
PARCOURS MÉMORI.ELLES
Les grandes dames du 8e
Adulées et célébrées ou au contraire méconnues et oubliées, voire occultées, les femmes ont marqué notre histoire sans toujours avoir leur juste place dans notre mémoire. Une mémoire qui parsème pourtant les rues de Paris.
À travers un itinéraire dans le 8 e arrondissement, la Ville de Paris vous propose de découvrir les destins d’une dizaine de femmes pas comme les autres : les grandes dames du 8 e .
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Simone Veil
Adresse : Place de l'Europe - Simone Veil
Simone Jacob, plus connue comme Simone Veil suite à son mariage avec Antoine Veil en 1946, naît le 13 juillet 1927 à Nice au sein d'une famille juive. En 1944, elle et sa famille sont déportées aux camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau, Bobrek et Bergen Belsen.
À la fin de la guerre, elle et ses sœurs ont perdu leurs parents et leur frère. L'injustice vécue pousse Simone à s'inscrire à des études de droit et sciences politiques, pour ensuite entreprendre une carrière dans la magistrature.
En 1970, elle est la première femme nommée secrétaire générale du Conseil Supérieur de la Magistrature ; et quatre ans plus tard, elle devient ministre de la Santé, dans le gouvernement de Jacques Chirac.
Pendant son mandat, elle obtient la légalisation de l'avortement en France, grâce à l'adoption de la loi dite « loi Veil ».
Candidate aux élections européennes de 1979, elle est élue présidente du Parlement européen, devenant la première femme à occuper ce siège et à diriger une institution de l'Union Européenne.
Tout au long de sa vie, elle défend les droits fondamentaux des hommes et des femmes et soutient la cause d'une Europe unie, à tel point qu’en 1981, elle reçoit le prix Charlemagne pour sa contribution exceptionnelle à l'unification européenne.
Dans les années 2000, elle devient présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (à l’origine du futur Mémorial de la Shoah à Paris), milite en faveur du traité établissant une constitution pour l'Europe et est élue à l'Académie Française.
Le 30 juin 2017, Simone Veil meurt, à l'âge de 89 ans, à Paris ; une journée d’hommage national lui est dédiée le 5 juillet 2017, au cours de laquelle sa panthéonisation est annoncée par le Président de la République, Emmanuel Macron.
Depuis le 1er juillet 2018, sa dépouille repose ainsi à côté de celle de son mari, Antoine Veil, au Panthéon.
En savoir plus
- une biographie complète sur le site du Gouvernement
- Un dossier d'archives de l'INA sur la vie et la carrière de Simone Veil
Pour continuer le parcours, passez la gare Saint-Lazare par la Rue de Rome, jusq'au boulevard Haussmann. Une fois sur le Boulevard Haussmann, traversez la route et tournez à droite pour atteindre la rue de l'Arcade. Continuez tout droit jusqu'à l'intersection avec la rue Chauveau-Lagarde et prenez la rue de gauche.

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Carlotta Zambelli
Adresse : plaque commémorative, 2 rue Chauveau-Lagarde
Carlotta Zambelli naît le 4 novembre 1875 à Milan, en Italie, dans une famille liée au monde du théâtre.
À l'âge de sept ans, elle est inscrite à l'école de danse du théâtre La Scala de Milan, où elle suit les cours de Cesare Coppini et Adelaïde Vigano. Pendant sa dernière année d'études, elle est repérée par Pedro Gailhard, directeur de l'Opéra de Paris, qui lui propose de rejoindre son corps de ballet.
À Paris, elle débute dans le Faust de Charles Gounod en 1894. L’année suivante, elle joue dans La Favorita de Donizetti où elle surprend le public en exécutant trente-deux fouettés, présentés pour la première fois sur une scène française. Son style brillant mêle les techniques des écoles italienne et française : ses mouvements, pleins d’expressivité, transmettent efficacement les nuances psychologiques des personnages qu’elle interprète.
