Quimper 1939-1945

Il n'y a pas d'histoire sans archives ...

Cette édition a été pensée dans le cadre de l'exposition "Quimper 1939-1945". Indépendante, elle s'appuie sur le discours de celle-ci et vous propose une balade hors-les-murs... afin de découvrir la ville de Quimper au temps de la Seconde Guerre mondiale.

Cette déambulation vous est présentée au sein d'un carnet disponible des le 23 juillet dans le hall de l'hôtel de ville et des le 3 septembre à la médiathèque Alain-Gérard. Vous le retrouverez également directement au Archives municipales et communautaires de Quimper, à la Maison du patrimoine de Quimper, à l'Office de tourisme de Quimper ainsi que dans les mairies des communes de Quimper agglomération. Pour ceux qui préfère le télécharger direction le site des Archives municipales de Quimper ou le site de la Ville de Quimper.

Rendez-vous du 23 juillet au 30 septembre 2024 dans le hall de l'hôtel de ville et d'agglomération de Quimper et du 3 septembre au 2 novembre 2024 dans la galerie de la médiathèque Alain-Gérard à Quimper.

Belle balade dans les archives !


Mode d'emploi

Cette carte est un complément du livret et des expositions. Pour l'utiliser, rien de plus simple :

  1. Munissez-vous du carnet "Parcours Quimper 1939-1945".
  2. Baladez-vous en ville en suivant le parcours proposé ou composez le vôtre avec les haltes de votre choix.
  3. A chaque halte, découvrez une page dédiée dans le livret.
  4. Vous souhaitez en savoir plus ? Utilisez cette carte en ligne !
  5. Cliquez sur le numéro de l'arrêt qui vous intéresse. Si vous suivez le parcours dans l'ordre, faîtes simplement défiler la page sur votre écran !
  6. Découvrez des documents et des textes complémentaires, pour certains inédits !
  7. N'hésitez pas à découvrir les podcasts mis à disposition au fil des haltes.

(Pssst, prenez des photos et partagez les avec le hashtag suivant #Quimper3945 sur les réseaux sociaux)


La Carte virtuelle

Ci-dessous découvrez le contenu augmenté de chaque halte du parcours avec la carte interactive.

Sommaire des haltes : 1. Place Saint-Corentin 2. Le Likès 3. Boulevard Kerguelen 4. Gare de Quimper 5. Théâtre municipal 6. Feldkommandantur 7. Maison de tolérance 8. Odet Palace 9. Préfecture 10. Café de l'épée 11. Cap Horn 12. Siège de la Gestapo 13. Caserne de la Tour d'Auvergne 14. Maison de la famille Le Guennec


Le Lexique

1. Place Saint - Corentin

Tonte des femmes : Évènement public punissant et humiliant les femmes ayant eu des relations avec des soldats allemands. Leurs cheveux sont rasés et des croix gammées sont dessinées sur le crâne.

Épuration : Tri effectué dans les services administratifs de l’État,  les municipalités et les entreprises afin d’écarter les personnes ayant collaboré activement avec le régime de Vichy et les Allemands.

Institutions provisoires : Organisations transitoires mises en place à la Libération afin de réorganiser le pays dans l’attente des prochaines élections.

2. Likès

La Débacle : Face à la progression allemande, l’armée française se trouve en difficulté. Sa stratégie de guerre était encore marquée par les tactiques défensives héritées de la Première Guerre mondiale, qui se caractérisaient par de grands fronts et des guerres de tranchées. La rapidité de la guerre éclair nazie a donc conduit à un effondrement militaire de la France.

Maquisard : Résistant qui appartient à un maquis.  Le terme maquis est également utilisé pour désigner le lieu où s’abrite un groupe de résistants.

9. Préfecture

Pénurie : Situation de manque d'un ou de plusieurs produits. 

Réquisition : Sous l’ordre d’une autorité, l’obligation de mettre à disposition des personnes ou des biens. 

Rationnement : L’action d’attribuer à chaque habitant de la ville occupée une quantité limitée d'un produit.

Ersatz : Mot d’origine allemande utilisé pour désigner un produit, souvent de moindre qualité, remplaçant un autre devenu rare.

Brouillage radio : Dans les territoires occupés, les Nazis mettent en place un brouillage des diffusions de la BBC et d'autres stations alliées. Le brouillage radio allemand, caractérisé notamment par l’interférence ondulante surnommée "la moulinette" est devenu un symbole de la vie sous l’occupation.

