L’île de Versailles : un jardin d’inspiration japonaise
Ce parcours est composé de 7 étapes (environ 0.5 km). Départ au niveau de l'entrée sud de l'Ile de Versailles.
Lieu de détente et de loisirs depuis son inauguration en 1987, l’île de Versailles était à l’origine un marais. Elle abrite aujourd’hui en son cœur un jardin japonisant. Très fréquentée tout au long de l’année pour ses jeux d’enfants et sa position centrale, l’île accueille de multiples manifestations dont un festival de jazz : Les Rendez-vous de l’Erdre.
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Du marais au jardin japonais
L’île de Versailles est une fenêtre ouverte sur l’histoire de l’Erdre et ses transformations. En 550, l’aménagement de la chaussée de Barbin par l’évêque saint Félix provoque le rehaussement du niveau de l’Erdre, rendant la rivière navigable. Bien plus tard, en 1804, Napoléon décide la création du canal de Nantes à Brest pour fiabiliser les échanges commerciaux au sein de la Bretagne. Les travaux dureront jusqu’en 1842. Ils occasionnent le curage de l’Erdre ainsi que l’assainissement du marais de Barbin, donnant naissance en 1831 à l’île Barbin, premier nom de l’île de Versailles. Un siècle plus tard, l’Erdre est détournée via le tunnel Saint-Félix, offrant au site de l’île de Versailles sa configuration actuelle. Habitée, l’île perd ses derniers occupants au début des années 1970. Elle est rachetée par la Ville en 1983, laissant place à un parc urbain. Proposé par l’équipe de Jacques Dulieu, architecte, et Louis Soulard, paysagiste, ce jardin japonais a l’avantage de faire paraître plus grands des espaces limités. Il met également en valeur les plantes de terre de bruyère, qui se sont bien acclimatées sous le climat tempéré nantais.
La triade de rochers
Tout au long de la visite, l’île de Versailles propose une succession de tableaux mis en scène par l’art du miegakure, le « caché-révélé ». Ce concept explique la présence de haies et de palissades. Les tableaux représentent des paysages naturels en miniature, essentiellement des paysages de montagne. Trois éléments composent ces tableaux : le végétal, le minéral et l’eau. À l’entrée du parc, sur la gauche, sont disposés des rochers de différentes tailles. Ces rochers abritent traditionnellement les esprits, kami dans les rites shintoïstes, et sont souvent disposés en nombre impair, implantés par triade : le gros rocher représente le ciel, le moyen, la terre et le petit, l’homme. Mousses et lichens les patinent avec le temps. Les galets sont là pour rappeler les torrents de montagne.
Les lanternes gata, tashi-gata et le portail torii
Plusieurs éléments symboliques et décoratifs prennent place sur l’île. Les lanternes, gata et tashi-gata, aux formes variées et très codifiées, décorent le jardin et l’éclairent la nuit. En bronze à l’origine, elles sont le plus souvent en pierre aujourd’hui. Un peu plus loin, le portail, ou torii, est peint en rouge, couleur qui symbolise la vie et éloigne les mauvais esprits. Il sépare l’enceinte sacrée de la partie profane du jardin et mène traditionnellement vers le temple.
Le pavillon et la Galerie
La galerie couverte permet de cheminer à l’abri des intempéries. Elle joue également un rôle de filtre reposant à l’approche de la maison de thé. À gauche de la galerie se trouve un bassin peuplé de canards, de poules d’eau et de carpes koïs. Notez les ponts aux formes variées et les pas japonais (tobi-ishi), implantés en fonction du pas d’une Japonaise en kimono.
La Maison de thé – La Maison de l’Erdre
C’est dans la maison de thé que se déroule la cérémonie du thé. Rituel traditionnel, elle permet à un petit groupe d’invités de déguster un thé préparé par un praticien, maître de cet art. Ici, la maison de thé accueille la Maison de l’Erdre où l’on peut découvrir la vie des plantes et poissons locaux dans le cadre d’une exposition permanente.
Le jardin de thé ou chaniwa
Au centre de la maison de thé, le jardin zen est presque uniquement constitué de minéral. C’est un jardin méditatif que l’on trouve habituellement dans les monastères shintoïstes. Le sable symbolise la mer ; les sillons régulièrement tracés, les vagues ; les rochers, les îles. C’est un jardin clos qui se découvre en marchant, favorisant la concentration sur soi et la méditation.
Les essences végétales
Dans le jardin japonais, les arbres sont souvent choisis pour leur forme torturée, penchée, qui rappelle certains spécimens dans la nature. La taille en nuages et en plateaux dévoile leur structure et leur confère une élégance toute particulière. Cette taille laisse également passer le regard et accroît ainsi la perspective. Parmi les essences traditionnelles, on note le pin, symbole de longévité, le cerisier, marque de l’éphémère, ainsi que de nombreux érables aux couleurs variées. Les bambous composent des haies derrière lesquelles se dévoile le paysage. Les fleurs ne sont présentes que par petites touches, jamais en massifs. Azalées, rhododendrons ou encore hémérocalles fleurissent au printemps.