En 1898, elle devient danseuse étoile de l'Opéra et le chorégraphe Léo Staats crée pour elle plusieurs ballets comme Javotte, mis en musique par Camille Saint-Saëns, ou Sylvia. Sa virtuosité l'amène à danser sur la scène du théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, en Russie, où elle interprète les rôles de Coppélia, Giselle et Paquita.
Dès 1920, elle se lance dans l'enseignement et fonde l'Académie Chaptal. De 1930 à 1955, lorsqu'elle quitte officiellement la scène, elle devient professeur de danse à l'école du ballet de l'Opéra où elle forme les plus grands danseurs classiques de son époque, à l’instar des futures danseuses étoiles Lycette Darsonval et Yvette Chauviré.
Elle s'est éteinte le 28 janvier 1968 à Milan.
Pour continuer le parcours, faite le tour de la place de la Madeleine et rejoignez la rue Royale jusqu'à la place de la Concorde. Prenez ensuite la grande avenu des Champs-Élysées pour rejoindre l'Avenue Franklin Delano Roosevelt ...

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Line Renaud
Adresse : Jardin Line Renaud, avenue des Champs-Élysées
Line Renaud, de son vrai nom Jacqueline Enté, naît le 2 juillet 1928 à Nieppe, dans une famille modeste de l'Armentières (Hauts-de-France). Son père, trompettiste dans une fanfare locale, la sensibilise à la musique ; elle commence à chanter très jeune, dans le café de sa grand-mère.
À 14 ans, elle passe une audition au Conservatoire de musique classique de Lille, et trois ans plus tard, elle tente sa chance à Paris, où elle est remarquée par son futur mari, Loulou Gasté, qui lui fait prendre son nom de scène, Line Renaud.
Sa voix accompagne les matinées dominicales des auditeurs de Radio Luxembourg et elle réalise ses premiers disques au sein de l’entreprise musicale Pathé-Marconi. Ses singles grimpent dans les hit-parades.
En 1949, elle obtient le Grand Prix du disque avec la chanson "Ma Cabane au Canada". En 1950, elle enregistre un nouveau tube "Étoile des neiges" avant "La Madelon" (1955). Ses spectacles font salle comble (Moulin Rouge, 1954).
Sa carrière s'envole vers l'Angleterre et les États-Unis, où elle chante en duo avec Dean Martin ("Relax-Ay-Vous") et se produit comme meneuse de revue à Las Vegas.
En France son succès ne se dément pas sur scène comme meneuse de revue au Casino de Paris ou avec de nouveaux tubes. Parallèlement à sa carrière de chanteuse, elle mène une carrière d'actrice, apparaissant dans de nombreux films qui sont de grands succès populaires comme Une belle garce (1949) ou Bienvenue chez les Ch'tis (2008) et des séries télévisées comme Dix pour cent en 2015. Elle est nommée trois fois pour le César de la meilleure actrice dans un second rôle.
Depuis de nombreuses années, Line Renaud s'engage pour la cause des malades du sida, tout en sensibilisant le public par le biais de l’association Sidaction.
En savoir plus
- " Line Renaud en revue ", un podcast en 7 épisodes de France Musique
Pour continuer le parcours, continuez l'avenue des Champs-Élysées, puis prenez le passage Marignan pour retrouver l'hôtel de la Païva ...
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La Païva
Adresse : hôtel de la Païva, situé au 25, avenue des Champs-Élysées
Esther Pauline Blanche Lachmann, dite La Païva, naît le 7 mai 1819 à Moscou, en Russie, dans une famille très modeste d’origine juive polonaise.
Très jeune, elle épouse un tailleur français avec lequel elle a un enfant. Elle les abandonne tous les deux pour vivre plus librement à Paris où elle s’installe vers 1845.
