Histoire et mémoire coloniales à travers les noms de rues
Ce parcours est composé de 17 étapes. Départ au niveau de la rue Samuel de Champlain.
L’histoire a laissé des traces dans l’espace public au travers des noms de rue. Le musée d’histoire de Nantes a mené une étude sur l’histoire des dénominations liées à la colonisation, la traite atlantique, l’esclavage, les abolitions et la décolonisation afin de comprendre le contexte qui a conduit à ces choix. Au total, plus de 260 noms de rues ont pu être recensés avec des événements ou des personnalités dont une partie ou l’ensemble des actes sont en lien avec la thématique. Plus particulièrement, 70 noms de rues ont été dénommés pour honorer un fait colonial ou rendre hommage à un acteur de la colonisation. Ces attributions sont réalisées pendant l’intense politique coloniale menée par la France en Afrique et en Asie au 19e siècle et sous la Troisième République. Le parcours virtuel proposé ci-dessous est une sélection issue de ce travail. Il permet de retracer à travers les dénominations nantaises l’histoire coloniale française, du 16e siècle à la décolonisation dans les années 1960. Musée d’histoire de Nantes – Château des ducs de Bretagne (Elven Pogu, stagiaire en Master Histoire publique – Université de Nantes)
L’année 1492 marque un tournant dans le rapport des Européens au monde. L’extension du monde connu, avec la découverte de l’existence du continent américain, déclenche l’appétit des puissances européennes. Les progrès techniques réalisés dans le domaine naval permettent aux Espagnols, aux Portugais, aux Anglais ou encore aux Français de se lancer, les uns après les autres, à la conquête de ces territoires. C’est sous l’impulsion du roi François Ier (1494-1537) que la France commence son expansion coloniale, qui durera plus de quatre siècles. Son regard se porte dans un premier temps en direction de l’Amérique du Nord, dans le but d’y prendre pied. Plusieurs explorateurs se lancent corps et âme dans la réalisation de cet objectif, dont les célèbres Jacques Cartier (1491-1557) et Samuel de Champlain (1567/1574-1635).
Samuel de Champlain
En 1965, plusieurs voies ouvertes dans la cité du Chêne des Anglais, dans le quartier des Dervallières-Zola, à l’ouest de Nantes, sont dénommées selon des appellations évoquant le Canada, dont la rue Samuel de Champlain, afin de renforcer les liens entre ce pays et la ville de Nantes. Cet explorateur est également un acteur actif de la colonisation française de la Nouvelle-France. En effet, il est principalement connu pour avoir exploré le golfe du Saint-Laurent et l’Acadie, puis pour avoir fondé Québec, le 3 juillet 1608. Administrateur local de cette ville jusqu'à sa mort, il ne reçoit jamais le titre officiel de gouverneur de la Nouvelle-France, même s'il en exerce les fonctions. Son acharnement à vouloir implanter une colonie française en Amérique du Nord lui vaut, depuis le milieu du 19e siècle, le surnom de « Père de la Nouvelle-France », ainsi qu’une place importante dans l’histoire canadienne.
Jean-Baptiste Colbert
La France ne s’arrête toutefois pas à l’Amérique du Nord et jette rapidement son dévolu sur d’autres espaces comme les Antilles ou l’océan indien. Les colonies françaises grossissant, il est alors nécessaire de les administrer de manière plus efficace. Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), connu pour avoir été l’un des principaux ministres du roi Louis XIV à partir de 1665, est aussi étroitement lié aux colonies et à l’esclavage. En 1664, il partage ainsi le monopole colonial français en deux compagnies : la Compagnie française des Indes occidentales et la Compagnie française des Indes orientales. Colbert est également à l’origine de la création de comptoirs en Inde comme Pondichéry en 1670, de ce qui fut le début du peuplement en Nouvelle-France ou encore de l’île Bourbon (La Réunion). Mais le nom de Colbert doit aussi être associé à son rôle joué dans l’organisation et la réglementation de l’esclavage dans les colonies. Il participe ainsi grandement à l’élaboration d’un texte qui apparaît en 1685 comme le premier Code Noir et qui légifère notamment sur la condition des esclaves. En 1848, la Ville nomme une voie nouvelle du quartier Guist’hau afin de rendre hommage à cette personnalité historique majeure du règne de Louis XIV. À travers cet hommage, c’est l’homme d’État qui est valorisé, la dimension proprement coloniale de son action étant, alors, considérée uniquement sous un angle positif. L’abolition de l’esclavage quelques mois plus tôt, grâce au décret porté par Victor Schœlcher devant le gouvernement provisoire de la Deuxième République, ne semble pas avoir trouvé un écho dans cette décision.
