L'Art nouveau et l'École de Nancy
Nancy, une capitale de l’Art nouveau en Europe.
Le patrimoine Art nouveau de Nancy
L’Art nouveau apparaît à la fin du XIXe siècle et prend fin avec la Première Guerre Mondiale. Le style puise son inspiration dans la nature dont il reprend librement la fluidité des formes. Il s'observe surtout dans les arts décoratifs et l’architecture. Entre art et design, l'Art nouveau transforme les modes de production passant de la fabrication d'objets uniques à la mise en série industrielle, et recourt à des techniques et des matériaux innovants.
Après 1870 et l'Annexion de l'Alsace et la Moselle, Nancy accueille de nombreux arrivants parmi lesquels se trouvent des artistes, industriels, investisseurs et une main-d’œuvre qualifiée. La conjugaison de leurs compétences va permettre l'émergence d'un centre artistique sans précédent.
En 1901, Émile Gallé donne un statut au mouvement en créant l’Alliance Provinciale des Industries d’Art qu'il nomme École de Nancy . En font partie : Gallé, Louis Majorelle, Antonin Daum , Victor Prouvé, Jacques Gruber, Eugène Vallin, et bien d’autres encore. Ils exercent leurs talents sur les matériaux les plus variés pour transformer les cadres de vie en œuvres d’art. Boutiques, banques, immeubles ou villas privées témoignent aujourd’hui de cette effervescence artistique.

Maison de Lucien Weissenburger, 1903
Lucien Weissenburger (1860-1928) 1, boulevard Charles V Quand Lucien Weissenburger conçoit sa propre demeure, il prévoit d'y installer également son bureau. Il confie la réalisation des parties ornementales à Louis Majorelle et à Jacques Gruber. Le motif de l'algue est déployé en façade sur le pinacle, les ferronneries et les vitraux. La grande lucarne donnant sur la rue des Glacis arbore une croix de Lorraine, symbole fortement représenté dans le paysage nancéien depuis l'annexion allemande de l'Alsace et de la Moselle après la guerre de 1870.

Villa Majorelle, 1901-1902
Henri Sauvage (1873-1932) 1, rue Louis-Majorelle La villa de Louis Majorelle est le premier témoignage d'une construction Art nouveau à Nancy. Il s'agit d'un projet d'art total réunissant architecte, artistes et artisans d'art, qui constitue un véritable manifeste de l'École de Nancy.

Maison du Peuple, 1902
Paul Charbonnier (1865-1953) 2, rue Drouin La Maison du Peuple est une commande du poète et militant Charles Keller, qui souhaite y installer l’Université Populaire de Nancy créée en 1899. Ce bâtiment a changé plusieurs fois de propriétaire et a subi d’importantes modifications. Les allégories en façade, œuvres de Victor Prouvé, représentent L’Alliance du Travail et de la Pensée.

Maison Gaudin, 1899
Georges Biet (1869-1955) 97, rue Charles III Le négociant en cuir, Alphonse Gaudin, confie la modification de son habitation à Georges Biet. Celui-ci y ajoute un étage et repense l'aménagement intérieur. On y trouve les deux premières œuvres de Jacques Gruber : une verrière en façade, Le Tulipier, ainsi qu’un vitrail à l'intérieur, au-dessus de la cheminée, Village au bord d’un lac.

Immeuble du docteur Aimé, 1903
Eugène Vallin (1856-1922), Georges Biet (1869-1955) 42 - 44, rue Saint-Dizier Henri Aimé demande à Eugène Vallin et Georges Biet de concevoir son nouvel immeuble. En façade, ils imaginent une double-baie qui reprend la forme des ailes d'un papillon. Une grande verrière, disparue aujourd’hui, éclairait les guichets de la banque installée au rez-de-chaussée.

Magasins Vaxelaire, 1899
Charles André (1841-1928) 13, rue Raugraff Charles André réalise cette commande pour François Vaxélaire, entrepreneur à la tête d’un empire commercial en France et en Belgique. Aux deux premiers niveaux de la façade, la structure métallique est habillée de boiseries en acajou réalisées par Eugène Vallin. En levant le yeux, on peut observer des éléments en grès émaillé imitant des plumes de paon, qui décorent les arcades du 2ème étage. Ils sont l'œuvre d'Émile André.