Là, elle vit de ses charmes dans le quartier de l'église Notre-Dame-de-Lorette, lieu de prostitution notoire. Son ascension sociale vers le Tout-Paris commence en 1840 grâce à sa liaison amoureuse avec le pianiste Henri Herz, qui la présente aux compositeurs Franz Liszt et Richard Wagner, et aux écrivains Théophile Gautier et Émile de Girardin.
Chassée par la famille du pianiste qui l’accuse d’avoir dilapidé son patrimoine, elle trouve à Londres des nouveaux amours avant de revenir à Paris.
Son titre et son nom de famille proviennent de son mariage avec le marquis Albino Francisco de Araújo de Païva, un riche dandy et joueur, dont elle a fait la rencontre en 1850 et dont elle s'est séparée immédiatement après le mariage. Elle vit dans le luxe à l'Hôtel de Bernis et séduit de prestigieux amants jusqu'au comte prussien Guido de Donnersmarck, riche propriétaire de mines de zinc en Silésie (aujourd'hui en Pologne).
Preuve définitive d'amour, le comte lui fait bâtir un hôtel particulier, majestueusement décoré, dans le quartier des Champs-Élysées à Paris : l'Hôtel de la Païva où elle reçoit des écrivains célèbres.
Pendant la guerre franco-prussienne, le couple, quitte Paris pour se réfugier au château de Pontchartrain puis dans le château de famille en Silésie, Neudeck, où La Païva meurt en 1884.
Pour continuer le parcours, continuez l'avenue des Champs-Élysées jusqu'au rond point de l'Arc de Triomphe. Prenez ensuite la première sortie qui n'est autre que l'Avenue de Friedland. Prenez la rue Balzac sur la gauche, puis encore à gauche lorsque vous arriverez à la rue Beaujon. Marchez quelques mètres avant d'arriver sur l'avenue Berty Albrecht ...
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Berty Albrecht
Adresse : Avenue Berty Albrecht
Berty Albrecht, de son vrai nom Berthe Pauline Mariette Wild, naît le 15 février 1893 à Marseille dans une famille de la bourgeoisie protestante.
Elle se forme comme infirmière à Lausanne, en Suisse, dans le pays d'origine de sa famille. Sa formation la conduit à travailler pour la Croix-Rouge, dans plusieurs hôpitaux militaires, au cours de la Première Guerre mondiale.
À la fin de la guerre, elle s'installe à Londres où elle découvre le féminisme. Elle s’installe à Paris en 1931 où elle poursuit sa défense des idéaux féministes notamment grâce au magazine Le Problème sexuel qu’elle fonde en 1933 : elle y défend le droit à l'avortement et à la contraception.
Très tôt, face à la montée du totalitarisme en Europe, elle s’engage dans une forme de résistance ante diem : elle donne refuge aux antinazis allemands et aux républicains espagnols.
En 1936 après l’Armistice, elle devient surintendante d’usine. Alors qu’elle travaille aux usines Fulmen à Vierzon, elle fait passer la ligne de démarcation à des prisonniers évadés. Avec Henry Frenay, son compagnon de vie, elle contribue à la création de bulletins de propagande du Mouvement de Libération nationale (MLN).
Au mois de mai de la même année, elle s’installe à Lyon où elle travaille pour le Ministère de la Production et du travail pour l’emploi des femmes au chômage. Elle poursuit son activité pour la Résistance en faisant imprimer diverses feuilles de propagande.
En décembre 1941, elle est une des fondatrices de Combat, l’un de trois mouvements principaux de la Résistance. Dans la ligne de mire de la Gestapo, elle est arrêtée à trois reprises : en janvier 1942, libérée après trois jours ; d'avril à novembre 1942 jusqu’à son évasion grâce à un commando de ses camarades de Combat ; en mai 1943 au cours d'un faux rendez-vous.
Elle meurt le 31 mai 1943 à la prison de Fresnes, probablement mettant fin à sa vie. Parmi les hommages posthumes qui lui sont rendus figurent le titre de Compagnon de la Libération et l'inhumation au Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien à Suresnes.