Gérard Mellier
À Nantes, en 1716, Gérard Mellier (1674-1729) se fait le porte-parole des armateurs nantais. Peu de temps après l’élaboration du premier Code noir, il rédige un mémoire justifiant le développement de la traite atlantique et de l’esclavage afin de promouvoir l’enrichissement commercial de Nantes. Gérard Mellier construit alors un raisonnement sans équivoque pour le maintien en esclavage des captifs africains arrivant en France, qui sera à l’origine de l’édit d’« octobre 1716 concernant les esclaves nègres des colonies ». En 1837, la Ville décide d’honorer cet ancien maire de Nantes en donnant son nom à une rue du quartier Dervallières-Zola. À cette époque, en France, la traite atlantique est interdite, mais l’esclavage dans les colonies est maintenu. De plus, il est de coutume de célébrer les anciens maires de Nantes à travers les noms de rues.
Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais
Toujours au 18e siècle, une figure importante de la Compagnie française des Indes orientales, Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais (1699-1753) se distingue auprès des autorités une première fois, lors de la prise, en 1724, de Mahé en Inde. Nommé gouverneur général des Mascareignes (île de La Réunion, île Maurice, île Rodrigues) pour le compte de la Compagnie des Indes en 1733, il prend son poste en 1735 et modernise les établissements français de l'île de France (île Maurice) et de l’île Bourbon (La Réunion). Cependant, La Bourdonnais y développe aussi la traite afin d'alimenter les îles en esclaves et intensifie la lutte contre le marronnage (fuite des captifs). En 1901, la Ville décide d’honorer sa mémoire en donnant son nom à une rue du quartier Sainte-Anne. La politique coloniale française est alors encore très active et les « héros » de la colonisation sont très largement mis en avant afin de légitimer cette politique de conquête.
Christophe-Clair Danyel de Kervégan
Outre les personnalités politiques, de nombreux acteurs se retrouvent impliqués dans le commerce de la traite atlantique. Figure connue à Nantes, Christophe-Clair Danyel de Kervégan (1735-1817) participe à son financement au 18e siècle. Favorable aux idées révolutionnaires, il devient maire de la Ville, fonction qu’il exerce lors de trois mandats, avant de devenir le premier président du Conseil général de la Loire-Inférieure de 1800 à 1805, puis député de la Loire-Inférieure de 1804 à 1810. À sa mort en 1817, la Ville décide de célébrer la mémoire de cet homme en donnant son nom à une rue du quartier de l’île Feydeau dans lequel il a résidé. À cette époque, en France, la traite atlantique vient d’être interdite, mais est toujours pratiquée illégalement, notamment à Nantes. Le passé colonial et esclavagiste français n’est, alors, pas remis en question.
Dominique Deurbroucq
Les armateurs et négociants sont les autres bénéficiaires de ce commerce. Dominique Deurbroucq (1715-1782) est l’un d’entre eux. Au 18e siècle à Nantes, il participe au négoce de produits coloniaux (sucre, café, coton...), mais également au financement du commerce des esclaves. Ayant amassé une énorme fortune grâce à ces activités commerciales, il a fait construire un imposant hôtel particulier sur le quai de l'île Gloriette, témoin de sa prospérité. Le 27 octobre 1837, la Ville décide de distinguer ce négociant en donnant son nom à une voie proche de sa résidence. À travers lui, c’est le monde du négoce atlantique qui est reconnu comme fondateur de la prospérité de la ville.