Graineterie Génin-Louis, 1900 - 1901
Henri Gutton (1851-1933) et Henry Gutton (1874-1963) 2, rue Bénit et 52, rue Saint-Jean La spécificité de cet immeuble réside dans le parti pris par Henri Gutton et son neveu, Henry Gutton, de laisser la structure métallique en acier riveté entièrement apparente. Jacques Gruber réalise les vitraux ornés de glycines et de pavots. On retrouve ce motif sur les ferronneries de l’oriel d’angle et sur la frise en céramique.

Ancienne banque Renauld, 1908-1910
Émile André (1871-1933) et Paul Charbonnier (1865-1953) 52, rue Saint-Jean et 9, rue Chanzy Le projet de modernisation de la banque Renauld est le premier grand chantier à Nancy à mettre en œuvre une structure en béton armé et une charpente métallique. Ce choix permet une construction rapide avec de grandes portées, à l'image de la monumentale tour-porche formant l'angle. Les piliers, ornés de feuilles de ginkgo, surnommé "l'arbre aux mille écus", marquent l'entrée de l'établissement.

Brasserie Excelsior, 1911
Lucien Weissenburger (1860-1928) et Alexandre Mienville (1876-1959) 1, rue Mazagran Louis Moreau, propriétaire des Brasseries de Vézelise, décide d’ouvrir à Nancy un établissement de qualité dans l’esprit Belle Époque. L’intérieur, avec ses luminaires, ses moulures végétales au plafond, son mobilier Majorelle et ses vitraux de Gruber, constitue un témoignage emblématique de l’École de Nancy.

Maison Spillmann, 1906-1908
Lucien Weissenburger (1860-1928) 12-14 , rue Saint-Léon Le décor de pommes de pin visible sur les éléments de ferronnerie, les piliers maçonnés, ainsi que les moulures sous la corniche, témoigne de l’École de Nancy.

Maison du docteur Paul Jacques, 1907
Paul Charbonnier (1865-1953) 41, avenue Foch Ce vaste hôtel particulier fait partie d'un ensemble d'édifices prestigieux construits au moment de la percée de l'avenue Foch en 1870. Le porche d'entrée, orné de décors floraux sculptés, soutient la terrasse du premier étage. Ces décors font écho aux ferronneries réalisées par les ateliers Majorelle.

Maison Loppinet, 1902
Charles-Désiré Bourgon (1855-1915), 45, avenue Foch La façade classique est rehaussée par un décor naturaliste Art nouveau sculpté par Albert Vautrin, à l'image des ombellifères sur l'arc soutenant le balcon. Les ferronneries, la porte cochère et ses vitraux complètent l'unité d'ensemble.

Immeubles France-Lanord et Lombard, 1902-1904
Émile André (1871-1933) 69 et 71, avenue Foch Cet ensemble de deux immeubles de rapport, construit dans la tradition haussmannienne, est unique à Nancy. Le style architectural est marqué par celui de l'École de Nancy en proposant une rupture de la symétrie avec un oriel orné de motif floraux, ainsi que des coursives habillées de ferronneries. L'usage de la brique rouge rompt avec l'uniformité de la pierre calcaire.

Immeuble Mangon, 1902
Paul Charbonnier (1865-1953) 3, rue de l’Abbé-Gridel L'architecture de la façade est richement rehaussée par une ornementation Art nouveau rythmée de ferronneries en ligne-courbe et d'éléments sculptés de feuilles de sagittaire d’eau.

Maison Les Pins, 1912
Émile André (1871-1933) 2, rue Albin-Haller La maison de l’ingénieur polytechnicien, Auguste Noblot, est la dernière œuvre Art nouveau d’Émile André. Son nom vient du motif de pin présent sur la lucarne-pignon, les linteaux, les corniches et la porte d'entrée. On le retrouve aussi dans les vitraux de Jacques Gruber ainsi qu'à l’intérieur avec la rampe d’escalier en fer forgé de Jules Cayette.

Maison Collignon, 1905
Attribué à Lucien Collignon 55, rue de Boudonville Les sources laissent à penser que Lucien Collignon a été le maître d’œuvre de sa maison. Son activité de serrurier et ferronnier d’art peut expliquer la décoration abondante en fer forgé. La porte extérieure s’inspire d’un modèle réalisé par Hector Guimard pour le Castel Béranger de Paris.

L'Aquarium, 1904
Attribué à Lucien Weissenburger (1860-1928) 38, rue du Sergent-Blandan L’aquarium du parc Corbin, où se situe le Musée de l'Ecole de Nancy, est conçu sur trois niveaux. Le sous-sol est traité à la manière d’une grotte en rocaille dont le bassin intérieur communiquait avec celui à l’extérieur. Au rez-de-chaussée, les vitraux réalisés par Jacques Gruber, proposent un décor de fonds aquatiques et de paysages lacustres. À l'étage, une toiture en forme d’ombrelle protège la terrasse.

