BIODIVERSITÉ VÉGÉTALE

Implanter un projet avec le moins d’impact possible sur le milieu naturel

Contexte

L’étendue et la localisation d’un projet minier, ou de tout autre projet, peut occasionner des effets sur la biodiversité végétale. D’où l’importance de bien caractériser le milieu récepteur afin d’implanter un projet avec le moins d’impact possible sur le milieu naturel.

Dans cet esprit, Falco a priorisé des sites déjà impactés pour l’implantation des  composantes de projet .

Afin d’évaluer les impacts du projet Horne 5 sur la biodiversité végétale, un inventaire complet de la végétation terrestre et des milieux humides et hydriques a été réalisé dans les zones d’implantation du projet.

La perte de milieux terrestres, humides et hydriques sera occasionnée par le déboisement et les travaux de remblai/déblai requis pour l’implantation des infrastructures du projet Horne 5.

Milieux terrestres

Les milieux terrestres sont les zones dont le sol n'est pas saturé d'eau ou inondé durant une période suffisamment longue pour en influencer la végétation. Il s'agit des zones où se développent les forêts de feuillus, mixtes, de conifères, friches arbustives ou herbacées ou toutes autres associations végétales non hydrophiles.

Milieux humides

Les milieux humides sont les marais, les marécages, les tourbières et les étangs. Ils peuvent être d'origine naturelle ou anthropique (créé par l'homme). Ils sont recouverts d'eau de façon permanente ou temporaire. Les fossés ne sont pas considérés comme des milieux humides.

Milieux hydriques

Les milieux hydriques sont les lacs et les cours d'eau. Ils peuvent être d'origine naturelle ou anthropique. L'eau recouvre les milieux hydriques la majorité du temps. Ils peuvent aussi être temporairement asséchés. Ils sont alors appelés cours d'eau à débit intermittent. Ces milieux comprennent la rive et le littoral. Selon le Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (« MELCC ») : « Ces écosystèmes constituent l’ensemble des sites saturés d’eau ou inondés pendant une période suffisamment longue pour influencer la nature du sol ou la composition de la végétation. »

Rive

La rive est une bande de terre qui borde les lacs et cours d’eau, et qui s’étend vers l’intérieur des terres à partir de la ligne des hautes eaux. La largeur de la rive à protéger se mesure horizontalement. Pour le projet minier Horne 5, la largeur de la rive dans l’ensemble de la zone d’inventaire a été déterminée à une largeur de 10 mètres.

Littoral

Le littoral est la partie des lacs et cours d’eau circonscrite à l'intérieur de la ligne des hautes eaux.

Les superficies de milieux humides et hydriques qui n’auront pu être évitées par l’implantation du projet Horne 5 devront être compensées selon les modalités prévues au Règlement sur la compensation pour l’atteinte aux milieux humides et hydriques. Pour en apprendre davantage sur les milieux humides et hydriques :


État de référence

Des travaux de photo-interprétation et des inventaires des milieux naturels terrestres, humides et hydriques ont été réalisés en 2017 et 2019 dans une zone d’étude d’environ 335 ha, laquelle englobe la totalité des infrastructures projetées du projet Horne 5. Ces travaux visaient à établir un portrait détaillé des habitats naturels impactés par le projet Horne 5 de même que leurs caractéristiques floristiques (peuplements, types de milieux, espèces végétales présentes et présence ou absence d'espèces floristiques protégées).

Le projet minier Horne 5 est situé dans la zone de végétation boréale et dans la sous-zone de la forêt mixte. Cette zone occupant le sud de la zone boréale est dominée par les peuplements de sapins et d'épinettes blanches, mélangés à des bouleaux blancs.

La zone d'étude du projet Horne 5 est principalement composée de milieux naturels terrestres, de milieux anthropiques et de milieux humides et hydriques.

Les forêts mixtes, les peupleraies et les dénudés secs sont les principaux peuplements forestiers de la zone d’étude. On y retrouve également des feuillus mélangés, des bétulaies (bouleaux), des pessières (épinettes) et quelques pinèdes à pin gris et sapinières.

Les milieux humides de la zone d'étude sont majoritairement composés de marais, marécages, tourbières et étangs. Les marécages arbustifs ainsi que les étangs et étangs de castor sont également très présents dans la zone d’étude. On y retrouve aussi des marécages arborescents, des tourbières ombrotrophes boisées, des aulnaies et, dans une moindre mesure, des tourbières ombrotrophes ouvertes et des tourbières minérotrophes ouvertes.

Les milieux hydriques de la zone d’étude sont les lacs et les cours d'eau permanents et intermittents, incluant leurs rives et leur littorale.

Impacts anticipés

Minimisation des impacts

Le projet minier Horne 5 intègre, dès sa conception, une minimisation des impacts sur les milieux terrestres, humides et hydriques.