Georges Washington
Dans les colonies, les propriétaires de plantations exploitent très largement la main-d’œuvre des esclaves. C’est le cas du premier président des États-Unis d’Amérique, Georges Washington (1732-1799). En effet, ce dernier est aussi l'un des planteurs esclavagistes les plus riches de la région avec son domaine de Mount Vernon en Virginie. La principale culture de son exploitation, le tabac, est exportée vers la Grande-Bretagne. Dans sa plantation, il dispose de dizaines d’ouvriers et jusqu'à plus de 300 personnes réduites en esclavage. Cependant, derrière le choix du nom de cette rue, se cache un tout autre morceau d’histoire : celui de l’installation d’une base militaire américaine à Nantes entre 1917 et 1919. D’octobre 1917 à novembre 1918, environ 200 000 soldats américains passent par Nantes. Après la guerre, en décembre 1918, une voie du quartier de Sainte-Thérèse est dénommée « Boulevard des Américains » en reconnaissance de l'aide apportée par les États-Unis à la France et en hommage aux soldats morts au cours de ce conflit. En 1938, le maire Auguste Pageot propose alors, en séance du Conseil municipal, de donner le nom de Georges Washington à une place située sur le boulevard en imaginant, à travers cette évocation, rendre hommage à tous les Américains. Le passé esclavagiste de Georges Washington n’est pas considéré comme pouvant poser problème : la vision de la première période coloniale demeure une vision positive aux lendemains de la Première Guerre mondiale.
Jacques Pierre Brissot
Si au cours du 18e siècle la pratique de l’esclavage et de la traite atlantique sont rarement mises en cause, on peut toutefois observer quelques changements dans les mentalités, notamment à la fin du siècle. C’est le cas de Jacques Pierre Brissot (1754-1793), chef de file des Girondins pendant la Révolution française, il est également l’un des fondateurs de la Société des amis des Noirs. Il exerce ainsi une grande influence sur le sort des colonies et milite pour l’égalité des « Hommes de couleur libres » avec les Blancs, l’abolition immédiate de la traite atlantique et la suppression progressive de l’esclavage colonial. Cependant, victime de la Terreur en 1793, il n’assiste pas à la première abolition de l’esclavage promulguée le 4 février 1794. Depuis 1989, à la suite de l’élection de Jean-Marc Ayrault en tant que maire, la Ville accepte de reconnaître son passé colonial esclavagiste et fait régulièrement le choix d’honorer la mémoire de personnes qui se sont illustrées dans l’émancipation des peuples. En 1995, suivant cet engagement et en raison de la proximité avec la « rue Victor Schœlcher », une voie nouvelle de la ZAC Cheviré Centrale reçoit le nom de Jacques Pierre Brissot.
Napoléon Bonaparte
Cette première abolition de l’esclavage ne dure toutefois que le temps d’un battement de cils. Grande figure de l’histoire de France, premier empereur des Français, Napoléon Bonaparte (1769-1821) est considéré comme l’un des plus grands commandants de l’histoire et fait l’objet, dès son vivant, d’une légende dorée comme d’une légende noire. À Nantes, la rue Bonaparte évoque son souvenir. Il faut toutefois rappeler que Napoléon rétablit l’esclavage dès 1802, moins de dix ans après son abolition. Il tente également de renforcer l’empire colonial français, mais il perd la plupart des colonies qui l’intéressaient face aux Britanniques, et notamment Saint-Domingue à la suite de l’échec de l’expédition militaire (1801-1803), visant à combattre les indépendantistes. Le règne de Napoléon marque ainsi la fin du Premier Empire colonial français. Dans la première décennie du 20e siècle, cette voie est ouverte par les propriétaires du terrain, qui décident de célébrer l’ancien empereur des Français.