12. Siège de la Gestapo

Collaboration : Action d’aide et d’association avec l’Allemagne nazie entre 1940 et 1944.

Le Parti National Breton (PNB) :  Il s’agit d’un parti politique créé à la suite de l’éclatement en 1931 du Parti Autonomiste Breton (PAB). Les membres du parti rêvent d’une grande nation celte intégrée à la “grande Allemagne ”. En 1937, Olier Mordrel, membre du parti, rédige dans sa revue Stur une longue défense du racisme breton : “Nous croyons à l’existence d’une super-race nordique dont les Celtes et les Germains sont deux rameaux distincts.” Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il lance L’Heure bretonne, un hebdomadaire antisémite, anticommuniste et raciste qui critique Vichy, de Gaulle et les Anglais. À son apogée en 1942-1943, le PNB compte 1 200 à 1 500 adhérents, dont 300 très actifs, ainsi que des sympathisants. En effet, quelques agents du PNB, rémunérés par les polices allemandes, font des ravages contre la Résistance bretonne. Les membres des Bagadoù stourm (le service d’ordre du parti) se rassemblent au cours d’un congrès national à Kerfeunteun, près de Quimper, sous protection allemande.

Vichy : Terme associé au Régime de Vichy. Il s’agit du gouvernement de l'État français entre le 10 juillet 1940 et le 20 août 1944, sous l’autorité du maréchal Pétain.

SS (Schutzstaffel) : Acronyme d’origine allemande utilisé pour désigner l’organisation paramilitaire et policière nazie fondée en 1925 pour assurer la protection personnelle d'Adolf Hitler et qui devient l’une des principales organisations du Troisième Reich.

14. La maison de la famille Le Guennec

Forces Françaises Combattante (F.F.C.) : Nom donné en 1942, à Londres, par le général de Gaulle, à l'organisation militaire constituée par les agents des réseaux de la France libre dans la zone occupée par les Allemands ou contrôlée par le gouvernement de Vichy.

Forces Françaises Libres (F.F.L.) : Créées le 1er juin 1944, les F.F.L. rassemblent tous les groupes militaires combattants de la Résistance intérieure.

Front National (F.N.) : Le Front National de Lutte pour l'Indépendance de la France, également connu sous le nom de "Front National", a été fondé en 1941 par le Parti communiste français (P.C.F.) en tant que mouvement de la Résistance intérieure française par un appel publié le 15 mai de la même année.


ZOOM sur les femmes dans la Résistance

La femme résistante est prête à sacrifier sa vie. La répression ne les épargne pas, les Allemands les condamnent comme les hommes en tant qu’ennemis du Reich. Une Résistante peut héberger des combattants rentrés dans la clandestinités ou des aviateurs radiés, réaliser des tracts de protestation, ravitailler les maquis, fabriquer des explosifs ou bien encore soigner les combattants. Elles sont parfois dans l’ombre et parfois dans la lumière pour prendre tous les risques. Souvent oubliées, leur courage fait d’elles des combattantes de la liberté. Découvrez ces quelques portraits...

Portrait de Denise Larzul

Denise Larzul, 9 Fi

Denise Larzul, de son nom de jeune fille Denise Goyat, naît dans l’Orne en 1922 à Saint-Sulpice-sur-Rille. Elle demeure à Ergué-Armel lorsqu’elle décide de s'engager dans la Résistance en novembre 1943. La jeune femme rejoint la 1ère compagnie dite « Sous-Marin Curie » du bataillon La Tour d’Auvergne des Franc-tireurs et Partisans Français (F.T.P.F.). Bientôt recherchée par la Gestapo, elle doit entrer dans la clandestinité en juillet 1944 et retrouve au maquis de Langolen son père Jean-Louis Goyat dont elle ignorait jusqu’alors l’engagement dans la Résistance.

Denise Goyat participe aux combats pour la libération de Quimper et du Sud-Finistère, notamment ceux de Concarneau, Telgruc et de la presqu’île de Crozon où elle est placée sous le commandement de Jean Mevel, son chef de compagnie. Comme infirmière volontaire, elle soigne les malades et les blessés tant à l’arrière que sur la ligne de front. Dans le relevé officiel des actions de résistance de Denise Larzul figure également sa participation à des attentats et des sabotages contre des dépôts d’essence de l’armée allemande, six déraillements de trains de munitions et de ravitaillement et diverses actions contre les services de l’administration de Vichy.