En savoir plus :
- " Les « héros de l’ombre », combattants de la France libre : Berty Albrecht " , vidéo de la SGA du ministère des Armées.
Pour continuer le parcours, vous devez reprendre l'avenue de Friedland jusqu'au boulevard Haussmann. Puis, prenez la rue du Faubourg Saint-Honoré et enfin la rue Laure Diebold qui sera sur votre droite ...
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Laure Diebold
Adresse : Rue Laure Diebold
Laure Diebold, née Laurentine Mutschler en 1915 au sein d'une famille alsacienne, passe son enfance dans un milieu franco-allemand.
À Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), elle suit une formation de secrétaire sténodactylo bilingue et fait la connaissance de son futur mari, Eugène Diebold.
Dès 1940, elle se met au service de la Résistance et accueille des prisonniers de guerre évadés au domicile de ses parents et de son fiancé et organise un réseau de passeurs pour les exfiltrer.
À la veille de Noël 1941, Laure quitte l’Alsace allemande pour se réfugier à Lyon, où elle devient secrétaire au bureau des réfugiés d'Alsace-Lorraine.
En 1942, elle rejoint, en tant qu'agent de liaison, le réseau de renseignements Mithridate, pour lequel elle recueille des informations et les transmet aux services de renseignement londoniens. La même année, elle est arrêtée pour la première fois et commence sa vie clandestine sous les noms de « Mona » ou « Mado ».
Daniel Cordier, secrétaire personnel de Jean Moulin, la recrute au sein du Bureau central de renseignements et d'action où elle met à profit toute son expérience.
Arrêtée une deuxième fois à Paris en septembre 1943, elle est déportée ; le 17 janvier 1944, dans plusieurs camps de concentration, notamment Ravensbrück et Buchenwald en Allemagne. Libérée par les Américains en 1945, elle revient à Paris, où elle travaille d'abord pour les services secrets français, avant de se réinstaller à Lyon, où elle décède en 1965.
Combattante dans l'ombre, elle est l'une des six femmes nommées Compagnon de la Libération.
En savoir plus :
Pour continuer le parcours, continuez votre trajet à travers le jardin Tereska Torreès-Levin ...
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Tereska Torrès-Levin
Adresse : Jardin Tereska Torrès-Levin, 15 rue Laure Diebold
Tereska Szwarc, dite Tereska Torrès-Levin suite à ses deux mariages, naît le 3 septembre 1920 à Paris, où ses parents, juifs polonais convertis au catholicisme, s’installent à la fin de la Première Guerre mondiale. Son père est sculpteur. Ils se réfugient à Saint-Jean-de-Luz au début de la guerre.
Tereska y entend parler de l’appel du 18 juin et affirme sa décision de rejoindre l’armée de Londres. Son père rejoint l'armée polonaise de l'Ouest et elle s’installe à Londres avec sa mère. Elle participe à la Résistance et devient une « demoiselle de Gaulle », c'est-à-dire l’une des 400 femmes recrutées dans le Corps des Volontaires françaises auprès de la France libre à Londres, première unité militaire féminine sous l'autorité du général de Gaulle créée en novembre 1940 et dirigé par Simonne Mathieu.
Elle relate cette expérience dans son livre Women's Barracks (Femmes en Uniforme), publié en 1950 aux États-Unis et en 2011 en France. Le roman est la chronique de la vie à Londres pendant le Blitz, dans les rangs de la Résistance française. Il est resté célèbre pour son récit des amours saphiques entre les jeunes volontaires. En 1943 Tereska rencontre Georges Torrès, qu’elle épouse le 24 mai 1944 et qui meurt au combat, au sein de la 2e DB du général Leclerc en octobre. Elle donne naissance en février 1945 à leur fille Dominique. En 1948, Tereska Torres se remarie avec l’écrivain américain Meyer Levin (1905-1981), dont elle aura deux fils.
