La nature et l'art s'affichent au collège

Le projet "1% artistique" de Julie Giraud et Antoine Ronco à Guipry-Messac

Faire entrer l'art contemporain dans les cours de collège, c'est le principe du 1% artistique. Au nouveau collège Gaël-Taburet de Guipry-Messac, les artistes Julie Giraud et Antoine Ronco ont travaillé avec les jeunes à la création de "l'échappée", une œuvre en trois parties, ludique et imaginaire, autour du thème de la nature.

"L’échappée" se décline en 3 pièces à la fois ludique, immersive et interactive. "Paysages" est une grande fresque sous forme de lenticulaire sur un des bardage bois du collège. "Conte", habille les plateaux de cantine en reprenant des parcelles d’image de "Paysages".  Enfin, "Cristallins" est une œuvre qui se présente sous forme de filtres autocollants de couleur pour laisser parler l’imaginaire.


Les deux points du lenticulaire de l'œuvre "l'Echappée".

Le 1% artistique est une démarche qui consiste à consacrer 1% du coût hors taxe, de la construction d'une structure publique à l'achat d'une ou plusieurs œuvres artistiques originales. Le Département d'Ille-et-Vilaine ne se contente pas de cette obligation légale, mais implique les collégiens dans la réalisation des œuvres.

 Artistes et complices : histoire d'un projet en duo 

Antoine Ronco et Julie Giraud ont développé une complicité artistique qui leur a permis de proposer une œuvre mêlant leurs deux univers.

Quand on a visité le collège pour la première fois on a été marqué par la forme de la cour, la présence de bardage bois et les extérieurs du collège qui sont très verts, très nature. - Julie Giraud

On a voulu que notre projet place l’enfant au milieu du collège mais aussi de la nature, une manière de nous amener à la rêverie et à la flânerie. - Antoine Ronco

Antoine Ronco et Julie Giraud ont imaginé ensemble 'l'Echappée" pour le collège Gaël Taburet à Guipry-Messac.

Antoine Ronco dessine d’après nature. A partir de paysages naturels ou urbains, il propose des créations avec une prolifération de traits. Le réel et l’étrange se côtoient et invite à une ouverture au monde.


Julie Giraud crée des peintures réalistes où la couleur est très présente afin de plonger le spectateur dans une ambiance. Elle travaille souvent par séries et s’inspire d’images, de photographies, d’ambiances de films pour concevoir ses dessins, peintures ou sérigraphies à la lisière entre réel et fiction dans une nouvelle perspective ouvrant un univers très personnel.


Les collégiens passent à l'action

Pendant une semaine, Antoine Ronco et Julie Giraud ont proposé aux élèves de réaliser des cyanotypes, des Yupo tako (adhésifs), de la sérigraphie mais aussi d’écrire à partir de l’œuvre Conte. Une façon pour les élèves de devenir créateurs et de mieux comprendre l’univers des deux artistes.

On voulait que les élèves prennent part à l’œuvre, par exemple avec Cristallins, la pièce s’active quand ils prennent la main. Les 4 ème  ont cherché à faire du sens avec les pièces. - Antoine Ronco

Durant une semaine, les collégiens ont travaillé avec les artistes pour réaliser des cyanotypes et des Yupo Tako, adhésifs repositionnables.

Avec Conte, les élèves ont été invités à écrire une histoire, soit le début, soit le milieu soit la fin . - Julie Giraud


Morgane Tanguy, professeure de sciences physiques au collège Gaël-Taburet.

Et côté profs ?

Morgane Tanguy, professeure de sciences physiques a suivi ce projet avec les élèves. "Le 1% artistique m’intéresse car j’y vois un lien entre l’art et la chimie et également un lien avec la physique. Avec les cyanotypes, on travaille sur les réactions chimiques. Avec cristallins en 6 ème , on étudie la synthèse additive sur le thème de la lumière.

Ce que je trouve intéressant également est le lien qui est fait entre la démarche scientifique et la démarche artistique. On a une idée d’expérience, on la teste. L’hypothèse peut être juste ou fausse.  On leur donne leur chance de faire leur expérience.

C’est positif pour les élèves de rencontrer les artistes et on les met en valeur en exposant leurs travaux."

Des élèves de l’unité d’enseignement externalisé de l’IME de Bain de Bretagne ont également participé à des ateliers dans le cadre de l’inclusion des élèves.


Et les élèves, qu'en pensent-ils ?

L'artiste Julie Giraud avec une collégienne.

Eva, 4ème

"Pour faire le cyanotype, on a pris des bouts de feuille, des morceaux de bois qu’on est allé prendre sur la voix verte, on les a posés pour faire un paysage. Ensuite on pose les éléments sur une plaque, ça fait des formes et on trempe le papier dans un produit qu’on fait sécher à la lumière et au soleil. "

Baptiste, 4ème

"On n’a jamais fait ça, c’est une bonne expérience"            

Guillaume, 3ème sur la sérigraphie

"On prend une image qui est un bout de leur tableau, on le passe dans la machine avec des couleurs différentes. Ensuite on peut regarder l’image en 3D avec des lunettes."

Daphnée, 4ème

"J’aime bien qu’on soit libre de créer comme on veut. Cela fait travailler les mains, la réflexion, l’imagination"

Nolan, 4ème

"Cela rend plus beau le collège, cela donne plus envie d'y aller."

Dans les coulisses de la fabrication du lenticulaire...

L'œuvre Paysages est composée de grandes lamelles de bois qui viennent se coller sur le bardage bois de la façade du collège.

La fabrication du lenticulaire.

Afin que le lenticulaire fonctionne et que l’image se modifie selon le point de vue, les lamelles sont peintes sur deux faces.  

L'installation du lenticulaire sur la façade du collège Gaël-Taburet.

Département d'Ille-et-Vilaine

Jérôme Sevrette

Les deux points du lenticulaire de l'œuvre "l'Echappée".

Antoine Ronco et Julie Giraud ont imaginé ensemble 'l'Echappée" pour le collège Gaël Taburet à Guipry-Messac.

Morgane Tanguy, professeure de sciences physiques au collège Gaël-Taburet.

L'artiste Julie Giraud avec une collégienne.