Autour de Sainte-Anne, parcours des Coteaux

Le parcours est composé de 9 étapes (environ 1,4 km). Départ au 3 place des Garennes.

Je m’appelle Erwan.

Je vais vous raconter l’histoire de ma famille ; elle est liée à celle du Bas-Chantenay. Mes parents, grands-parents, mes oncles et tantes, mes cousins et cousines ; tous ont vécu dans le quartier et m’ont transmis leurs petites histoires, leurs souvenirs du quartier, les «pépites» qui font sa qualité et sa diversité.

Ces petites histoires vont vous permettre de comprendre pourquoi ils sont attachés à leur quartier. Vous découvrirez, par leurs mots, la vie et les évolutions passées et à venir du Bas-Chantenay.

Dans ce parcours des Coteaux n°1 autour de la butte Sainte-Anne, je vais vous raconter l’histoire d’Edith, ma tante, née en 1922. Elle a passé sa vie sur la butte Sainte-Anne et en connaissait toutes les histoires…

Retrouvez les autres parcours de la collection en fin de ce parcours.

Ce parcours est  téléchargeable et imprimable  depuis chez vous.


1

Les HBM de l’Hermitage

Édith est née en 1922 à Chantenay. Elle devient institutrice à 19 ans, en 1941. Indépendante grâce à ce travail, elle quitte la maison de ses parents au Bois-Hardy pour habiter à Sainte-Anne. Elle emménage alors dans les nouveaux immeubles des HBM de l’Hermitage, rue Jean de Crabosse (du nom d’un corsaire nantais). Son appartement est neuf, mais il n’a pas beaucoup de confort au regard de ce que nous connaissons aujourd’hui : pas de chauffage collectif mais seulement une cheminée dans la chambre et une cuisinière dans le séjour/cuisine. Il faut d’ailleurs aller chercher le charbon à la cave et le monter !

En savoir plus sur la  Cité HBM de l'Hermitage 

2

Jean Bruneau et le planétarium

Elle est une voisine de Jean Bruneau. Elle qui aime peindre et dessiner, apprécie échanger sur ce sujet avec lui. Elle admire cet homme pour ses idées toujours innovantes ! Savez-vous par exemple qu’il était à l’initiative du planétarium et du musée Jules Verne ? Il a d’ailleurs tant vanté à Edith l’intérêt pédagogique d’un planétarium, qu’elle est ravie de pouvoir faire découvrir ce lieu à sa classe dès son ouverture en 1981.

En savoir plus sur  Jean Bruneau  et le  Planétarium 

3

Le port de Nantes

Elle aime la butte Sainte-Anne, surtout son appartement si lumineux avec une vue imprenable sur la ville. De là-haut, elle peut passer de longs moment à regarder les gros bateaux blancs qui vont et viennent dans le port de Nantes. Les bananiers, les bateaux à bois... il y en a toujours 7 ou 8 qui manœuvrent dans la zone d’évitage.

4

L’esplanade Jean Bruneau

Lorsqu’elle se rend dans le centre de Nantes, Edith emprunte les escaliers adossés aux masses rocheuses du sillon de Bretagne pour rejoindre la rue de l’Hermitage. Les petits voisins, de vrais casse-cous, sont toujours en train d’escalader ces rochers. Quand ils ne sont pas là, elle les retrouve sur le petit placis (actuelle esplanade Jean Bruneau) à s’inventer des aventures de corsaires en regardant les bateaux du port. Elle raconte que c’est ici que Thierry a appris à lire : en déchiffrant la table d’orientation ! (D’ailleurs,je me souviens être venu ici avec elle le 3 octobre 1986 pour assister au lancement du dernier bateau des chantiers Dubigeon : le Bougainville. Çà reste un souvenir poignant : il y avait un silence de mort et toute la ville était figée).

5

Les Salorges

Elle descend ensuite la rue de l’Hermitage et passe devant la rue des Salorges. Je l’entends encore me répéter ses leçons de géographie (elle les connaissait par cœur et jusqu’à un âge avancé !) : «sous l’Ancien Régime, les Salorges abritent le grenier à sel. Le sel arrive par la Loire depuis la baie de Bourgneuf et la presqu’île de Guérande et sert à conserver le bœuf, la morue ou le hareng, alimentation principale des marins.» Cette rue, au nom évocateur, était un lieu de vie très important du quartier : elle accueillait autrefois des corderies (on faisait sécher les cordes dans l’impasse des Salorges), la fameuse conserverie Colin, ou encore le bureau d’embauche des dockers. Au retour, Edith aime passer par la rue du Roi Baco. Ce qui l’impressionne, c’est de longer la caserne des douanes, surtout lorsque les douaniers en uniforme sortent avec leurs motos majestueusement. Elle a peur de se faire contrôler, bien qu’elle n’a rien à se reprocher !

6

Les Bombardements

Edith est victime des bombardements alliés du 23 septembre 1943 qui endommagent la butte Sainte-Anne et ses immeubles. Il faut savoir que durant la Seconde Guerre mondiale, des mitrailleurs allemands étaient postés sur certaines terrasses des HBM. Son appartement détruit, elle est forcée de déménager dans un petit logement sombre et sans commodités. Pour faire sa toilette, elle doit donc se rendre aux bains publics rue Dupleix. Elle ne retrouve son appartement des HBM qu’en 1953 après leur reconstruction.