Maison Lejeune, 1902
Émile André (1871-1933) 30, rue du Sergent-Blandan Le peintre nancéien, Armand Lejeune, se fait construire une maison par Émile André pour accueillir son atelier et abriter sa collection personnelle. Ayant un budget restreint, l'architecte limite l’usage de la pierre de taille. Par un jeu original des volumes, il imagine une toiture en forme de carapace de tortue et une grande baie en plein cintre.

Maison Renaudin, 1902
Lucien Bentz (1866-1913) 51, rue du Pasteur Première architecture Art nouveau de Lucien Bentz, la maison est achetée en 1906 par le peintre Alfred Renaudin. Entre hôtel particulier et villa, elle conjugue parfaitement les influences classiques avec celles décoratives de l’École de Nancy. Sont notamment visibles en façade des décors sculptés de clématites, d’iris et de pavots.

Villa Geschwindammer, 1905
Henri Gutton (1851-1933) et Joseph Hornecker (1873-1942) 6 ter, quai de la Bataille La villa se distingue par la présence en façade d'éléments décoratifs de couleur, réalisés par les céramistes Gentil et Bourdet. On les retrouve sur les balustres du balcon en grès flammé, les arcs en briques polychromes et les mosaïques qui encadrent la fenêtre.

Maison Bergeret, 1905
Lucien Weissenburger (1860-1928) 24, rue Lionnois Lucien Weissenburger conçoit l’usine et la maison de l’imprimeur, Albert Bergeret, en faisant appel aux principaux acteurs de l’École de Nancy. Le motif de monnaie du pape est utilisé dans différentes ferronneries issues des ateliers Majorelle. Jacques Gruber réalise pour la cage d’escalier la verrière Roses et Mouettes qui donne sur la rue. On doit à Joseph Janin la verrière Le Paon pour le jardin d'hiver, malheureusement invisible depuis la rue.

Maison et Atelier Vallin, 1896
Eugène Vallin (1856-1922) 8-6, boulevard Lobau La maison d’Eugène Vallin est construite alors que commence à se structurer le mouvement Art nouveau. Toutefois, elle présente déjà quelques éléments précurseurs à l'image d’une cariatide sculptée, d’une porte d’entrée ornée d’ombelles, d’une serrure et d’une poignée en bronze de Victor Prouvé (conservée au Musée de l'École de Nancy). Les pilastres de l'atelier jouxtant la maison, sont ornés de motifs végétaux.

Imprimerie Royer, 1900
Lucien Weissenburger (1860-1928) 3 bis, rue de la Salpêtrière L'imprimerie de Jules Royer est un bel exemple d'architecture industrielle Art nouveau. La brique et la pierre, matériaux traditionnels, se conjuguent avec l'acier riveté nécessaire pour assurer les fonctions de l'édifice, supporter le poids de plusieurs niveaux d'ateliers et ouvrir la façade par de grandes baies vitrées. Les panneaux sculptés par Ernest Bussière rappellent le travail de l’imprimerie.

Chambre de Commerce et d'Industrie, 1906-1909
Émile Toussaint (1872-1914) et Louis Marchal (1879-1954) 40, rue Henri-Poincaré Suite à la loi du 9 avril 1898, la Chambre de Commerce et la Société Industrielle de l’Est fusionnent. Antonin Daum, membre des deux associations, est en charge du projet des nouveaux locaux et lance un concours d’architecture. Les lauréats, Émile Toussaint et Louis Marchal, travaillent avec les ateliers Louis Majorelle en charge de la ferronnerie extérieure ainsi que du lustre et de la rampe d’escalier en fer forgé. Jacques Gruber compose quant à lui un ensemble verrier d'exception représentant paysages et métiers lorrains.

Pharmacie du docteur Victor Jacques, 1904
Lucien Bentz (1866-1943) 55, rue Jeanne-d'Arc A la fois officine et logement privé, cet édifice se caractérise par une façade à pan coupé, ornée d’une lucarne de pierre richement décorée et d’une flèche d’ardoise. L’élévation classique du bâtiment est enrichie d’un décor Art nouveau avec l’emploi d’un motif de clématites et de pavots, plantes reconnues pour leurs vertus médicinales.