Brillante chroniqueuse de son temps, elle poursuit son travail d’écrivaine, entamé dès ses neuf ans par des journaux intimes aujourd’hui archivés à l'Université de Boston Parmi ses publications, on peut citer : Les Poupées de cendres (1979), une histoire d'amour tourmentée pendant le conflit israélo-palestinien, et Les Maisons hantées de Meyer Levin (1991), livre hommage à son mari où elle raconte son obsession pour le Journal d'Anne Frank.
Après avoir passé sa vie entre les États-Unis, Israël et la France, elle s'est éteinte à l'âge de 92 ans à Paris.
En savoir plus :
- Archives du Musée de la Libération
- Sa nécrologie sur lemonde.fr
Pour continuer le parcours, sortez du jardin, puis allez au bout de l'allée Louis de Funès pour rejoindre le centre sportif Jacqueline Auriol ...
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Jacqueline Auriol
Adresse : Centre sportif Jacqueline Auriol, 7 Allée Louis de Funès
D'origine vendéenne, Jacqueline Auriol, née Jacqueline Douet le 5 novembre 1917, est issue d'une famille de la riche bourgeoise de l’Ouest France.
Elle suit des cours d'histoire de l'art à l'Académie des Beaux-Arts et à l'Ecole du Louvre à Paris pour devenir décoratrice d’intérieur. Elle épouse très jeune Paul Auriol, fils du socialiste français Vincent Auriol.
En 1940, ce dernier fait partie des 80 parlementaires à n’avoir pas voté la délégation de pouvoirs à Pétain. Emprisonné jusqu’au printemps 1941, puis en résidence surveillée, il entre dans la clandestinité en octobre 1942. Sa belle-fille, Jacqueline, doit changer d’identité à plusieurs reprises pour échapper à la Gestapo.
Le 16 janvier 1947, Vincent Auriol est élu Président de la République. Jacqueline Auriol se charge de décorer quelques salles du palais de l'Élysée. Encouragée par Pierre Pouyade, héros du Nomandie-Niemen, Jacqueline Auriol se lance alors dans l’apprentissage de la voltige aérienne.
Femme courageuse et moderne, elle devient la deuxième femme pilote d'essai en France. Elle obtient les brevets de premier et second degrés pour piloter des avions en 1948.
Un an plus tard, elle est victime d'un accident lors d'un test de vol sur un prototype d'hydravion, qui défigure son visage et lui cause des blessures et des fractures. Elle subit une vingtaine d’opérations et reprend sa carrière dans l'aviation, déterminée à battre les records de vitesse de l’aviatrice américaine Jacqueline Cochran, sa concurrente et amie.
À bord de l'avion Mystère II, elle devient la première femme européenne à franchir le mur du son en 1953. Ses records lui confèrent des décorations prestigieuses telles que la médaille de l'Aéronautique, quatre trophées Harmon et la Légion d'honneur.
Jacqueline Auriol décède le 11 février 2000 à Paris.
Pour poursuivre ce parcours, revenez sur vos pas en rejoignant la rue du Faubourg Saint-Honoré, puis tournez à gauche. Une fois arrivé à l'intersection de l'avenue Hoche, prenez cette avenue jusqu'au parc Monceau ...
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Comtesse de Ségur
Adresse : Allée de la Comtesse de Ségur
La Comtesse de Ségur, de son vrai nom Sofia Fiodorovna Rostoptchina, naît en 1799 à Saint-Pétersbourg, en Russie, dans une famille de la noblesse russe.
Lors de l'invasion de la Russie par la Grande Armée napoléonienne en 1812, son père, gouverneur de Moscou, décide de mettre le feu à la capitale russe afin de repousser l'avancée de l'armée française. Cette mesure lui coûte l'exil et il se réfugie avec sa famille en France en 1817.
Quelques années après son arrivée en France, Sofia épouse le comte Eugène de Ségur, dont elle aura huit enfants. La Comtesse trouve sa propre dimension dans la vie familiale, entourée par ses enfants et petits-enfants dans les châteaux des Nouettes ; c'est dans ce lieu qu'émerge sa voix de conteuse.