Rue d’Alger
Avec la restauration du régime monarchique, la France reprend sa politique de conquête coloniale. Les rois Charles X (1824-1830) et surtout Louis-Philippe (1830-1848) commencent alors la constitution de ce qui sera le Second Empire colonial français. La première moitié du 19e siècle est marquée par la conquête de l’Algérie. Ainsi, le nom de la rue d’Alger fait référence à la prise de cette ville, en 1830. C’est en 1837 que la Ville fait le choix de dénommer une voie nouvelle établie sur le site d’une ancienne verrerie afin de rappeler la prise de l’actuelle capitale algérienne. À cette époque, la conquête de ce pays du Maghreb est encore en cours et de nombreux combats s’y tiennent. Plusieurs rues sont d’ailleurs nommées afin d’honorer l’établissement de cette colonie française dans le quartier de l’Ancien Sanitat (rue de Constantine, rue de Mazagran, rue Damrémont, rue de Mascara).
Magdeleine
Le rétablissement de l’esclavage et la reprise d’une politique coloniale offensive marquent donc le début du 19e siècle en France. Toutefois, cela ne se fait pas sans résistance. Ainsi, Magdeleine, femme esclavagisée mi-africaine, mi-amérindienne, a été accusée d’avoir empoisonné en 1831 deux régisseurs blancs à Roura en Guyane. Expulsée avec ses enfants vers une destination inconnue, sa défense acharnée devant la justice en a fait un symbole de résistance pour le peuple guyanais. En novembre 2015, la Ville décide d’accepter la proposition des élèves de Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane), présents à Nantes lors des cérémonies du 10 mai 2015 en mémoire de l’abolition de l’esclavage, et donne son nom à une rue nouvelle située sur l'île de Nantes. Le lieu a été choisi pour sa proximité avec le port, son ouverture vers l’estuaire. C’est un symbole fort dans une ville dont le passé est étroitement lié à la traite atlantique et dont la politique mémorielle, depuis 1989, a connu un important revirement, acceptant de reconnaitre son histoire coloniale esclavagiste indissociable de son propre développement.
Victor Schœlcher
Le retour du régime républicain après la chute de la monarchie de Juillet, remet la question de l’esclavage à l’ordre du jour. Victor Schœlcher (1804-1893) fait alors partie de ceux ayant agi en faveur de l’abolition définitive de l’esclavage en France, via le décret d’abolition signé par le gouvernement provisoire de la Deuxième République le 27 avril 1848. Il est par la suite élu à deux reprises député de la Martinique (1848-1849 et 1871-1875) et de la Guadeloupe (1849 et 1850-1851). À Nantes, son nom a également été donné à une rue en 1992 et à un arrêt de tramway de la ligne 1 (Saint-Herblain). La passerelle, construite en 2000-2001 et baptisée en son honneur, est un symbole fort : elle amène au nouveau palais de justice et à la rue Olympe de Gouges (1748-1793), permettant ainsi de rappeler le combat de ces deux opposants à l’esclavage.
Jean de Lattre de Tassigny
Néanmoins, si l’esclavage est aboli de manière définitive en France en 1848, la colonisation est encore une réalité bien actuelle. Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, la France accentue sa présence en Afrique et en Asie en faisant la conquête de nombreux territoires : Dahomey, Sénégal, Indochine, Maroc… Figure de l’armée de la Libération en 1943-1945, le maréchal Jean de Lattre de Tassigny (1889-1952), comme de nombreux généraux de la Seconde Guerre mondiale, fait ses armes lors du premier conflit mondial. De 1921 à 1926, il est envoyé au Maroc et participe à ce que l’on nomme alors des « opérations de pacification » ainsi qu'à la guerre du Rif, où en tant que chef d’état-major il assume, au moins moralement, l'emploi de gaz de combat et le massacre de prisonniers. En 1950, il est envoyé en Indochine, où il couvre l’Opération X, un trafic d’opium géré par l’armée française afin de financer des opérations spéciales, et y combat le Viet Minh. En 1953, après de nombreux débats sur le lieu à retenir pour lui rendre hommage, la Ville choisit de donner son nom à une rue nouvelle ouverte dans le cadre de la reconstruction de Nantes après la Seconde Guerre mondiale. De nombreuses figures de ce conflit ont le droit à des reconnaissances similaires partout en France après leur mort, occultant leur rôle joué dans le cadre de la colonisation et dans les exactions commises par l’armée française.