Immeuble Nicolas Kempf, 1903
Félicien César (1849-1930) et Fernand César (1879-1969) 40, cours Léopold

Maisons Huot, 1903
Emile André (1871-1933) 92-92 bis, quai Claude-le-Lorrain

Immeuble Georges Biet, 1903-1905
Georges Biet (1869-1955) 22, rue de la Commanderie Après avoir travaillé dans l’agence de son père, Georges Biet décide de construire un bâtiment pour accueillir ses bureaux et son logement. Il recourt à l'emploi de matériaux modernes : le béton armé pour le plancher du rez-de-chaussée, des poutres d’acier profilées pour celui des étages et de l’acier riveté pour toutes les charpentes. Le portail mêle un profilé d’acier riveté à des éléments de décor en fer forgé.

Maison Houot, 1905-1907
Joseph Hornecker (1873-1942) 7, rue Chanzy Joseph Hornecker réalise avec Henri Gutton un édifice qui accueille à la fois l’étude du notaire Phillippe Houot, son logement et un appartement à louer. Cette double fonction combinant lieu de travail et d'habitation est visible dans le traitement de la façade. Le rez-de-chaussée et le premier étage, où se trouve le local professionnel, sont réalisés sobrement dans un style classique. Au contraire, les étages supérieurs, d’habitation, sont agrémentés de motifs décoratifs de pommes de pin, réalisés par le sculpteur Léon Surmely et le ferronnier Edgar Brandt.

Maison Luc, 1903
Jacques-René Hermant (1855-1930) 25, rue de Malzéville La maison de l’industriel Victor Luc allie symétrie et décors floraux, par ses frises en grès émaillé, sa grille en fer forgé ou encore les formes courbes des chapiteaux du porche. L’originalité de l’ajout d’un porche, courant dans l’œuvre de Jacques-René Hermant, s’inscrit ici dans le style Art nouveau par la forme ovoïde des trois arcades.

Banque du Crédit Lyonnais, 1902
Félicien César (1849-1930) 7 bis, rue Saint-Georges L’imposante succursale du Crédit Lyonnais est révélatrice du style de Félicien César, puisqu'elle présente une façade classique et une structure métallique empruntée à la construction de bâtiments industriels, et que César fait appel à des artistes de l’École de Nancy pour ce projet. L’utilisation d’une charpente en métal permet de soutenir un immense plafond de verre. Le vitrail, orné de clématites éclairant la salle des guichets, est l’œuvre Jacques Gruber.

Maison Camal, 1904-1905
Emile André (1871-1933) 5, rue Saint-Julien À la suite de la destruction de l’hospice Saint-Julien en 1901, Henri Camal, fabricant de chapeaux de paille, fait réaliser un immeuble rassemblant ses ateliers, sa boutique et son logement. L’architecte opte pour l’utilisation d’un plancher métallique permettant la réalisation d’une large devanture à vocation commerciale. La sobriété de la façade est dynamisée par la présence de balcons aux deuxième et troisième étages.

Maison Chardot, 1905
Lucien Weissenburger (1860-1928) 52, cours Léopold L'hôtel particulier de Jules Chardot, négociant en vin et propriétaire des Caves de la Craffe, arbore un pinacle orné d’algues. Celui-ci rappelle celui de la maison toute proche de Lucien Weissenburger. Les motifs sculptés de branches de tulipier sont attribués au maître verrier Jacques Gruber.

Immeuble Margo, 1904
Eugène Vallin (1856-1922) 86, rue Stanislas L'immeuble de rapport de Charles Margo est l'une des rares œuvres architecturales d'Eugène Vallin, mieux connu pour son travail d'ébénisterie.
Deux ensembles urbains

La rue Félix-Faure
César Pain (1872-1946), Emile André (1871-1933), Joseph Hornecker (1873-1942) Paul Charbonnier (1865-1953) D’abord privative, la rue Félix-Faure est classée voie municipale en 1903. Les 83 parcelles, composées en majorité de petits immeubles de rapport, sont loties entre 1903 et 1913. L'homogénéité est marquée par une largeur de parcelle de 6 à 8m et une profondeur de 30m. Les immeubles, précédés d’une cour, ne dépassent pas deux étages et deux travées. La rue fait l'objet d'une importante spéculation immobilière à partir de 1903. César Pain acquiert 17 parcelles pour y construire 12 maisons entre 1909 et 1912. Le style architectural est majoritairement pittoresque, faisant référence à l’architecture balnéaire. Il est marqué par l’usage de la pierre meulière, mais aussi par des décors floraux peints sur les façades. Les architectes Émile André (1871-1933), Joseph Hornecker (1873-1942) ainsi que Paul Charbonnier (1865-1953) réalisent 5 maisons dans cette rue.

