en 1909 par l’architecte Gabriel Guchet pour un même propriétaire, mais à part les deux entrées latérales, rien ne le laisse présager. La toiture haute et pentue qui couvre les deux travées centrales renforce cette unité. Le Scorpion a réussi à se cacher dans les décors - riches - de la façade, mais sa queue arrondie le trahit…
Sa quête terminée, la cartomancienne décide de laisser les douze signes où elle les a trouvés. Ainsi, elle pourra à nouveau les observer et profiter du plaisir d’une autre balade nantaise...