Dans un rapport du 19 novembre 1944, son commandant de bataillon, le capitaine Kervarec, note que Mademoiselle Denise Goyat, était chargée des archives secrètes de son bataillon. Elle seconde efficacement son chef de compagnie et le remplace même lorsque celui-ci est interné à la prison Saint-Charles, responsabilité rarement conférée à une jeune femme. Denise Goyat est promue le 1er novembre 1944 au grade d’adjudant temporaire par le chef départemental des F.F.I., le lieutenant-colonel Berthaud.

Portrait d'Eliane Burkel

Eliane Burkel, 44 Fi 71

Eliane Burkel est membre du groupe de résistance "Libération" dès le début d'octobre 1943. Elle est également chef du groupe féminin "Marceau" après l'arrestation de Jacqueline Razer. Elle est aussi animatrice de la section "estudiantine" qu'elle dirige : elle compose, imprime et diffuse des tracts patriotiques engageant les jeunes gens à se mettre au service de la résistance. Elle contribue activement au ravitaillement et à l'habillement du maquis Marceau. Elle recueille également durant la nuit (aux heures de couvre-feu) les messages des prisonniers de Mesgloaguen à l'aide d'une perche en bambou qu'elle hisse jusqu'aux fenêtres de la prison. Par ce biais, elle peut également leur transmettre des instructions.

Elle déjoue de nombreuses opérations de police grâce à la célérité qu'elle met pour prévenir les maquisards du danger qui les menace. Son frère Louis, maquisard du groupe Marceau est pendant ce temps déporté en Allemagne. Elle obtient en 1945 les félicitations du lieutenant-colonel Berthaud, chef départemental des F.F.I. du Finistère pour l'aide et le dévouement qu'elle a apporté aux organismes de résistance de la région de Quimper. Elle a aussi été décorée d'une médaille en 1946.

Portrait de Marguerite Gantier

Marguerite Gantier, 44 Fi 725

Marguerite Gantier est membre des Forces Françaises combattantes et intègre le célèbre réseau Johnny. Pianiste à ses heures ainsi que collectionneuse de peintures, de faïences et de meubles, elle est l’amie de Max Jacob. Handicapée par l'arthrite qui l’oblige à se déplacer à l'aide de cannes, elle ne peut pas beaucoup sortir de chez elle, rue des Gentilshommes. Son sang-froid et son caractère affirmé contrastent avec son apparence diminuée. Elle jouit d'une grande estime à Quimper. Elle a notamment hébergé clandestinement Jean Le Roux en 1941, ce qui l'a rapidement placée au cœur du réseau Johnny.


Lieux de mémoires

L'année 2024 marque le 80e anniversaire de la Libération de la ville de Quimper, mais célèbre aussi le courage et l'héroïsme de ces hommes et ces femmes sans qui cela n'aurait pas été possible. Dans le cadre du devoir de mémoire, nous apportons notre pierre à l'édifice avec cette cartographie qui rappelle à quel point l'action de se souvenir est importante. Quand l'actualité se montre tourmentée, il est nécessairede se rappeler que de nombreuses vies nous ont quittées pour nous offrir la liberté.

En leur honneur, nous vous proposons de découvrir l'ensemble des stèles et monuments aux morts quimpérois de la Seconde Guerre mondiale à travers ce recensement.

Crédits/Attributions

Ce contenu est proposé par les archives municipales et communautaires de Quimper et l'équipe du projet tutoré du Master Patrimoine et Musées de l'Université de Bretagne Occidentale : CORRE Maëlle, DESBORDES Eloïse, KIM Minji, LECOLLE Senta, SAUNIER Camille.

Page mise à jour en juillet 2024.

Service des archives municipales et communautaires de la ville de Quimper

10 bis rue Verdelet - 29000 Quimper Tel. 02 98 98 88 41 - Fax 02 98 98 87 80

Hôtel de ville et d'agglomération de Quimper 44 place Saint-Corentin CS 26004 - 29107 Quimper cedex 02 98 98 89 89 -  contact@quimper.bzh 

Fonds d'archives

Archives municipales et communautaires de Quimper

Rédaction des textes, cartographie, mise en voix et mise en page

Maëlle Corre, Eloïse Desbordes, Minji Kim, Senta Lecolle, Camille Saunier

Montage des podcasts

Yannig Hascoët

Denise Larzul, 9 Fi

Eliane Burkel, 44 Fi 71

Marguerite Gantier, 44 Fi 725