En savoir plus sur les  Bombardements 

7

Basket et vie de quartier

Durant son temps libre, Edith pratique le basket au club des Garennes. Elle rencontre son mari Joseph lors d’un match du club de l’Hermine, il y est entraîneur de l’équipe junior. Ils auront un fils, Thierry, mon cousin. Ayant vécu dans le quartier jusque dans les années 1990, Edith a vu les épiceries de quartier fermer petit à petit, comme l’épicerie Palmer par exemple. Elle regrette un peu de voir des commerces fermer mais est contente de voir de nouvelles activités arriver. Elle s’amuse d’ailleurs de l’évolution du quartier : le rayon vert, une galerie d’Art située aujourd’hui rue Sainte-Marthe a d’abord remplacé les «Docks de l’ouest», puis a déménagé dans l’ancienne cure de l’église Sainte-Anne. Aujourd’hui, le quartier est très vivant, il a retrouvé ses commerces ; à coup sûr ma tante aurait pu être une adepte de ces nouveaux petits commerces ou encore des Buttineries.

8

L’école des Garennes

Institutrice à l’école des filles des Garennes (aujourd’hui «le Dix» lieu associatif), elle parle souvent des «guerres de clans» entre école publique et école privée. Un événement rassemble pourtant tous les enfants du quartier : la mi-carême avec les fameux M. et Mme Hubert, qui confectionnent des costumes pour tous les enfants, école «du diable» ou pas ! L’école où enseignait Edith est devenue «le Dix» : la maison de quartier, un lieu dédié aux associations. Saviez-vous que du temps où l’école des filles était encore ouverte, il existait déjà un lieu associatif ici ? Il y avait un baraquement entre l’école et la carrière Miséry : toutes les activités culturelles du quartier s’y trouvaient ! Le Dix est en quelque sorte le prolongement de cette histoire.

9

Vincent Lindon et la butte Sainte-Anne

En 2000, j’avais 32 ans, mon père, fan de cinéma, m’a emmené assister au tournage de «Mercredi folle journée» sur la butte Sainte-Anne. On m’a proposé d’être figurant et cela a été pour moi l’occasion de parler avec Vincent Lindon ! Ce jour-là, mon père m’a aussi raconté (mais il n’en est pas certain, il ne s’agit peut-être que d’une rumeur...) que les parents de Jacques Demy sont enterrés pas très loin dans le quartier. Mon père m’a aussi parlé d’un ancien cinéma non loin d’ici, rue des Salorges. L’American cinématographe deuxième cinéma de Nantes ouvert en 1910 où Henri et Jeanne, ses grands-parents maternels allaient de temps en temps.

Dans la même collection Parcours des Coteaux :

Dans ce parcours n°2 autour de la carrière Miséry, Erwan va vous raconter l’histoire de sa famille ; elle est liée à celle du Bas-Chantenay. Ses parents, grands-parents, ses oncles et tantes, ses cousins et cousines ; tous ont vécu dans le quartier et lui ont transmis leurs petites histoires, leurs souvenirs du quartier, les «pépites» qui font sa qualité et sa diversité. Ces petites histoires vont vous permettre de comprendre pourquoi ils sont attachés à leur quartier.

Ce parcours est composé de 8 étapes (environ 1,2 km). Départ au 1 rue Joseph Cholet.

Dans ce parcours n°3 autour du Parc des Oblates, Erwan va vous raconter l’histoire d’Odile et Yves, ses parents, tous deux nés en 1934. Ils étaient très attachés à leur quartier…

Ce parcours est composé de 7 étapes (environ 1,2 km). Départ rue de la Cale Crucy.

Dans ce parcours n°4 autour de Saint-Martin, Erwan va vous raconter l’histoire de Jeanne et Henri, ses grands-parents maternels, nés dans les années 1900. D’origine bretonne, ils emménagèrent dans le quartier Saint-Martin et en tombèrent amoureux…

Ce parcours se compose de 6 étapes (environ 1,3 km). Départ à la gare de Chantenay.

Dans ce parcours n°5 autour de Bois-Hardy et la Boucardière, Erwan va vous raconter l’histoire de ses grands-parents paternels, Suzanne et Iffig.

Ce parcours est composé de 7 étapes (environ 1,4 km). Départ au 5 avenue Arthur Benoit.

Dans ce parcours n°6 autour de  Bellevue    et  Saint-Yves  , Erwan va vous raconter l’histoire de son oncle Maurice. Il était ouvrier chez Joseph Paris. C’est lui qui lui a transmis sa passion de la technologie et de l’ingénierie. C’est aussi lui qui lui a appris à jouer au foot !

Ce parcours est composé de 6 étapes (1,2 km). Départ au 25 rue du Bois de la Musse.

Dans ce parcours n°7 à  Roche-Maurice  , Erwan va vous raconter l’histoire de ses arrière grands-parents : François et Louise. C’est grâce à eux finalement si il habite ici et si il connaît aussi bien toutes les histoires du Bas-Chantenay...

Ce parcours est composé de 7 étapes (environ 1,1 km). Départ au niveau de la route de Roche Maurice.