Alors quinquagénaire, elle commence à créer un recueil des contes qu'elle raconte à ses petits-enfants : Les Nouveaux Contes de fées, publié par la maison d'édition Hachette en 1856.
Ses contes moralisateurs sont tirés directement de son vécu : des châtiments corporels que lui infligeait sa mère aux noms des protagonistes, qui rappellent ceux de ses petits-enfants. Ses romans expriment une nouvelle idée de la pédagogie, où l'éducation joue un rôle fondamental dans l'évolution de l’individu.
Elle révolutionne le genre littéraire pour enfants grâce au réalisme qui anime ses livres.
Après la mort de son mari, la Comtesse de Ségur devient tertiaire franciscaine et vend son château pour s'installer à Paris, où elle s’éteint à l'âge de 74 ans.
En savoir plus :
- Une série de podcast sur la Comtesse de Ségur, son histoire et ses exploits.
- Un article de la BNF , racontant l'histoire de la Comtesse de Ségur, allant de ses premiers pas à ses livres les plus controversés.
Pour continuer ce parcours, poursuivez votre balade dans le parc à la recherche de la rue France Gall ...
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France Gall
Adresse : Allée France Gall
Née en 1947 à Paris, France Gall, nom de scène d’Isabelle Gall, grandit dans un environnement musical : son père est chanteur et parolier pour Edith Piaf et Charles Aznavour. Dès son plus jeune âge, elle apprend à jouer du piano et de la guitare et, avec ses frères jumeaux, elle forme un petit orchestre qui se produit régulièrement sur scène.
En 1963, elle enregistre sa première chanson "Ne sois pas si bête" avec son père et signe son premier contrat avec la maison de disques Philips.
France Gall connaît rapidement le succès grâce aux chansons écrites pour elle par Serge Gainsbourg, notamment "Poupée de cire, poupée de son", que lui vaut une victoire au Concours de l’Eurovision de la chanson 1965, en tant que représentante du Luxembourg.
La chanson "Les Sucettes", mal accueillie en France, marque le début d’une période où ses chansons ne rencontrent pas le succès attendu, ce qui l'amène à s'installer en Allemagne.
Sa notoriété s’étend néanmoins jusqu’au Japon et en Italie, où elle participe au festival de Sanremo en 1969.
Elle retrouve le succès dans son pays natal, et développe son style musical grâce au compositeur Michel Berger, avec le titre "La déclaration", le premier d’une longue série de tubes. Ils se marient en 1976, alors que "Ça balance pas mal à Paris" consacre leur duo musical.
France Gall enchaîne les succès sur scène et dans les bacs ("Si maman, si" en 1977, "Il jouait du piano debout" en 1980, "Résiste" en 1981). Dans les années 1980, la chanteuse s'engage dans des actions humanitaires en Afrique et elle participe au collectif Chanteurs sans frontières.
Elle poursuit sa carrière avec des titres comme "Ella, elle l’a" (1987) ou "Évidemment" (1988) en hommage au chanteur Daniel Balavoine et conjugue chanson et engagement avec "Babacar" (1987). Le décès de son mari en 1992 puis de sa fille aînée en 1997 l'amènent à quitter les lumières de la scène, laissant comme testament la comédie musicale Résiste.
Suite à un cancer du sein, elle meurt à l'âge de 70 ans.
En savoir plus
- la chaine officielle YouTube de France Gall
Pour conclure ce parcours, vous pouvez prendre le temps d'admirer le parc, ses sculpture, étendue d'eau et architectures !
Des grandes dames, ailleurs dans Paris
Des grandes dames, il n'y en a pas que dans le 8ème arrondissement de Paris : cliquez sur les images ci-dessous pour accéder à la cartographie générale.
Lucie Aubrac (11e), Germaine Tillion (16e)
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