  • Par souci de protection de ces milieux et afin de respecter la séquence d’atténuation éviter-minimiser-compenser préconisée par le MELCC, les tracés des conduites d’eau de recirculation et de résidus miniers et de la conduite d’eau fraîche ont été choisis en ayant comme objectif d’éviter le plus possible les milieux humides et hydriques. Ainsi, les corridors projetés suivront des emprises existantes (routes et lignes électriques) sur la majorité de leur parcours afin de minimiser les empiètements dans le milieu naturel. Ceci aura comme effet de ne pas fragmenter davantage les habitats traversés par ces infrastructures.
  • Aucun milieu naturel ne sera impacté par le CMH5 en raison de la nature anthropique du site retenu pour son implantation.
  • Une portion de la superficie requise pour les IGRM est actuellement occupée par un parc à résidus et utilisée pour le traitement des eaux de surface, limitant les empiètements du projet dans le milieu naturel.

Milieux terrestres

Durant la phase de construction, les actions susceptibles d’affecter la végétation terrestre sont le déboisement des emprises, la préparation des sites de construction et l'aménagement des accès vers ces sites.

L'emprise des IGRM projetées sera graduellement déboisée sur une superficie de quelques 121 ha afin de permettre la mise en place des infrastructures et l'aménagement des digues aux limites extérieures du site. L’emprise des conduites d’eau et de résidus miniers (emprise de 12 ou 18 m de largeur, réduite à 6 ou 10 m aux traversées de cours d'eau), ainsi que l’emprise de la conduite d’eau fraîche (emprise de 5 m) seront déboisées sur des superficies respectives approximatives de 13 ha et 2,6 ha afin de permettre la construction des infrastructures.

Lors de l'exploitation, la maîtrise de la végétation sera le seul impact sur la végétation terrestre.

À la phase de restauration et fermeture, aucune source d’impact n’affectera négativement la végétation terrestre. Un impact positif est prévu en raison de la remise en état des lieux.

Milieux humides et hydriques

L’ensemble des milieux humides et hydriques qui seront affectés par le projet est présenté sur la carte.

L’aménagement de la conduite d’eau fraîche entraînera la perte de quelque 0,07 ha de rives ainsi que de quelque 0,005 ha de milieux humides. Ces pertes seront circonscrites à l’est de la voie de contournement.

Les pertes de milieux humides et hydriques reliées au passage des conduites d’eau de recirculation et de résidus miniers sont estimées à 0,4 ha pour le littoral, 0,5 ha pour les rives et 1,1 ha pour les milieux humides.

Les activités de construction sur le site des IGRM s’effectueront par étapes durant toute la vie du projet. À terme, les pertes de milieux humides (hors littoral et rive) y sont estimées à 5,4 ha. En ce qui concerne les pertes de milieux hydriques anticipées, elles totalisent 13,6 ha de rives et 54,2 ha de littoral.

Espèces floristiques à statut précaire

Une seule espèce floristique à statut précaire est recensée dans un rayon de 15 km du projet. Il s’agit de la corallorhize striée (susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable au Québec), observée au sud-est de la Ville de Rouyn-Noranda, à environ 3 km du CMH5. Les inventaires exhaustifs réalisés en 2017, 2018 et 2019 visant à déterminer la présence de cette espèce dans l'emprise du projet n’ont pas permis de relever cette espèce ni aucune autre espèce floristique à statut précaire.


Mesures et engagements

Pour limiter les impacts des activités de Falco, plusieurs mesures d’atténuation seront mises en place.

Les mesures d'atténuation propres au milieux terrestres visent à prévenir la dégradation des milieux naturels au-delà de l'emprise des travaux, à encourager la récupération et la valorisation des arbres et résidus ligneux, à prévenir l'établissement ou la dispersion d'espèces exotiques envahissantes ainsi qu'à mettre en place des stratégies de revégétalisation à la suite des travaux de construction s'appuyant sur une reprise naturelle de la végétation ou des ensemencements d'espèces indigènes.

Les mesures d'atténuation applicables au milieux humides visent l'utilisation de méthodes de travail minimisant l'empiètement et la destruction de ces milieux par la machinerie, le maintien des liens hydriques et des écoulements de surface nécessaires à la pérennité de ces milieux, ainsi que la remise en état à la suite des travaux de construction.

Compensation

Ressources Falco s’engage à compenser pour les pertes résiduelles de milieux humides et hydriques par la restauration ou la création de milieux humides et hydriques. Un plan de compensation sera élaboré conjointement avec le MELCC afin de déterminer les projets d’intérêt qui permettraient de restaurer et de créer des milieux humides et hydriques à l’échelle locale. Le plan sera développé en parallèle du plan de compensation de l’habitat du poisson et suivra le même échéancier.


Restauration post-projet

Les pertes de milieux humides et hydriques anticipées au site des IGRM sont considérées comme permanentes. Concernant les corridors touchés par les différentes conduites, suivant le retrait de celles-ci en phase de restauration et fermeture, un rétablissement de la végétation pourra être observé, ainsi qu’un retour à des conditions propices au rétablissement de sols hydromorphes.


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