Françoise Giroud
Après la Seconde Guerre mondiale, les mouvements de décolonisation se multiplient à travers le monde et l’Empire colonial français n’y échappe pas. Pourtant, la décolonisation divise la société entre ceux qui y sont favorables et ceux qui souhaitent maintenir l’empire colonial français en place. Françoise Giroud (1916-2003), après un début de carrière dans le cinéma à Paris en tant que scripte, devient directrice de la rédaction du nouveau magazine Elle. En 1953, dans le contexte de la décolonisation, elle fonde L’Express avec son amant et reste à la tête de l'hebdomadaire jusqu’en 1974 comme directrice de la rédaction, puis de la publication. Le journal prend alors des positions opposées aux guerres d’Indochine puis d’Algérie. En 2011, la Ville donne le nom de cette ancienne secrétaire d’État à la Condition féminine et à la Culture à une rue du quartier de l’île Beaulieu, dans le but de féminiser la toponymie nantaise et rendre hommage à une journaliste et femme politique.
Gisèle Halimi
D’autres vont encore plus loin qu’une dénonciation des guerres coloniales menées par la France. Figure du féminisme et avocate engagée en faveur de la décolonisation, Gisèle Halimi (1927-2020) milite, dès les années 1950, pour l’indépendance de son pays, la Tunisie, mais aussi pour celle de l’Algérie. Elle dénonce les tortures pratiquées par l’armée française et défend les militants du Mouvement national algérien poursuivis par la justice française. À partir de l’année 1960, elle assure notamment la défense de l'activiste et militante Djamila Boupacha, accusée de tentative d'assassinat puis torturée et violée, en détention, par des soldats français. Aux côtés de Simone de Beauvoir, elle médiatise ce procès afin de mettre en lumière les méthodes de l'armée au moment de la guerre d'Algérie (1954-1962). Par la suite, elle milite notamment en faveur de l'IVG, puis pour la parité en politique. Avec le percement de voies nouvelles impliqué par la construction du nouveau CHU sur l’île de Nantes, la Ville décide de nommer, en 2021, l’une de ces rues afin de rendre hommage à cette femme engagée dans la lutte pour les droits civiques et récemment décédée.
Léopold Sédar Senghor
Le processus de la décolonisation n’entraîne toutefois pas toujours une rupture totale entre les anciennes colonies et la France. Léopold Sédar Senghor (1906-2001), écrivain et homme d’État sénégalais bien connu, illustre parfaitement ces liens. Mobilisé en 1939 dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale, il est fait prisonnier en juin 1940 puis, réformé pour maladie deux ans plus tard, il entre dans la Résistance. L'année 1945 marque le début de sa carrière politique et il devient ainsi député français de la circonscription Sénégal et Mauritanie, poste qu'il occupe jusqu’en 1958. En France, il est également secrétaire d'État entre 1955 et 1956 et ministre conseiller de la République française en 1959. Au Sénégal, à la suite de l’indépendance, il devient le premier président de la République du Sénégal en 1960 et le reste jusqu'en 1980. Pendant cette période, il s’efforce de maintenir des liens étroits avec la France. Également poète et écrivain, ses textes sont construits sur « l'espoir de fonder une Civilisation de l'Universel fédérant les traditions par-delà leurs différences ». En 2009, la Ville donne son nom à un nouveau pont qui permet, symboliquement, de relier le nord et le sud.