Les fermes de Doulon, hier et aujourd'hui
Le parcours est composé de 10 étapes (environ 5,8 km). Départ au 20 boulevard de la Louëtrie.
Les fermes doulonnaises illustrent la richesse de l’histoire agricole du territoire. Par leur datation et par leurs formes, elles se réfèrent à des pratiques agricoles allant de la polyculture à l’élevage, en passant par le maraîchage auquel la plupart se convertit dans le courant du 19e siècle. Au-delà du patrimoine bâti encore existant, l’histoire agricole se décline sur le temps long. La vocation agricole de ce territoire est ancienne, comme le révèlent les recherches archéologiques en cours. Elle tend à se poursuivre aujourd’hui sous de nouvelles formes avec la reconversion de certains de ces espaces en fermes urbaines.
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La Louëtrie
Le site de la Louëtrie est occupé par une ferme dès l’époque gauloise. Au Moyen Âge, la propriété appartient à la seigneurie de Chamballan avant d’être achetée par René Barnabé, seigneur de la Papotière au 17e siècle. Bordée par la grande allée qui mène à la Papotière, la ferme est essentiellement constituée de terres en labour et d’un étang dit l’étang d’Ahaut. Elle regroupe plusieurs logements simples bordant une cour plantée de chênes et ouvrant à l’arrière sur un grand jardin potager. Au début du 19e siècle, la ferme, alors composée d’une maison de fermier, d’une écurie, d’un hangar, d’un four et d’une cour, exploite encore des jardins, des vignes, des terres labourables et des prés. Elle est convertie au maraîchage dans la seconde moitié du 19e siècle. Elle fait aujourd’hui partie des cinq fermes sélectionnées pour le projet d’agriculture urbaine mené par Nantes Métropole. Deux projets ont été lancés en 2020-2021 avec la production de micropousses d’une part et une activité de maraîchage bio d’autre part.
Focus : Entre 2018 et 2021, les fouilles archéologiques préventives réalisées sur le site de la Louëtrie, à l’emplacement de la future école, ont révélé des traces d’habitat rural datant de l’époque gauloise (entre le 4e et le 1er siècles avant JC). La ferme gauloise couvre une surface d’au moins 11 000 m². L’établissement rural est délimité par un double fossé taluté formant un enclos quadrangulaire. A l’intérieur, la ferme s’organise en plusieurs secteurs, dont au moins un espace dévolu aux activités domestiques avec une à deux habitations et leurs annexes : puits, ateliers, greniers et d’autres bâtiments en lien avec l’exploitation agricole. Les principales activités repérées se rapportent à l’élevage, au tissage et à la forge. La ferme évolue et se réorganise durant les 3 siècles de son occupation puis est abandonnée au début du 1er s. avant notre ère.
Prendre le bd de la Louëtrie jusqu’au carrefour , tourner à droite rue de la Papotière, puis à gauche rue Saint-Médard.
La ferme de la rue Saint-Médard
La ferme de la rue Saint-Médard est sans doute construite à la fin du 18e siècle ou au début du 19e siècle. C’est alors une très petite exploitation entre le bourg et la Noé Garreau. À la fin du 19e siècle, avec le passage au maraîchage, l’exploitation est agrémentée d’un logis à un étage en brique et tuffeau. Le vieux logis devient alors le hangar puis, au début du 20e siècle, il retrouve partiellement sa fonction première : un logement pour les employés y est aménagé. Un bâtiment charretier et un réservoir sur tour complètent les installations agricoles créant un front bâti le long de la rue. La ferme de Saint-Médard fait partie des sites retenus dans le cadre du projet de la ZAC Doulon-Gohards pour le développement d’une agriculture urbaine bio au cœur du quartier.
Continuer sur la rue Saint-Médard, tourner à gauche sur la rue de la Noé Garreau, puis à gauche rue des Petites-Rues jusqu’au carrefour avec la rue de la Papotière.
Ferme de l'Écusson
L’Écusson est une tenue médiévale qui dépendait de la seigneurie de Chamballan. Au 18e siècle, le lieu-dit est identifié par le sobriquet évocateur de « Maison rouge ». L’analyse du cadastre de 1834 laisse penser que la ferme se compose déjà d’une maison d’habitation et d’un hangar adjacent. La tenue maraîchère encerclée de murs forme une petite enclave dans les terres de la Louëtrie. Au début du 20e siècle, la maison d’habitation est rebâtie et des bâtiments de ferme sont construits en retour sur la rue. Ces derniers sont abattus à la suite de l’élargissement de la route, dans les années 1930.
Tourner à droite sur la rue de la Papotière.