Maisons, 1903-1909
César Pain (1872-1946) 24, 26, 28, 30, rue Félix-Faure Les trois maisons situées aux n°24, 26 et 28, construites de 1906 à 1909, donnent l’impression de former un seul édifice par la symétrie d’agencement de leur façade. Seul le n°26, surnommé Les Clématites, se distingue par la présence d’une imposante lucarne-pignon en bois. Chacune des habitations est ornée d’un motif végétal différent. La maison située au n° 30 contraste avec ses voisines par le revêtement de sa façade en pierres apparentes, proche de celle de la Villa Hélène, au n°10 de la même rue. Le pignon est orné d’un lambrequin en bois ciselé et l’emploi de briques vertes émaillées apporte une finition élégante à l’ensemble.

Maison Ramel, 1903-1904
Émile André (1871-1933) 25, rue Félix-Faure La maison de l’entrepreneur de peinture Ramel est l’une des plus modestes réalisations dessinées par Émile André. L’architecte pallie le manque de moyens économiques en décorant la façade de motifs de passiflore peints sous la corniche.

Le parc de Saurupt
Situé au sud de Nancy, le château de Saurupt est un ancien un lieu de villégiature de la maison ducale. En 1901, le promoteur Jules Villard lance le projet d'une cité-jardin, privée, destinée à un public aisé, et divise le domaine de Saurupt en 80 parcelles. Émile André et Henri Gutton signent le plan du lotissement où les rues rectilignes s'articulent autour d'un rond-point central. La surface importante des parcelles et le cahier des charges imposant le recours à des matériaux nobles, demandent des fonds initiaux imposants. Seules huit demeures sont construites. Le projet est abandonné en 1905 et les voies deviennent municipales. César Pain profite de cette modification pour concevoir de nombreuses maisons de ville reprenant le style de la rue Félix-Faure.

Loge du concierge, 1902
Émile André (1871-1933) 2, rue des Brice Le lotissement privé de Saurupt disposait à l’entrée du parc d’une loge de concierge et de grilles. Émile André conçoit un édifice de style pittoresque par l’utilisation de briques émaillées, de bois et de pierre meulière. Le plan est modifié en 1910, quand la loge est agrandie dans le même style par Joseph Hornecker.

Les grilles du parc de Saurupt
Émile André (1871-1933) Rue Jules-Dorget Primitivement situées à l’entrée du parc de Saurupt, à la hauteur de la loge du concierge, les grilles sont déposées lorsque le parc perd son statut privé. Elles sont réinstallées à l'entrée du square Jules-Dorget en 2009.

Villa Les Glycines, 1904
Émile André (1871-1933) 5, rue des Brice La villa de Charles Fernbach est la deuxième construite dans le parc de Saurupt. Émile André adopte des formes non conventionnelles comme les baies en fer à cheval et en ailes de papillon ou la baie soutenant une terrasse. Le décor, quasiment absent en façade, se limite aux ferronneries.

Villa Lang, 1906
Lucien Weissenburger (1860-1928) 1, boulevard Georges-Clémenceau Henri-Emanuel Lang, dirigeant de la filature Les fils d'Emanuel Lang, commande une villa aux volumes imposants pour y habiter avec sa famille. L'édifice se distingue par l’alternance de panneaux de terre cuite, de briques rouges et grises, ainsi que d’autres éléments décoratifs à l’image d’algues sculptées sur le pilier d’angle du porche.

Villa Marguerite, 1905
Joseph Hornecker (1873-1942) et Henri Gutton (1851-1933) 3, rue du Colonel-Renard L’industriel Aimé Prost commande cette villa inspirée du style balnéaire normand. La composition des volumes s’articule autour d’une tour-belvédère, avec une variété de matériaux (pierre meulière, bois, fer) accentuant le caractère pittoresque de l’édifice. Les vitraux au décor de feuilles du peintre-verrier, Joseph Janin, ont aujourd’hui disparu.

Villa Frühinsholz, 1910
Léon Cayotte (1875-1946), 77, avenue du Général-Leclerc La maison de l’industriel Adolphe Frühinsholz est l’une des dernières constructions du Parc de Saurupt dans le style Art nouveau. Léon Cayotte utilise des formes simples, complétées par la présence d’un oriel (ou bow-window en anglais) et d’une tour-porche. La villa compte un ensemble de six vitraux signés Jacques Gruber.