La ferme du chemin du Moulin du Marais
Cette ferme s’implante au croisement entre la rue du Moulin du Marais et le prolongement de la rue de la Papotière au début du 20e siècle. Bâti le long de la rue, son logement en rez-de-chaussée est surmonté d’un étage de comble éclairé par de grandes lucarnes traversantes. Le hangar adjacent est accessible par la rue et par la cour. Un grand réservoir sur tour indique que l’exploitation pratiquait le maraîchage.
Passer sous le pont et prendre à droite le chemin du Bois-des-Anses.
La ferme du Bois des Anses
Jusqu’à la fin du 18e siècle, le Bois des Anses, caractérisé par sa forme d’anse, dépend de la seigneurie de Bois-Briand. C’est une éminence plate et boisée au centre d’un vaste marais. Après l’assèchement de ce marais dans la seconde moitié du 19e siècle, une exploitation remplace l’unique petite maison qui y avait été bâtie : le bois est défriché et les champs sont mis en labours. Les bâtiments d’exploitation se mêlent aux habitations autour d’un espace engazonné ouvert, bordé de serres. Le logis principal – la maison blanche à deux niveaux et toit d’ardoise – a été rebâti après la Seconde Guerre mondiale. Le Bois des Anses est désormais une ferme urbaine tournée vers le bio qui associe le maraîchage à des cultures fruitières en cours de développement.
Focus : Sur le site du Bois des Anses, le pôle métropolitain de recherche archéologique a réalisé entre 2017 et 2018 un diagnostic archéologique. Les premiers sondages ont mis au jour des traces d’une occupation domestique de la fin de l’âge du Fer (150 à 50 av. J.-C). L’habitat gaulois est cerné par un vaste enclos fossoyé de forme trapézoïdale qui délimite l’aire de la ferme. Les fouilles qui se déroulent en 2022 devraient permettre de mieux comprendre son organisation et son évolution dans le temps. Revenir par la rue de la Papotière jusqu’au carrefour du Moulin des Marais, prendre à droite rue des Chaupières puis à gauche chemin du ruisseau des Gohards jusqu’au stade Audubon, contourner le stade, prendre à droite la rue du Pontereau puis à gauche la route de Sainte-Luce jusqu’au premier carrefour.
Le Perray
Au début du 20e siècle, le chemin du Perray est encore une voie étroite, en terre sur plus de la moitié de sa longueur, bordée à l’est par le bois de la Halquinière et coupée par la voie de chemin de fer de la ligne Nantes-Châteaubriant. À la fin du 19e siècle, une maison d’un étage élevée sur un niveau de caves est bâtie selon le modèle de la « maison nantaise » adapté aux zones inondables. Un hangar lui est accolé. Dans les années 1920, l’aisance gagnée grâce au maraîchage pousse les propriétaires à ajouter un petit pavillon à trois pans ainsi qu’une terrasse et des balcons. Signe marquant de la vocation passée du site, un réservoir d’eau destiné à la production agricole a été conservé et réintégré au square du Réservoir, aménagé en 2016.
Prendre au sud la rue de la Basse-Chênaie, puis prendre à droite le chemin de l’Ecobut, et puis à droite la rue Anita-Conti.
La Chênaie
Au milieu du nouvel éco-quartier de Doulon, subsistent les vestiges de la Chênaie. Ce lieu-dit était à l’époque médiévale une maison noble dont l’acquisition permit à la famille Charrette de devenir seigneurs de la Colinière. Cernée par un bois, la ferme a au début du 19e siècle, une forme compacte. Elle est composée d’un logement à un étage doté par la suite de deux volumes latéraux. Un hangar est bâti dans la continuité au début du 20e siècle. Aujourd’hui, la maison et ses dépendances sont devenues des logements séparés.
Faire demi-tour et prendre le premier chemin piétonnier à gauche, traverser le site de la maison de quartier de Doulon, tourner à droite rue de la Basse-Chênaie, puis à droite rue de la Colinière, puis à droite rue de la Blanchetière, puis à droite rue des Grenouilles, traverser le bd Auguste-Péneau et rejoindre en face la rue de la Croix-Rouge.
Le Petit-Jaunaie
La plus ancienne mention de la ferme du Petit-Jaunaie retrouvée dans les archives remonte à 1669. C’est alors une « bourderie », une petite ferme qui exploite environ 5 hectares implantés sur une zone de landes, en bordure de la zone inondable de la Saulzaie. C’est peut-être à la fin du 18e siècle ou au début du 19e siècle que la ferme est reconstruite. Elle forme alors un agglomérat de plusieurs maisons d’habitation ainsi que de chambres de domestiques. Elle dispose d’une écurie et d’un jardin potager et exploite des terres labourables et des prés. Au début du 20e siècle, une partie des bâtiments est détruite ou vendue pour recentrer l’exploitation sur le maraîchage. La maison principale a été conservée ainsi que l’ancien abreuvoir.